Les images du site sont l'oeuvre de nos membres, qui consentent à leur mise en ligne.
 
Chapitre IV : Détruire ou sauver.
Illustré par Tchoucky


Franck Rohan :
          Ha, voila.
          Le projecteur émit un petit "tilt" satisfaisant. Je l'attachai à mon biceps gauche, l'allumai et rabattit ma manche par-dessus. Puis je me tournai vers la glace. Ce projecteur était vraiment un jouet. A cause de ma taille, il n'avait pas pu modifier toute mon apparence. Surtout les cheveux. Je passai une main dedans. Ceux disant que la science ne requière que des connaissances et de la jugeote ont tort. Elle demande également des sacrifices personnels. 
          Et on ne s’en aperçoit que trop tard, pensais-je en me rappelant les autres « sacrifices ».

          Je secouai la tête, chassant ces pensées inutiles, puis me dirigeai vers la porte. En passant dans le couloir, je perçu que le vaisseau avait décollé.
          Nous voila donc partit pour retrouver Itokyo.
          J’hésitai un instant sur la direction à suivre, puis décidai de me fier aux légère vibrations des moteur pour me rendre à la salle des machines. Les moteurs de ce vaisseau, bien plus avancé technologiquement que ceux que j’avais vu huit ans auparavant, m’intéressaient. Mes déplacement m’amenèrent à passer devant ce qui semblait être l’infirmerie, où je vis ma « sauveuse », ainsi qu’un homme de haute stature et au regard dur fixée sur une troisième personne. Une jeune femme aux cheveux roux. Et puis la fillette entra dans mon champ de vision. Elle avait bien changé. Le bébé vu devant Itokyo était devenu une fille petite pour son âge à la lippe boudeuse. Son bras bionique était découvert. Un rapide coup d’œil me fit voir que ce bras était d’excellente qualité. 
            Du titane allégé et renforcé en carbone. Léger mais résistant. 

            La rouquine tourna alors la tête vers moi.
_ Qui êtes vous ? dit-elle brusquement.

            Je vis le regard de Bah se durcir. J’esquissai alors quelques gestes rapides, utilisant le langage des sourds-muets pour dire :
« Je suis un criminel recherché par toutes les armées. »
           La jeune femme eut un regard étonné, et l’Homme à la haute stature lui lança un regard de mépris :
_ Et bien, Mademoiselle, dit-il en mettant du dégoût dans ce mot, n’avez-vous jamais vu de sourd ?

          Cet homme était donc un spatial. Et elle une terrienne. C’était visible qu’il se retenait de l’appeler ‘‘Lamb’’. J’eu un reniflement de mépris. Il n’admettait pas non plus ne pas avoir compris mes signes. Tous les même, ces spatiaux. Bah me fixa quelques secondes, ne goûtant apparemment pas à ma plaisanterie risquée, et je haussais un sourcil.
_ Il dit qu’il est mon assistant médical, Paul Ukthan dit-elle avec un regard appuyé. Et il me demande qui vous êtes.

          Je faillis lever les yeux au ciel. Un biologiste. Le seul domaine dont j’ignorai presque tout. Continuant d’utiliser le langage des signes que Bah semblait comprendre, je lui fis expressément comprendre ma pensée, en termes fort peu polis. Elle réprima une grimace. Le spatial se leva, et me toisa de bas en haut.
_ Je suis Jonas Atrayde, de l’armée spatiale.
 
           Un militaire en plus. Ce nom me dit quelque chose.
           Le lien se fit lorsque je regardai son uniforme. Le « plus grand pilote du monde », avait dit les gardiens. Je le fixai un moment, jusqu'à ce qu’il me scrute le visage.
_ Êtes vous spatial ? demanda t’il brutalement.
           Je fis non de la tête, le fixant toujours. Il eut un reniflement de dédain.
_ Un autre terrien. Vous vous faîtes aider d’un terrien. Dit-il à Bah d’un ton accusateur.
_ Il a les compétences nécessaire, rétorqua t’elle. Et c’es tout ce qui importe.

          Je retins un rire cynique.
         « Les compétences nécessaires », hein ?

          Je prit une chaise et m’assit à côté de la jeune femme rousse, lançant un regard sardonique au militaire qui me fusilla des yeux.

_ Vous n’aidez pas, monsieur Ukthan ? Demanda ma voisine.

          Et voila. Bravo miss Bah. qu'allez-vous donc trouver à répondre?
          Elle ne sourcilla pas.
_ Il est médecin cybernétique, expliqua t’elle comme si elle discutait de la couleur du ciel.. Je l’ai engagé pour s’occuper du bras de Kara.

          Je ne pu retenir un soupir de soulagement, que les autres ne remarquèrent pas. Je posais mes yeux sur Bah.
          Que peut bien être cet objet qu’elle possède et qui m’appartient. J’a pourtant détruit toute trace de l’Arme.


Xorth
           J’émergeai lentement de mon sommeil forcé. J’entendais beaucoup de voix différentes, mais je n’en comprenais aucune. J’étais allongé sur une sorte de plate forme, ma queue pendant dans le vide sur le côté. Ma tête me faisait mal ! A croire que c’est une manie chez moi. En levant mon bras pour évaluer mon état, une vie douleur se fit sentir à l’épaule, qui me fit lâcher un cri. Les voix se turent et quelqu’un se pencha sur moi. Je ne pu voir son visage car il était à contre-jour mais pas contre, je reconnu immédiatement son odeur : C’était la personne qui m’avait poursuivie quand j’essayait de mettre la fillette à l’abri. Comment l’avait-elle appelée déjà ? Ah oui ! « Maman »
          Je fit un brusque écart et tomba au sol… sur mon épaule blessée. Je ne pu réprimer un cri. « Maman » se rapprocha de moi. Je montrai mes crocs, espérant ainsi la forcer à s’éloigner. Mais l’enfant au bras froid s’approcha de moi, m’envoyant des pensées calmantes. Je ne comprenais plus. Tout à l’heure, cette « Déesse » lui faisait peur, je l’avais senti. Et maintenant, c’était tout le contraire ! Qu’est ce qui se passait ? Je n’y comprenais rien ! D’ailleurs je ne comprenais personne ici à part cette fillette. Mais ses capacités télépathiques n’étaient pas suffisantes pour communiquer normalement. Qu’est ce que je pouvais faire ? Qu’est ce que je devais faire ?

