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Chapitre V : Comme une ile au milieu de la jungle


Kara
           Mes médicaments...
           C'est vrai, j'avais oublié. "Maman" me fait prendre des médicaments depuis... depuis longtemps je crois. Sûrement d'après la fuite, je sais plus vraiment.
           Tout ça pour quoi ? "Maman" me dit que ces médicaments sont pour que je sois en forme. C'est peut-être vrai puisque je ne suis pas malade. Je n'ai jamais été malade d'ailleurs. C'est grâce à ces médicaments je crois.
           Je vais dans ma cabine, prendre les comprimés près de mon lit. Je les avale rapidement. Ils ont un mauvais goût. C’est comme si je mangeais du ciment.
            Xorth me regarde avec curiosité. Peut-être qu’on ne prend pas de médicaments chez lui…
« Pas bon ça. C’est pour soigner. »
_Pabon, répète Xorth. Pour soané ?
_Oui, pas bon. Tu dois pas en manger.
           Et pour le lui prouver, je lui fais sentir un autre comprimé. Xorth fronce le nez et recule légèrement. J’éclate de rire.
            Après avoir ris un petit moment je prends la main de mon ami et me dirige vers la sortie du vaisseau de « Maman ».
« Suis-moi, je vais te montrer plein de choses ! »
           Il hoche la tête et me suit, avec curiosité.
           La « Base » est très grande. Toute de fer et d’acier. Des fils courent un peu partout et plein de caisses traînent dans certaines cabines. « Maman » a fait beaucoup de réserves. Elle m’a dit qu’on allait y rester un petit moment. J’ai sentis que c’était pour quelque chose d’important. D’habitude, on reste sur la colonie des « Docteurs »…
           La colonie. J’adore cet endroit. C’est grand et il y a énormément de choses à voir. « Maman » passe son temps à faire des expériences ou à soigner des gens. Alors quand elle est occupée, je vais me balader. Je cours sur les toits, je saute ici et là… Et à la fin « Maman » arrive toujours à me retrouver. On dirait un jeu.
« Manjyé, lance Xorth en me montrant une caisse. »
_Oui ! C’est ça ! C’est à manger ! Manger. Tu comprends ?
_ Manjyé… Manger…
_ Oui ! Bravo ! Et le manger est dans une caisse. C-A-I-S-S-E…
_ Quêçe… Kaiçe… Caisse, épelle difficilement Xorth.
            Il a vraiment du mal à parler. Heureusement que je lui apprends !
           En beaucoup de temps, je lui ai appris des ribambelles de mots et de verbes: Fer, réserve, dormir, vaisseau, ciel, moteur, marcher, planète, maison, chambre, nourriture, couleur, voler, énergie, arme, parler, médicaments, fils, respirer, bouton, air…
           Mais pour lui apprendre des phrases c’était encore plus dur…
Et au juste, d’où vient Xorth ? D’une autre planète ? D’un endroit qu’on connaît pas sur Terre ? « Maman » m’a demandé de lui apprendre des mots pour qu’il raconte son histoire…
           Et puis elle m’a pas expliquée pourquoi l’infirmerie était bloquée ou alors si vaguement que j’ai pas compris…
           Je n’ai pas revu Jonas, l’homme qui parle avec les mains, et Lilyah. Je me demande où ils sont.
          Je me dirige avec Xorth vers le fond de la « Base » et avec mes doigts, dessine des bonshommes sur le sol plein de poussière.
Avec application je gribouille une forme bizarre et dit à Xorth :
« Ca c’est moi ! Allez ! Dessine-toi ! »
_ Moi ? Daissynoer moi ?
_ Oui, dessiner toi. Faire toi.
          A l’aide d’une de ses griffes, Xorth, en tirant la langue, trace un rond et lui fait des oreilles. Je tape des mains en riant :
« Très joli ! C’est vraiment ressemblant ! Allez dessine-moi ! Fais-moi ! »
Xorth sourit et fait un petit rond avec un grand sourire.