Nilane Bah
           L'homme chat s'est brusquement dressé, en poussant des cri à mi chemin entre miaulement de douleur, et vrai langage. Il retrousse ses babine pour me menacer. En voyant Rhoan sursauter, je réalise qu'il n'avait pas encore remarqué la présence de la créature dans la pièce. Dieu merci, il n'a pas crié. Son personnage de sourd muet se serais effondré.
J'ai reculé par réflexe. Je ne tiens pas à recevoir un coup de griffe malvenu.
_ Du calme, essayé-je de dire. Pas enjay. Il n'y a pas enjay, ici...
_ Ne t'inquiète pas, interviens Kara, d'une voix douce. On est à l'infirmerie. Ma maman t'a soignée à la tête. Tu te l'étais cognée. Mais maintenant tu vas mieux. Et ton épaule, elle ira mieux très vite aussi, mais ça prends plus de temps à soigner. Il ne faut pas que tu ai peur.
            Elle s'est avancée, en lui parlant d'une voix douce. L'homme chat, quitté sa position menacante, mais il garde ses griffes sorties. Du coin de l'oeil, je vois Rhoan qui me fait des signes : "C'est quoi ce truc ?"
"Je vous expliquerais"
_ Kara, s'il te plait, ne t'approche pas trop.
_ Je crois... Je crois qu'il essaye de me parler, Maman. Mais il n'y arrive pas.
              L'homme chat fixe intensément ma petite fille de ses yeux félin.
_ Enjay ? Fait-il.
_ Non, réponds Kara. Pas Enjay. Ami. Ami.
_ Aim ? répète l'extraterrestre, Eno Enjay ?
             Sa voix a pris des inflexion qui doivent être des interrogations. Pas trop près, ma Kara, s'il te plait. Pas trop près.
            L'homme chat a reculé devant elle. Il porte sa main griffue à son épaule blessée, et tente de retirer les éléctrode qui y sont fixée
_ Non, m'écrie-je. Tu ne dois pas retirer les électrodes ! Elle vont t'aider à guérir.
            Mais le militaire a été plus rapide. Profitant de l'inattention de la créature, et il s'est précipité derrière lui, et lui immobilise les deux main, l'empêchant de retirer de son épaule les éléments guérisseurs.
           L'être se débat et crache.
_ C'est pour ton bien, essaye de crier Kara. Pas retirer les électrodes ! Sinon enjay. Si tu retire, enjay !
           Elle montre l'épaule blessée du doigt. L'homme chat s'arrête un instant de se débattre, la regarde, puis me regarde, moi.
_"Maman" soi le soercyé ?
           C'est la première fois qu'il essaye de nous parler avec des mots. Nous nous sommes tous immobilisé.
_"Maman" soi le soercyé ? répète-t-il.
_ Qu'est-ce qu'il veut, Kara ?
_ Je ne sais pas. Il a peur de toi.
           Derrière moi, la terrienne, Lilyah, s'est levée.
_ Je crois savoir ce qu'il dit. Il veut savoir si vous ête le sorcier, docteur.
_ Quoi ? Vous comprenez sa langue ?
_ C'est peut-être idiot, mais j'ai l'impression qu'il parle un mélange de toutes les langue connue. J'étudiait les langues ancienne, à une époque... Enfin, quand j'étais petite.
_ Vraiment, fait ironiquement le militaire, qui retiens toujours l'être par les bras. Vous pensez vraiment comprendre ce charabia ?
_ C'est pas du charabia, insiste Lilyah. Soercyé, c'est "sorcier", en français.
            Clopinant sur sa jambe blessée, elle s'est avancée vers l'homme chat, en me montrant du doigt.
_ "Maman" soi soercyé, dit-elle, puis elle plaque la main sur sa poitrine.Soi Lilyah
            Elle désigne ma fille.
_ Soi Kara.
             Elle est maintenant tout près de la créature, qui, encore retenue par Atrayde, ne se débat plus. Elle pointe le doigt vers lui.
_ Soi ?
              L'homme chat la regarde, imperceptiblement.
_ Soi ? répète Lilyah.
_Xorth fait l'être.
_ Enchantée, répond la terrienne avec un charmand sourire.
              Rhoan recommence à s'agiter à coté de moi.
"Vous voulez bien m'expliquer ce qui se passe ?"
             Soupirant intérieurement, j'attire Kara contre moi, et me tourne vers lui.
"Nous venons d'établir le premier contact avec une créature pensante non-humaine"

Jonas Atrayde
              La créature ne semblait plus vouloir se débattre, je la lâchais donc. Je craignais pour la vie des autres car j’allais sans doute avoir encore besoin d’eux. La tentative de communication qui avait suivi me faisait rire intérieurement ! Autant essayer, pour un humain, de communiquer avec robot ménager F311.
             L’humanoïde se recoucha sur le lit médical, duquel il était tombé. Par curiosité, je voulus à mon tour tenter une approche, mais il fut on ne peut plus clair lorsqu'il me dévisagea de son regard félin. Cette créature n'était peut être pas aussi intelligente qu'un humain, mais elle avait un instinct animal. Instinct qui n’aurait pas été évident à canaliser ou à éduquer, même pour les monteurs de Wargs sauvages de Taraos 3.
La question de savoir d'où venait cette créature restait toujours en suspens. Cela n'avait rien d'humain, j'en étais à présent sûr. Cependant, aussi loin que mes missions aient pu me transporter, je n'avais jamais rien vu de semblable. La planète la plus lointaine que j'avais visité était PMG 233 dans la constellation du Triton. Une terre colonisée il n'y a pas longtemps et qui n'avait pas encore de nom. Mais même là bas, il n'était pas courant de voir des hommes chats se balader librement ! Comment, dans ce cas, avait il pu entrer, puis voyager à bord de mon vaisseau pendant tout ce temps ?
             J'aurais peut être la réponse quand j'en saurais plus sur cette chose. Il aurait été tellement simple de m'emparer de ce vaisseau et livrer aussi ceux qui s'y trouvaient en plus de la créature au quartier général d’Oblivion. Mais on m'avait malheureusement obligé à me séparer de mes armes au moment d'y entrer. Cependant, il y en avait sûrement d'autres à bord. Un vaisseau aussi bien équipé ne devait pas être sans défenses.
Tout le groupe étant concentré sur la chose, je m'éclipsais discrètement dans le couloir. Il était séparé de l'infirmerie par un sas automatique qui s'ouvrit silencieusement dès que je m'en approchai, puis il se referma derrière moi. Je sortis d'une poche de mon uniforme une des cigarettes que j'avais gardé sur moi malgré l'interdiction imposée par cette femme ; je l'allumais. Tout en observant les volutes de fumée, je regardais autour de moi en me disant :
"Je me demande s'il y a un arsenal, dans ce labo volant... J'ai l'air d'avoir affaire à des gens inéxpérimentés en combat. La Lamb, la petite fille, la doctoresse et son assistant, ils n'opposeront certainement pas une grande résistance. En plus, les 2 derniers n'ont pas l'air de bien s'entendre, ça me facilitera les choses"
_ Mr Atrayde !
            J'avais été vite repéré, étrange.
_ Je vous ai dit de laisser vos cigarettes en entrant dans ce vaisseau ! continua la doctoresse.
_ Voyons Docteur ! Vous me ferez pas croire que vous n'aimeriez pas me voir m'intoxiquer lentement ! Tout comme le voudrait cette La... Terrienne ?
         Elle resta quelques instants à me toiser du regard, mais elle ne semblait pas vouloir m'arrêter.