« Toi. »
_ Oh ! Je suis tout petite. Tu m’as fait un beau sourire ! Merci, merci !
Je ris de plus belle et applaudis Xorth qui m’imite.


Janus Winnfield
           On était arrivé. Aucun doute. Je ne vis plus rien bouger dans la cabine de pilotage...
           Je crois que c'est l'heure de descendre.
Je sortis du compartiment, récupérant mon deuxième couteau par la même occasion...
          J'arrivai jusqu'à la soute, et je vis que le corps du jeune mécanicien n'était plus là...
          Sûrement à l'infirmerie.
          Je fouillai la salle pour voir si rien ne pourrait m'être utile, et je tombai soudain sur des lunettes... Je les mis, et devinai un bouton sur la monture, qui faisait accéder à un écran de contrôle... Je réglai:
"MODE: LUNETTES DE SOLEIL.
OPACITE DES VERRES: 60%"
           Ca me protègera de la lumière.
           Je sortis de la soute jusqu'au sas...
           Le mode "Blocus" qui ne réagissait qu'à la voix d'une personne était activé. J'activai un terminal pas loin, et commençai à pirater... Quelques secondes plus tard, le sas s'ouvrit.
          "Si les systèmes de sécurité de ce vaisseau ne sont pas meilleurs que ceux des simples entrepôts de nourriture des terriens, on est mal barré..."
Je sortis.
           Le vaisseau était posé dans une zone d'atterrissage qui semblait appartenir à un immense vaisseau cargo. J'examinai la salle: Des grues, des trappes de service, un ascenseur, des hangars de maintenance... Je décidai de passer par les trappes de service pour explorer les lieux, et, éventuellement, trouver un moyen de partir d'ici.
           Un étage plus bas, j'arrivai dans un réfectoire doté d'une baie vitrée. Je regardai et vis qu'on était sur Terre, au milieu de la forêt toxique qui entourait Itokyo... Je ne l'avais jamais vue de mes propres yeux, mais elle était comme on me l'avait décrite: Des arbres au feuillage noir et au tronc vert, de l'herbe rouge...
            "Un endroit magnifique... De plus, personne ne viendra nous chercher ici."
            Je sortis du réfectoire. Je me trouvai à présent dans un couloir. Devant moi, je vis l'ascenseur... Une plaque se trouvait à côté, ou je lus:
"5EME ETAGE : BIOSPHERE
4EME ETAGE: PONT, CENTRE DE COMMANDE ET SYSTEMES DE DEFENSE.
3EME ETAGE: HANGARS POUR VAISSEAUX ET CHASSEURS.
VOUS ÊTES AU - 2EME ETAGE: QUARTIERS DE L'EQUIPAGE, REFECTOIRE ET SALLE DE DETENTE.
1ER ETAGE: LABORATOIRE MEDICAL, RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT
REZ DE CHAUSSEE: EQUIPEMENT POUR INFANTERIE, SAS VERS L'EXTERIEUR ET GARAGE D'AEROGLISSEURS"
            Bon. Je pouvais rayer les aéroglisseurs car ils ne me protégeraient pas de la toxicité de la forêt. Restait les chasseurs et autres petits vaisseaux...
           "Pas de gestes inconsidérés. Allons d'abord voir exactement où on se trouve."
          Je rentrai de nouveau dans une trappe de service. Le réseau de maintenance du vaisseau était constitué de plusieurs casiers reliés à des couloirs reliés eux même à une échelle centrale... J'escaladai cette dernière, parcourus quelques casiers et j'arrivai sur le pont du vaisseau.  Une rapide consultation de l'ordinateur de cartographie me permit de localiser l'endroit où le vaisseau se trouvait. Ayant pris note de ces informations, j'activai un autre ordinateur pour surveiller la localisation des autres formes de vie humaines dans le vaisseau. Et finalement, j'entrai une commande qui bloquait l'ascenseur dès que ce dernier recevait l'ordre de se rendre sur le pont.