Nilane Bah
           Il y a tant de chose que je pourrais dire. Tant de poison que j'ai envie de lui jeter à sa face d'imbécile qui croit qu'il est un dur parce qu'il fait la guerre et qu'il est viril parce qu'il empoisonne nos réserves d'air en ayant toujours une cigarette allumée au poing. Mais ce serait trop facile. D'ailleur, ce n'est ni l'heure ni le lieu de prendre ma revanche contre tout les militaires du système solaire.
_ Vous pensez que je vous intoxiquerais lentement ?
_ Vous me haïssez, il suffit de lire dans votre regard.
_ Cela vous dérange ?
_ Non, ça me fait une bonne raison de ne pas vous obéir.
            Un mètre quatre vingt quatre de force d'inertie, et de mauvaise fois.
Je viens m'adosser au mur à coté de lui.
_ Vous m'en passez une bouffée ?
_ Heu.... fait-il assez surpris.
Sans attendre sa permission, je lui prends la cigarette du bec, et en avale une énorme gorgée de fumée. Brrr... J'ai connu des sensation plus agréable. Mais je garde le visage et la voix impassible.
_Ca fait un certain temps que je m'intérroge sur cette guerre. Pas vous ?
_ Non.
_ Vous ne doutez jamais de votre cause ?
_ Jamais.
_ Moi, franchement, je m'interroge. La terre possède des ressource dont les solariens ont besoin. Les terriens le leur refusent parce qu'ils considère que les solariens sont des lâches qui fuient ailleurs au lieu de travailler, et de lutter pour refaire de la terre une planête acceuillante. Résultat : bombardement, bataille, et les forêts toxique gagnent du terrain. Ils seraient pourtant simple au terrien de laisser les solarien se servir, ou au solarien de chercher d'autre source que la terre. Mais les deux camps jouent à qui ne baissera pas la garde en premier, et ça fait des siècles que ça dure.
             J'aspire une deuxième bouffée. Yeurk !
_ Faites-vous partie de ceux qui pense que la guerre ne peut s'arrêter que par la destruction d'une des deux partie ?
_ Oui, et en particulier la partie terrienne. Et vous, vous faite partie de ces idéaliste qui croient qu'on doit ouvrir les bras aux lambs leur apporter les richesses nécessaires pour leur permettre de proliférer, et de mieux nous poignarder dans le dos ?
_ Non. Je n'ai aucun idéal. Je ne veux aucun idéal. Tous les idéaux finissent de la même manière.
_ Ah oui ? C'est juste pour vous amusez, que vous ramassez les gens sur les champs de batailles, même ceux que vous ne supportez pas, et que vous les soignez ?
_ Oui. Je trouve ça très amusant.
            J'écrase contre le mur la cigarette à peine entamée et part avec.
_ Si vous tenez à en allumer une autre, libre à vous. Je vous enferme dans le couloir jusqu'à ce que vous l'ayez fini. Vous n'aurez qu'à m'avertir par l'interphone, je vais au poste de pilotage.
Je referme la porte du sas derrière moi, le laissant seul.

Jonas Atrayde 
            Je la regardais s’éloigner vers le cockpit, d’un air interrogateur. J’étais vraiment étonné de toutes les réactions qu’elle avait eues. Je sentais qu’elle se forçait à jouer la comédie, mais dans quel but avait elle voulue m’imiter ? Pour me faire prendre conscience de la stupidité de mon comportement ? Depuis la mort de Lyse, c’était irréversible. Pour gagner ma confiance en m’amusant ? J’avais besoin de leur confiance ! Elle n’avait pas besoin de la mienne ! Mais ses interrogations étaient justes. Je ne m’étais jamais posé la question de savoir si j’étais du bon ou du mauvais côté de la barrière, car cela n’avait pas d’importance. Si j’avais été du côté des Lambs, j’aurais passé le reste de ma vie à tuer des Solariens à la place. Je me fichais complètement de cette guerre, de qui gagnerait et de quand elle finirait ! Je voulais simplement être le plus fort, afin d’exercer ma vengeance sur les Terriens le plus longtemps possible. Retourner à Oblivion et livrer tous ces gens (y compris l’extra terrestre) ne me donnerais que plus de pouvoir pour continuer dans ma déchéance. Cette créature poilue n’avait pas plus d’importance que le reste de l’équipage. Tout le monde semblait en extase devant la première forme de vie extra-terrestre intelligente. Il y a un temps, je l’aurais été aussi. Mais aujourd’hui, plus rien d’autre que ce combat perpétuel contre les Lambs n’avait d’importance.
             Je fus tiré de mes réflexions quand je faillis me brûler les doigts avec ma cigarette. Elle s’était presque entièrement consumée. Je m’adossai contre un mur et jetai le mégot droit devant moi. Je sursautai lorsque j’entendis plusieurs bip rapprochés. Je tâtai rapidement toute la surface de mon uniforme et sentis une excroissance sur le côté de ma jambe gauche. C’était le communicateur de secours à ondes subsoniques qui était resté intact. Quelqu’un essayait de m’appeler ! J'appuyais sur le bouton de l'interphone pour signaler à la doctoresse que j'avais fini ma cigarette et qu'elle pouvait débloquer les issues du couloir, m’éloignai et entrai dans la première pièce qui me faisait face pour être tranquille. Il y avait dans ce compartiment plusieurs couchettes, j’appuyai sur le bouton jaune sur le côté du boîtier de l’appareil.
« Station Oblivion appelle Jonas Atrayde ! Station Oblivion appelle Jonas Atrayde !
Malgré la communication brouillée, je reconnus la voix de Jowy.
_ Jonas Atrayde vous entend, Oblivion ! répondis-je.
_ Enfin ! Ca fait une heure que j’essaie de te joindre ! Où tu te trouves ?
_ Je ne sais pas !
           Je ne voulais pas prendre le risque de dévoiler ma position pour le moment.
_ Comment tu vas faire pour rentrer, alors ? s’inquiéta-t-il.
_ T’en fais pas pour ça ! Je suis pas en danger, et je pourrais facilement voler un vaisseau Lamb !
_ Une équipe d’exploration menée par le colonel Laral a retrouvé ton vaisseau dans la zone de combat. Ils ont été interceptés par les Lambs, mais ils ont pu revenir !
_ Ils y ont trouvé des indices sur le canon qui a abattu la moitié de l’escadron ?
_ Je ne sais pas, ils ont tout de suite classé cette exploration secret défense !
_ Pourquoi ?
_ Si je le savais…
            Qu’est-ce qui pouvait avoir tant de valeur dans cette zone pour que mes supérieurs se taisent sur ce sujet ?
_ A propos, je te conseille de ne plus revenir sur le champ de bataille ! Un vaisseau Solarien illégal a été repéré dans la zone. Un IAS d’interception est parti il y a trois minutes de la station pour l’arrêter.
            Mon corps voulut avoir un frisson en attendant ces paroles, mais je le réprimai.
_ Pourquoi ça ?
_ Un vaisseau lourd vient de partir de la station, on a repéré un gros vaisseau Lamb qui est en train de décoller de la zone de bataille !
             Un vaisseau… la zone de combat… il était en train de parler du vaisseau dans lequel j’étais ?!
_ Jonas ? reprit-il en ne m’entendant pas répondre.
_ Jowy ? Jowy ?
            Mais hélas, le temps que je réponde, les batteries de mon communicateur rendirent l’âme. Elles avaient tout de même dû être endommagées lors du crash. Je sortis de la pièce et me précipitai alors vers le premier interphone que je vis pour me faire entendre de tout le vaisseau. Il fallait à tout prix que je me montre le plus fort dans ce genre de situation.
_ Rejoignez-moi tout de suite dans le couloir ! Un vaisseau Solarien va arriver d’ici peu sur nous pour nous abattre ! »


Kara

            L'homme-félin ne comprend rien à ce qui se passe. Moi non plus.
Il y a d'abord ce drôle d'homme qui parle avec ses mains. Bizarre... On dirait que je le connais déjà, pourtant c'est la première fois que je le vois...
Surtout que "Maman" a rapporté beaucoup de personnes ici. 
           La femme rousse nommée Lilyah avec un tas de sentiments compliqués ; l'homme qui a tiré sur l'homme-félin et qui semble n'aimer personne (Je crois qu'il s'appelle Jonas)...
          Maintenant je suis toute seule dans l'infirmerie avec l'homme-félin, celui qui parle avec ses mains et Lilyah. Jonas a disparu dans le couloir et "Maman" est partie piloter .
          J'ai l'impression qu'il n'y pas que nous ici. Je "sens" d'autres choses, comme si d'autres gens étaient dans le vaisseau. Peut-être que c'est la fatigue qui fait ça. J'ai envie de dormir un peu.
         Avec tout ce qui s'est passé, il vaut mieux que j'aille faire la sieste.
         L’homme-félin regarde sa blessure avec curiosité. L’homme-félin, ou plutôt Xorth comme il s’est désigné.
         D’ailleurs, Xorth est un drôle de prénom. Je n’en ai jamais entendu des comme ça. Mais j’ai jamais vu des hommes-félins comme lui…
         Il est apeuré, complètement perdu. Ca doit être normal, il doit pas croiser des comme nous...
         Je le prends par un bras et le serre légèrement. Je lui "donne" du calme, de la sécurité. Oui, il n'y a pas de "Enjay" ici, dans le vaisseau de "Maman".
         Ses bras sont couverts d'une sorte de duvet de poils. C'est doux et tout chaud, comme avec les peluches.
         Alors que je crois que tout est calme, la voix de Jonas retentit dans le vaisseau, avec un ton bizarre :
        "Rejoignez-moi tout de suite dans le couloir ! Un vaisseau Solarien va arriver d’ici peu sur nous pour nous abattre !"
         Un vaisseau qui vient nous abattre ? Mais pourquoi ? Je croyais que les Solariens étaient gentils, que "Maman" était avec eux !
         "Maman" ! Il faut que je la trouve pour lui demander !
         Tout le monde se lève sauf Xorth. Ils partent tous vers le couloir, comme l'a dit la voix de Jonas. Je les bouscule, j'ai peur.
         "Maman", "Maman" ! Où es-tu ? J'ai peur !
         Le poste de pilotage ! Elle doit être là-bas !!!
         Là ! Je la vois ! Je lui saute dans les bras en pleurant et criant :
         "Maman, un vaisseau veut nous tuer ! Un vaisseau Solarien, tu as entendu ?! Oh j'ai peur, j'ai peur ! "



Franck Rhoan
          Un vaisseau solarien. Il ne manquait plus que ça.
         Je suivis tout le monde au poste de pilotage, où se trouvaient déjà Atrayde et Bah. Ils semblaient soucieux.
« Ce vaisseau a-t-il des systèmes de défense ? demanda impérieusement Atrayde.
_ Oui, répondit Bah d’un ton inquiet. Mais ils sont loin de pouvoir rivaliser avec la puissance et la maniabilité des chasseurs spatiaux.
_ Donnez-moi les commandes, ordonna le spatial, je suis le meilleur pilote qui soit.
_ Quelle modestie, répondit celle nommée Lilyah, faisant écho à mes pensées.
          Soudain la gamine au bras bionique déboula en appelant sa mère et en criant sa peur. Bah la reçut dans ses bras, et commença à la rassurer. Atrayde n’attendit pas plus longtemps une réponse et s’installa aux commandes, débranchant le pilote automatique. Juste à ce moment, un tir frôla le vaisseau. Atrayde imprima une violente secousse aux commandes et fit faire une embardée au vaisseau, évitant un second tir. Tout le monde fut projeté d’une paroi à l’autre du vaisseau, tandis que notre pilote évitait les rafales. Un moment, une secousse plus violente que les autres se fit ressentir.
 
_ Nous avons été touchés, cria Atrayde. Nous ne pourrons pas le semer. Il faut l’affronter. Où sont les postes d’armement ?
Bah indiqua deux fauteuils placés devant deux consoles. Lilyah alla tant bien que mal vers l’un deux, et s’y installa. 
_ Comment ça marche ? demanda-t-elle.
Nous etions bien parti.
           Il était clair que nous n’avions aucune chance de gagner ce combat. Je réfléchis vite, et trouvai une solution. L’atmosphère autour du vaisseau était chargée de métaux lourds. J’allais vers Bah, et lui murmurai à l’oreille.
_ Dites lui de continuer à fuir.
_ Pourquoi ? Mais où allez vous ? »
          Je me précipitai vers la salle des machines, courant autant que me le permettaient les embardées du vaisseau. Au bout d’une minute, j’y arrivai enfin et balayai la salle en analysant tout ce que je voyais. 
          Trouvé.
          J’ouvrai divers compartiments, arrachai quelques fils, les attachant à d’autres, bidouillant tout en cogitant aux effets de mon idée. Les vaisseaux spatiaux étaient faits pour voler dans le vide de l’espace. Nous pouvions augmenter notre vitesse de moitié en créant un vide spatial autour du vaisseau grâce à un champ magnétique. Je terminai mes manipulations et jurai mentalement. La puissance manquait. Et je ne pouvais pas me permettre de pomper celle des réacteurs. En entendant un nouveau son, j’eus une idée. La terrienne avait dû trouver le fonctionnement des armes de défense.
          Les armes. Elles doivent contenir une puissance suffisante pour créer le champ.
           Je fit quelques branchements de plus, et connectai le tout. Les tirs venant de notre vaisseau cessèrent immédiatement, et je sentis le vaisseau bondir en avant.
           "Maintenant, spatiaux, voyons si vous êtes aussi bons pilotes que vous le dites."