             "A un moment, faudra quand même que je me montre..."


Xorth
            Que ça faisait du bien de rire ! Depuis que j’étais parti, je n’avais pas beaucoup eu l’occasion de me détendre.
           Kara m’avait appris énormément de mots de sa langue. Mais je n’arrivais pas encore à énoncer une phrase complète. Si seulement elle pouvait développer sa télépathie ! La langue ne serait plus une barrière et la communication serait plus profonde ! Mais pour le moment, elle continuait à nommer tout ce qu’elle voyait. Etrangement, je n’avais que très peu de difficulté à les retenir tant cette langue ressemblait à la mienne. Bon ! Il y avait bien quelques mots qu'il m’était difficile d’assimiler, notamment ceux qui n’avaient pas d’équivalent dans ma langue.
              Une idée germa dans mon esprit. La technique qu’avait utilisée notre chef Thyrzom pour me permettre d’utiliser ma télépathie. Peut être pouvais-je la reproduire sur cette enfant qui avait aussi des capacités télépathiques… Mais je ne savais pas si cela marcherait. La technique était éprouvante mentalement et je ne voulais pas faire de mal à Kara. Il fallait que j’en parle à un Dieu. Je ne connaissais pas suffisamment de mots pour expliquer cela à Kara. Mais Lilyah était la seule personne qui arrivait à comprendre ma langue natale.
            Sentant mon agitation mentale, Kara me regarda, l’air inquiète.
_ Ca va pas Xorth ? me demanda-t-elle.
_ Où Lilyah ? lui demandai-je.
_ Pourquoi ?
_ Dois voir Lilyah ! répondis-je, émettant un sentiment d’urgence.
            Sur ces mots, je me levai. Kara fit de même.
_ On va demander à maman, dit-elle. Elle sait tout ici !
            Elle me pris par la main et m’entraîna. Je ne connaissais pas cet endroit, mais elle avait l’air de s’y sentir chez elle. Bientôt elle lâcha ma main et marcha à côte de moi, recommençant à désigner et nommer les objets qu’elle voyait.

Jonas Atrayde
            
Saleté de traîtresse, et aussi de ce Rhoan qui nous avait trompé ! Si je les avais tous les deux à portée, je leur dévisserais la tête à mains nues, ces ignobles sous-espèces !
             J'étais à présent dans de sales draps, mais il fallait me contrôler. M'emporter plus que je l'avais fait dans l'interphone ne ferait que diminuer mes chances de survie. Mon but avait été découvert, mais pour une raison que j'ignorais encore, je n'étais pas le seul à avoir été enfermé dans cette infirmerie. J'étais en compagnie de la Lamb Lilyah, ainsi qu'un homme qu’ils avaient emporté et allongé sur la couchette.
               Mike Libane, si j'en crois ma faible mémoire des noms. Je l'avais déjà vu plusieurs fois dans les hangars d'Oblivion. Nous n'étions pas amis, mais nous nous voyions assez régulièrement lors des maintenances. Je me dirigeai vers lui, il était encore profondément endormi. Que savait-il de tout ce qui s'était passé dans ce vaisseau ? S'il était inconscient depuis un moment, il se pouvait même qu'il soit arrivé ici en ne sachant rien. Je tapotai légèrement sur ses joues, en espérant qu'il puisse se réveiller. Cette méthode ne donnant rien, je mis plus de force dans la dernière tape qui le réanima aussitôt.
_Qu'e... qu'est ce qui se passe ici ? cria-t-il.
           Je ne dis rien dans l'instant. Il observa la pièce d'un air affolé en se redressant. Quand il se calma, il prit son visage dans ses mains et dit sur un ton dépité.
_ Alors c'est pas un cauchemar...
_ Non Mike, c'est la stupide réalité !
_ Jonas, qu'est-ce que tu fais ici, toi aussi ? C'est quoi cet endroit ?