Jonas Atrayde
« Continuez de les distancer ! me cria la doctoresse.
_ Votre vaisseau n’est pas assez puissant pour ça ! Vous voulez que je vous sorte de là ou non ?! insistai je.
_ Je me suis bien aperçue que vous n’aviez pas besoin de notre confiance, mais si jamais vous deviez nous l’accorder une seule fois, c’est maintenant !
          Dans mon éducation militaire, on m’avait toujours appris à ne faire confiance à personne d’autre qu’à soi même, aux membres de son escadron et à ses supérieurs. Et par-dessus tout, ne jamais exécuter sous aucun prétexte, les désirs d’un Lamb. Car il fallait avouer que cette femme était trop peu crédible pour être Solarianne de pure souche. J’ignorais dès lors ce qui me poussa à cesser mes tirs et à reprendre les commandes du vaisseau. Je faisais non seulement confiance à une demi Lamb, mais qui m’était en plus totalement étrangère. Ravalant mon orgueil, j’avançai de nouveau dans une direction pour le moment inconnue. Je vis Kara se serrer contre elle de plus en plus fort, retenant visiblement ses larmes. Même pour une fille de son âge, je ne comprenais pas comment l’on pouvait avoir aussi peur.
            Pendant cinq bonnes minutes, je fis faire toutes les acrobaties possibles à un vaisseau d’un tel gabarit. Cependant, cela nous ralentissait considérablement, et les chasseurs Solariens continuaient de nous talonner dangereusement. Je craignais en plus, connaissant nos stratégies, que s’ils ne pouvaient nous abattre, ils nous forceraient à fuir en direction de la station, là où un RIP 220 devrait nous attendre…
           Nous étions touchés par trois fois de suite. J’ignorais combien de temps nous allions pouvoir tenir, mais si le bouclier magnétique était aussi solide que le vaisseau était rapide, nous n’en avions plus pour très longtemps. Voyant que nous étions au plus mal, je lâchai les commandes un instant, et dirigeai discrètement ma main vers les commandes de transmission. Mon communicateur était à plat, mais je pouvais communiquer ma situation en envoyant un message par la fréquence d’Oblivion. Je prenais ainsi le risque d’être accusé de traîtrise pour ne pas avoir révélé ma position plus tôt.
_ Les canons ne répondent plus ! cria soudain la Lamb qui se chargeait de nos poursuivants.
          Je crus que la situation allait encore empirer, quand je sentis une brusque poussée d’accélération qui faillit faire chuter la doctoresse et sa fille. Je ne savais pas d’où pouvait provenir cette énergie nouvelle, mais il fallait en profiter si jamais ce n’était que provisoire.
            Cette fois ci, je n’eus aucun mal à éviter les tirs de mes « alliés » et à me diriger hors de leur portée. Nous ne vîmes bientôt plus de signes de nos poursuivants.
           J'activai le bouclier furtif une fois que la femme noire fut d’accord pour nous arrêter. Je me levai alors du siège du pilote et me dirigeai vers un autre dans le cockpit, plus confortable. Je le penchai en arrière et posai mes pieds sur un tableau de commande, en allumant une nouvelle cigarette.
_ Je sais pas si je dois vous dire merci « monsieur qui m’a tiré dessus », mais je crois que vous nous avez sauvé ! s’enthousiasma la Lamb Lilyah.
          Je la dévisageai d’un air suspicieux. D’ordinaire, de telles paroles à mon égard cachaient forcément quelque chose.
_ Pas la peine, fillette, garde ta salive ! répondis-je tout de même surpris. »
          Bizarre sensation que celle que j’avais éprouvé sur le moment, malgré ce qui finit par sortir de ma bouche. Même s’il y avait des Lambs dans l’équipage, je n’étais pas peu fier de moi. C’est alors que je vis rentrer dans le cockpit l’assistant médical sourd de la « maîtresse de maison ». Etrange, je l’avais pourtant vu ici juste avant l’attaque. Depuis combien de temps était-il parti ?

Janus Winnfield
          Nous avions décollé depuis si longtemps... J'avais pas eu de repos durant toute la journée, et j'étais épuisé. Je me suis endormi dans le compartiment...
          Un champ de bataille... les cadavres... Moi, au milieu, jeune... Une fille, a côté de moi... Petite...elle avait un an de moins... Je lui promettais qu'on allait s'en sortir sans en être sûr moi même... Juste pour la rassurer...
           Je courais dans le champ pour la mettre à l'abri... Je lui dis de rester... Que je vais trouver un moyen de la sortir de là...
        Je cherche mais je ne trouve rien... Le vide...
Des soldats arrivent de nulle part. Ils tirent un rayon paralysant sur elle...   Je prends une arme, la première qui me tombe sous la main, sur le premier corps que je trouve... Je tire... Ils rappliquent... Je les achève...
Je cours vers elle... Elle me dit de la laisser... Qu'elle s'en sortira... Je ne veux pas la laisser mais elle ne me laisse pas le choix... Un véhicule de patrouille arrive... Je saute dedans... Je dégage les occupants... Le véhicule ne veut pas revenir vers le champ de bataille... L'autopilote est réglé vers une ville, je ne sais plus laquelle... Je n'ai pas le temps de réagir que le véhicule accélère... Si je descends c'est la fin... Le pilotage est bloqué... Je regarde le véhicule s'éloigner du champ de bataille ou elle se trouve... Impuissant... Le lendemain j'apprends qu'elle est morte... Tuée dans un bombardement... Aucun camp ne revendique ce dernier... Aucun n'a raison et aucun n'a tort... Je me suis juré de ne jamais participer à cette guerre...
            Une explosion me réveilla en sursaut... Retour à la réalité. Je regardai dans le poste de pilotage et j'y vis alors quatre personnes :
            Une femme médecin.
            La jeune fille dans ses bras.
            Un grand type balafré.
            Et un autre aux cheveux courts et blancs...
"On est attaqué! Manquait plus que ça!"
            Le type balafré manoeuvrait assez bien le vaisseau. Sûrement un pilote de cargo ou de bombardier, aucune idée. 
            A un moment, l'autre type se précipita vers l'arrière du vaisseau.
Les autres commençaient à légèrement paniquer, et je vis que le pilote dirigeait sa main discrètement vers les commandes de transmission.
J'étais habitué à percevoir de petits mouvements.
"Qu'est-ce qu'il est en train de faire?"
             Soudain, le vaisseau accéléra brusquement. Je fus propulsé vers l'arrière de mon compartiment. Quand je revins à mon poste d'observation, je vis qu'apparemment, on distançait nos agresseurs. Le pilote se détendit et alluma une cigarette.
             Ca te tuera un jour, ces machins là. Pensai-je ironiquement.
Il marmonna alors quelque chose à l'air agressif à quelqu'un que je ne voyais pas d'ici. Tout ce que je savais, c'était qu'on était hors de danger...pour le moment.


 Xorth
          Tout le monde était parti mis à part Kara. Mais elle aussi partit quelques minutes plus tard. J’étais seul à présent dans la pièce. Je n’avais pas pour habitude de rester inactif très longtemps et me levai donc pour explorer les environs. Alors que j’allais sortir, quelque chose me retint par l’épaule. Je me souvins alors des fils de la soercyé. Il ne fallait pas que je les enlève avant que ce soit guéris, si j'avais bien compris. J’examinai donc mon épaule et vis avec surprise que ma plaie avait déjà cicatrisée. J’arrachai alors les fils et sortis.
          Alors que je marchai, une violente secousse me fit trébucher. Je réussis à me remettre debout de justesse. C’est alors que je sentis une drôle d’odeur : On aurait dit l’odeur d’un Dieu mais il y avait autre chose, que je n’arrivait pas à identifier. Me fiant à mon flair, je suivi l’odeur et trouvai finalement le Dieu. Mais il n’était pas réveillé. Etait-il… Non ! En tendant bien l’oreille, je pouvais entendre les battements de son cœur. Mais ils étaient anormalement lents ! Sans perdre de temps, je le pris dans mes bras et le ramenai à l’antre de la soercyé. Peut-être qu’elle pouvait le guérir comme elle m’avait guérit...
              Alors que j’étais pratiquement de retour, je la rencontrai accompagnée de Lilyah.
« Deis ort le soercyé ! (Le Dieu a besoin du sorcier) dis-je. »

Vamy Lilyah
            Apparemment nous étions sauvés. Décidément il fallait toujours que je nuance les affirmations et les certitudes. Enfin je préférais mieux émettre des réserves. Au moins, ce militaire nous aura servi à quelque chose. C'était bien la première fois depuis que je l'avais rencontré que j'étais contente qu'il soit là. J'adorais la réplique que j'avais sortie "le monsieur qui m’a tiré dessus". Tout à fait digne de moi. 
            Je réfléchissais tout en suivant la doctoresse. A croire que j'étais un chien qui aimait la compagnie. J'étais plutôt un loup solitaire aimant la compagnie. Nous revenions à l'infirmerie. Je ne savais pas pourquoi. Décidément je faisais souvent ça depuis un moment, suivre le mouvement sans poser de questions.
           A quelques mètres de l'infirmerie, je pus apercevoir la créature, l'homme-félin. Celui que je pouvais comprendre contrairement aux autres. Quand je repensais à l'orphelinat, les enfants se moquaient de moi car je lisais toujours sans jouer énormément. Au moins, j'ai acquis des connaissances qui me servaient actuellement. 
            Pour revenir à la créature, il me semblait que je pouvais distinguer qu'il portait quelque chose. Oui, il tenait quelque chose ou plutôt quelqu'un. Il était possible que cette personne fût mal en point. La créature se mit à parler et dit "Deis ort le soercyé ". Mon cerveau traduisit aussitôt cette phrase: " le Dieu a besoin du sorcier". Hum un Dieu? Il pensait que la personne qu'il portait était un Dieu? C'était étrange. En tout cas, il voulait que la doctoresse la soigne. Je me tournai vers elle et dis la signification des paroles de la créature.
           « Le Dieu a besoin du sorcier, il dit,fis je. »
          J'essayais de réfléchir à ce mot de Dieu mais je ne comprenais pas. À quoi pouvait renvoyer ce mot ? Etait ce une métaphore ? Une comparaison ? Un oxymore ? C'était bien compliqué ce casse-tête. Pourtant j'adorais ces jeux où il fallait résoudre des énigmes. Je continuais mes réflexions sur la signification de Dieu sans réussir à trouver pour le moment.

Dr Nilane Bah
           Le mécano ! Le mécano qu'on avait laissé dans le passe-partout ! Il l'a trouvé, il l'a ramené !
          Lilyah me regarde. Je suis censée réagir. Apparemment impassible, je me penche vers le malade. Mon cerveau s'est mis à fonctionner à toute allure. Quand il se réveillera, il ne manquera pas de parler de ce qu'il a vécu. Le militaire aura tôt fait de faire le recoupement. Et Rhoan...
Je prends le pouls du mécanicien. Régulier, mais lent. Il y a une piqûre à son cou. Il a été drogué avec une fléchette anesthésiante. Et pas par moi... Rhoan, sans doute. Une dose plus forte que celle que j'emploie d'ordinaire.
« Lilyah, pourriez-vous allez me chercher mon assistant ? J'ai besoin de lui pour transporter cet homme dans une des capsules de léthargie. Je n'ai pas le matériel pour le soigner, ici.
_ Mais... D'où sort-il ? S'étonne la terrienne. Qui est-ce ?
_ Ma foi, dis-je de ma voix la plus calme, j'aimerais bien le savoir. Sans doute Kara l'a-t-elle fait monter à bord sans m'en parler, pendant la bataille. Elle aura cru qu'il s'agissait d'un jeu, qu'elle ne devait pas me parler de lui avant que nous quittions la Terre.
_ Votre fille a de drôles de jeux, murmure Lilyah. »
           Mais elle semble accepter mon explication, et quitte l'infirmerie, à la recherche de Rhoan.
           Je soupire. Impossible de savoir combien de temps ce mécano va rester endormi. Je ne sais pas quelle dose de soporifique Rhoan _ car ce ne peut être que lui _ lui a injecté.
          Il peut se réveiller dans une heure, comme dans quelques secondes.
         Il ne faut pas qu'il se réveille avant qu'on l'ai mis dans la capsule. Allez, Rhoan, dépêchez vous d'arriver !

Franck Rhoan
         Je marche le long des couloirs, notant rêveusement des marques des tirs encaissés quelques minutes plus tôt. J’ai à nouveau usé de mon savoir pour aider les autres. Cela faisait tellement longtemps. 
         Finalement je n’ai peut-être pas tant changé que cela.
         Je vois la belle terrienne arriver vers moi. Elle me fait un geste pour que je la suive, et je haussai un sourcil.
          Ha, c’est vrai. Je suis censé être sourd muet.
           Je la suis au pas de course, et j’arrive à l’infirmerie. Tous sont là, sauf Bah et la fillette au bras bionique. Ils entourent le mécano qui gît inanimé sur une couchette.
            Comment il est arrivé là celui-là ? Je croyais l’avoir attaché dans le passe-partout.
          Il semble mal en point. Je remarque tout de suite la marque à l’arrière de son cou. Il a été piqué par une seringue. Toutes les personnes présentes me regardent comme si elles s’attendaient à ce que je m’avance et le réveille. Je hausse les épaules en signe d’impuissance et les yeux s’agrandissent. La terrienne jure tout bas.
« Il n’y a plus qu’à attendre Le docteur Bah, à présent, dit-elle avec un soupir. »
          Je m’adosse au mur à côté de la porte, proche du militaire. Soudain ledit militaire se met à marmonner. Il est clair qu’il me croit vraiment sourd.
_ Assez. Dès que je trouve une arme je prend le contrôle, je largue cette Lamb et cet abruti de sourd-muet, et direction Oblivion. La capture de cette traîtresse et de l’extra-terrestre devrait m’être favorable.
         Ne pouvant plus me retenir plus longtemps, je lui adresse un regard de profond dégoût.
_ Enflure de spatial, dis-je d’une voix grondante, vous n’avez donc aucune parole ?
         Il semble stupéfait, et il n’est pas le seul. La terrienne arbore à présent un air soupçonneux, tandis qu’Atrayde, se ressaisissant, paraît gonfler de rage.
_ N’êtes vous pas censé être muet et sourd ? Qui êtes-vous donc ?
_ Moi ? Dis-je en le toisant d’un air de défit et en portant la main au projecteur holographique sous ma manche, je suis…
         Je suis interrompu par une main qui se plaque sur ma bouche et une autre qui me tire violemment dans le couloir. Bah me fait face, me fusillant du regard. Regard auquel je réponds par un haussement de sourcil ironique.


Dr Nilane Bah
          Plus le temps de réfléchir. D'une main ferme, j'appuie sur le boîtier de commande qui se trouve sur le mur à côté de moi.
          Encore dans l'infirmerie, Lilyah et le militaire regardent abasourdis, la porte qui se referme sur eux. Atrayde est le premier à sortir de sa torpeur, je le vois fondre sur moi, mais les battants de métal se verrouillent entre moi et lui, avec un claquement sec. Je l'entends cogner contre la paroi.
« Vous êtes malade ? Laissez-nous sortir ! »
           Kara est dans sa cabine, avec l'extraterrestre. Dieu Merci, elle n'a pas assisté à ça. Que j'ai été avisée de les éloigner, tous les deux !
           A côté de moi, Rhoan se frotte le cou. J'ai du l'empoigner un peu fort.
« Eh bien, docteur...
_ Fermez-la, vous ! Sans votre stupidité, ces trois personnes, nous aurions pu les laisser en vie. Il aurait suffit d'effacer un peu leur mémoire. Les événements étaient trop anodins pour eux pour que ça ait des conséquences. Maintenant, quoi que je fasse, ils s'en souviendront !
             Rhoan me fixe, mi-étonné, mi... Oui, je crois que je peux dire ça comme ça. Mi-amusé.
_ Vous voulez les tuer ? Vous, docteur ? Ce n'est pas si facile de tuer, vous savez ? Vous vous en croyez vraiment capable !
_ La ferme ! Je ne vous le répèterai pas deux fois.
           Je l'empoigne par le bras, assez violement. Il tente de me résister un peu, mais il a été affaibli par ses années de captivité. Je n'ai pas de mal à le traîner dans ma cabine, et à l'y enfermer à son tour.
_ Vous resterez là, jusqu'à ce que j'en décide autrement. »
          Rapidement, je me rends au poste de commande. Direction Itokyo. Une fois en sécurité dans ma base secrète, je pourrais aviser.
« Maman ?
         Je me retourne, Kara est derrière moi.
_ Maman, la porte de l'infirmerie est bloquée, je n'arrive pas à l'ouvrir. Qu'est-ce qui se passe, Maman ?
        Je me retourne vers elle, en tentant de prendre ma tête de tous les jours, ma tête de quand tout va bien.
_ Viens ici, Kara. Viens sur mes genoux, comme quand tu étais toute petite.
_ Maman ?
_ Viens. Il y a des choses que je veux t'expliquer. Des choses très graves...
           Elle sent ma nouvelle fermeté. Ma volonté. Sent-elle aussi le reste ? Sent-elle l'horreur dans laquelle mon âme est plongée ? Je m'efforce, de toute ma volonté, d'être calme, apaisée, de ne pas penser à ce que je suis obligée de faire, de ne pas penser à ces trois personnes dans mon infirmerie.
_ Qu'est-ce qu'il y a maman ? Tu es toute bizarre ?
_ Ma Kara ? Tu te rappelles, quand tu étais petite ? Quand on jouait au renard et au chasseur ?
_ Oui, je me souviens. Tu étais le chasseur et moi le renard. Pour ne pas que tu m'attrapes, j'avais le droit d'inventer toutes les farces que je voulais.
_ C'est pareil aujourd'hui, ma Kara. Sauf que ce ne sont pas des farces, que nous allons faire, mais des choses graves. Beaucoup plus graves. Mais nous devons le faire, sinon, les chasseurs vont nous attraper. Et si les chasseurs nous attrapent, ils vont nous faire beaucoup de mal. Peut-être qu'ils m’empêcheront de te soigner ? Et qui sait, peut-être que finalement, ton autre bras risque de tomber, si tu n’es pas soignée.
Elle ouvre des yeux effarés, et soudain, crispe sa main bionique sur son autre bras, celui qui est encore de chair.
_ Je ne veux pas qu'on me prenne mon autre bras ! Je ne veux pas qu'on me coupe l'autre bras ! Maman !
           Je l'attrape et l'attire contre moi, la serre très fort.
_ C'est pour ça qu'il faut nous battre, Kara. On ne laissera personne nous faire du mal, personne. C'est la chose la plus importante, oui, la plus importante.
           Je la serre contre moi. Très fort. Elle tremble. Elle ne s'arrête plus de trembler.
_ Ma Kara. Ma petite fille. Je ne laisserai personne te faire du mal. Je ne t'abandonnerai pas. Tant qu'on sera toutes les deux, on sera plus fortes que le monde entier, c'est promis. Et je te rendrai ton bras d'avant. Tu auras une belle main toute neuve, avec laquelle tu pourras toucher, sentir la douceur des choses.
           "Et tu n'auras plus cette chose en toi qui te ronge, ajouté-je en pensée. Ce mal qui te tue si lentement que personne ne le voit à part moi. Ce cancer qui avance chaque jour dans ta chair, malgré mes efforts. Non, il sera vaincu. Rhoan fabriquera son arme, et je m'en servirai pour te guérir"
            Elle a cessé de pleurer, dans mes bras. Je la berce doucement, chantonnant, pour l'apaiser. Elle ferme les yeux et se laisse aller contre moi. Puis elle relève la tête et dirige ses yeux encore humides vers la porte. Je suis son regard. L'homme chat est là, il nous observe.
           Kara me regarde. A présent, c'est elle qui est grave. Très grave. C'est un de ces moments où elle me semble anormalement mûre pour son âge.
_ Il ne nous veut pas de mal, maman. Il veut qu'on l'aide.
_ Qu'on l'aide à quoi ?
_ Je ne sais pas, maman, mais il ne nous veut pas de mal. Il est tout seul, et il veut qu'on l'aide. Il n'arrête pas de répéter "Mayssionne, Mayssionne". Il faut qu'on l'aide, maman.
_ Mais qu'on l'aide comment ?
_ Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Mais il faut l'aider !
           Elle s'est remise à pleurer. Je regarde l'homme chat. Il fronce le museau et remue ses oreilles dans tous les sens. La détresse de Kara semble l'atteindre, et il n'a pas les moyens de la comprendre.
Le supprimer, lui ? Le premier être pensant que la race humaine ait croisé ?
          Je n'y arriverai pas. Je n'y arriverai jamais.
_ Kara, dis-je. Ne pleure pas. Ca le rend malheureux.
          Elle tremble. Il faut que je lui donne quelque chose à faire. Quelque chose qui la rassure.
_ Ramène le dans ta chambre, ma Kara. Occupe-toi bien de lui. Qu'il sache que tu es son amie. Fais le jouer avec toi. Allons, vas.
           Elle se détache de moi, et me regarde. Elle tente, je le sens, de lire dans mon coeur pour savoir ce que je veux faire. Je m'emplis d'amour, d'amour incomensuré pour elle. Je l'aime plus que tout. Vraiment plus que tout. C'est la seule chose qu'elle doit sentir.
Elle sourit, et va prendre la main de la créature.
_ Viens, on va jouer ? »
            Je n'attends pas qu'ils aient disparus. Je prends les commandes et quitte l'orbite de mars. Direction Itokyo, sa forêt toxique, et ma base secrète...
           Que vais-je faire de l'homme-chat ? Si je le supprimais, c'est toute la quête que l'homme a entrepris depuis des siècles que je supprime. De tout temps, nous nous sommes interrogés, et nous avons espéré que nous n'étions pas seuls dans l'univers. Nous rêvions d'un autre, d'une rencontre, de quelque chose qui nous permettrait de nous voir à notre mesure, et peut-être nous ouvrirait de nouveaux horizons, nous proposerait d'autre recours que la guerre, pour faire avancer notre histoire, nous ferait connaître d'autres méthodes que la lutte pour vaincre. Aujourd'hui, ce rêve est sur le point de devenir vrai, et moi, je vais en effacer toute trace...
            La voix du militaire raisonne dans l'interphone, interrompant mes pensées.
« Docteur Bah ! Espèce de sale sous-produit de Lamb ! Traîtresse à votre nation ! On peut savoir à quoi vous jouez au juste ? Qu'est-ce que vous trafiquez ! Pourquoi vous nous enfermez ! Et c'est qui, ce type qui vous accompagne qui se fait passer pour un muet ? Vous devez nous dire !
             Sans lâcher les commandes, je réponds dans le micro.
_ Ce type qui m'accompagne, c'est Franck Rhoan. Son évasion, c'est moi. Et je vous em***, monsieur le militaire, monsieur Je-me-crois-plus-fort-et-plus-malin-parce-que-je-passe-ma-vie-à-décimer-mes-semblables au nom d'un drapeau. Si les gens comme vous n'existaient pas, je ne serais pas contrainte de m'associer à une ordure comme lui, et je ne serais pas obligée de vous enfermer, tous les trois. Si les imbéciles comme vous n'existaient pas, il n'y aurait jamais eu de guerre, et ma petite fille aurait des chances de grandir, de devenir une femme. Votre foutue guerre, celle qui vous rend si content de vous-même, elle l'a empoisonnée, ma Kara. Elle l'a empoisonnée dans sa chair, et elle s'appliquer à la détruire depuis huit ans, comme une bombe à retardement. Je me fiche de tout ce que vous pourrez me dire. Je vous em***; vous et tous vos semblables. »
            Je coupe la communication, et me concentre sur le trajet. Je ne veux plus entendre personne. Je ne veux surtout pas penser. Mes yeux sont secs depuis des années, ça fait huit ans que je n'ai plus pleuré. C'est pour Kara. Juste pour Kara. Je dois agir contre sa maladie. Je dois la sauver de la mort. Rien d'autre ne compte. Rien d'autre.
             Nous arrivons. La forêt toxique. Et ma base...
             En réalité, c'est un vaisseau de type "Magellan" grand comme une ville, et équipé de suffisamment de technologie pour voyager dans l'espace des mois entier sans faire escale. Mais le prototype a été estimé inapte aux voyages à vitesse subliminique. On l'a abandonné. Le détourner, ça n'a pas été une chose facile. Un travail de longue haleine. Pour la sauver. Je ne peux pas tout compromettre. C'est impossible. Je n'aurais jamais dû les recueillir, blessés ou pas. Ils auraient peut-être eu du secours, et une chance de rester vivants. Pourquoi les ai-je faits monter à bord ? Pourquoi les ai-je embarqués dans ma lutte contre la Maladie, contre le Mal, contre...
            Je pénètre dans la base, et me pose, au milieu du hangar. J'attends que l'air se purifie et pose mon front contre les commandes.
Je vais le relâcher. Seulement lui. Seulement l'homme-chat. Je vais le relâcher, discrètement, quelque part où il pourra trouver des gens déterminés à le comprendre. Le plus vite possible, avant qu'il comprenne quoi que ce soit. Ce qu'il pourra raconter une fois qu'il aura appris notre langue n'aura pas d'importance et je ne priverais pas l'humanité de cette rencontre à laquelle elle aspirait tant. Oui, je vais le relâcher.
          Et les autres, je vais supprimer cette vie qui bat en eux. Je vais anéantir tout ce qu'ils ont été, tout ce qu'ils auraient pu être.
         Je ne pleure pas. Je ne vomis pas. C'est pire que ça. Je sens toute l'horreur du geste que je m'apprête à commettre, et rien, absolument rien en moi ne peut s'y opposer. L'acte est devant moi, inéluctable, et je ne peux rien faire d'autre que le faire. Rien d'autre...
         Je devrais le faire maintenant. Tout de suite. Quelques manipulations suffiront à répandre dans l'infirmerie suffisamment de gaz toxique pour qu’ils s’endorment, tous les trois. Qu’ils s’endorment sans se réveiller. Pourtant, je ne le fais pas. Je me lève. Je quitte la pièce de commande, et me dirige vers la chambre de Kara. Ma Kara, que je dois sauver envers et contre tout. Ma petite fille à qui j'ai enseigné des valeurs que je vais trahir pour elle.
          Elle joue avec l'homme chat, en lui tendant des objets qu'elle nomme. Il les répète avec un horrible accent. Elle doit le faire répéter plusieurs fois avant qu'il arrive à prononcer notre langue.
          Sentant ma présence, elle relève la tête. L'homme-chat aussitôt se redresse et se tourne vers moi.
« Toi, me dit-il en me désignant.
           Sa prononciation a été presque parfaite. J'en suis figée de stupéfaction. Oui, je savais que cette créature était douée de pensée. Mais entre savoir une chose, et la voir, il y a une distance que je viens de franchir. L'homme-chat vient de me parler dans ma langue.
_ Toi, répète-t-il. Toi docteur.
_ Oui, dis-je, soudain mal à l'aise.
_ Toi. Moi guéri.
_ Oui. Je t'ai soigné.
_ Saoaenyé.
_ Non, interviens Kara. Soigné. Maman t'a soigné, et tu as guéris.
L'homme chat me désigne.
_ Toi saoaenyé.
           Je ne comprends pas ce qu'il essaye de me faire comprendre, je ne comprends même pas pourquoi je l'écoute. Ce n'est pas moi qui dois m'occuper de son entrée dans le monde des humains. Je n'ai rien à lui montrer, sauf ce que les humains ont de plus noir, de plus vil.
_ Toi saoaenyé. Saoanié. Soanié…
_ Oui. Je soigne, réponds-je. C'est mon métier.
           L'homme chat m'attrape par les épaules, et me secoue presque, en parlant très vite, dans sa langue, sans que je parvienne à comprendre.
_ Kara.
_ C'est de toi qu'il a besoin, maman. C'est ça qu'il sent. Il a besoin de toi.
_ De moi ? De quelqu'un qui soigne ? »
           Je regarde l'homme chat dans les yeux. De toutes les créatures que la terre a portée, avant de devenir invivable, aucune n'a été capable de soutenir un regard humain. Mais lui me le rend. Pupilles noires sur fond jaune et iris vert sombre... Un regard hors du temps. Un regard vrai. Le seul regard vrai qu'il m'ait été donné de croiser.
           Besoin de moi. Parce que je suis quelqu'un qui soigne. Je le sais. Je l'ai toujours su. Je suis faite pour soigner, uniquement pour ça. Pas pour donner la mort. Ce n'est pas mon rôle. La mort vient quand elle doit venir, et je n'ai pas le pouvoir de la donner. Je ne pourrais pas le faire. Inutile. Je ne pourrais jamais.
           Je fais demi-tour, et quitte la cabine de Kara, pour me diriger vers la mienne, dont je déverrouille la porte.
« Nous sommes arrivés, Rhoan. Sortez. Vous avez un travail qui vous attend.
_ Et les autres ? Ils sont morts ?
_ On ne les tuera pas.
_ Vraiment ? Vous voulez que je m'en charge pour vous ?
_ J'ai dit : on ne les tuera pas. Maintenant, venez. J'ai apporté suffisamment de matériel pour que vous vous mettiez à l'ouvrage immédiatement.
            Je l'emmène hors de la cabine, et lui indique la sortie du vaisseau.
_ Allez m'attendre. Pendant ce temps, je cherche où je vais mettre nos invités forcés et comment les empêcher de s'enfuir. Et enlevez ce jouet qui vous grime le visage. Ils savent qui vous êtes, maintenant. »
           Tandis qu'il s'éloigne, je reste dans le couloir à méditer. Puis je retourne au poste de commande, et me connecte à l'ordinateur central de la base. Le mode "blocus" est activé. Désormais, seule ma voix peut déclencher l'ouverture des issues.
« On est arrivé, Kara ! Appelé-je dans l'interphone.
Elle me rejoint bientôt, efflanquée de son nouveau compagnon.
_ Je t'aiderais. Dis-je à l'homme chat.
          Et je me tourne vers Kara.
_ Il est l'heure d'aller prendre tes médicaments. Quand tu auras fini, emmène la créature visiter la base, et apprends lui le plus de mot possible. Il faut qu'il arrive à me dire son histoire. »


Chapitre suivant
Chapitre précédent
Retour à la page de garde
Afficher la suite de cette page
 
 



Créer un site
Créer un site