            Il m'avait reconnu, c'était déjà un début. Je me mis à lui expliquer tout ce que j'aurais cru important de dire, depuis que j'étais parti d'Oblivion. Lilyah s'était approchée de nous pendant ce temps. Mike lui déconseilla d'abord de faire un pas de plus dans notre direction, mais au point où nous en étions, je dis qu'elle pouvait savoir qui nous étions réellement.
             La partie de l'histoire qui parut la plus invraisemblable aux yeux de Mike était celle qui concernait l'extra-terrestre. Je ne cherchais pas à le persuader que je disais la vérité, il s'en rendrait compte par lui-même.
Il me raconta également de quelle manière il croyait avoir atterri dans ce vaisseau. Une femme noire... un homme aux airs de vieillard... La doctoresse qui avait fait évadé Rhoan d'Oblivion, le rapprochement était facile à faire. Au moment où il se leva enfin de la couchette, nous vîmes tous la porte de l'infirmerie s'ouvrir sur la doctoresse. Je me serais bien jeté sur elle pour la rouer de coups, si elle n'avait pas ce pistolet calorique à la main pointé sur nous.
_ Venez ! dit-elle simplement.
              Nous n'avions d'autres choix que de la suivre, tandis qu'elle nous conduisait en dehors du vaisseau.
              Nous étions dans un immense hangar fermé. Etant donné la qualité de l'air que nous respirions, nous nous trouvions dans un endroit pressurisé où un purificateur d'air opérait.
_Où est-ce que nous sommes ? demandai-je en espérant qu'elle me réponde.
_ Vous êtes dans ma base, sur Terre. A bord d'un Magellan à cinq mètres au-dessus du sol.
              Je me rappelai soudain avoir entendu parler il y a quelques années d'un vaisseau monde de ce type. Il avait, disait-on, été détourné par une seule personne... ce pourrait-il qu'il s'agisse de celui-là ?
             Comme si elle lisait dans mon esprit comme dans un livre ouvert, elle enchaîna.
_Ne vous faites pas d'illusions sur l'éventualité de vous enfuir, toutes les issues sont contrôlées par moi, et moi seule. De plus nous sommes alimentés en oxygène par une biosphère interne car la base est au beau milieu d'une forêt mutante. Faites quelques pas au-dehors sans protection, et je ne donne pas cher de vos poumons.
              Son ton s'était durci, depuis qu'elle m'avait répondu dans l'interphone, on aurait dit que c'était une toute autre personne qui parlait à sa place... elle me ressemblait.
_ Pour que j’aie une raison de vous garder ici, je vais vous rendre utiles !
_ Si on doit rester, est-ce qu'on peut savoir au moins à quoi vous utilisez cette base ? demanda Lilyah.
             Si c’était moi qui avais posé cette question, je ne pense pas qu'elle m'aurait répondu.
_ Vous n'étiez pas supposés être là, seul Franck Rhoan aurait dû venir ici. Il travaille sur un appareil dont j'ai besoin...
              Cette garce cachait encore quelque chose, mais je pense qu'il aurait été impossible de lui arracher un mot de plus.
_ Et pour l'extra-terrestre ? fit Mike.
_ On vous a raconté ? Il est avec ma fille, ne vous occupez pas de lui ! Il n'y a que vous que cela concerne ! dit-elle en désignant Lilyah.
_ Moi ?
_ Oui, vous pouvez m’aider à mieux comprendre son langage, j'ai besoin de vous pour ça ! Vous le mécano, j'ai besoin de vous pour le vaisseau !
_ Et moi ? dis-je innocemment.
_ Vous...
          Elle hésitait à me répondre, sans doute avait-elle dans l'idée qu'il n'y avait rien à faire pour un homme de mon espèce sur cette base.
_ Les niveaux inférieurs sont des nids de mutants qui ont percé la sous-couche du vaisseau. Je vous donnerai une combinaison de protection et une arme pour aller tuer ses monstres.
           J'allumai une cigarette, le plus naturellement du monde.
_ Et vous voulez que j'aille m'occuper de ces monstres seul ?
_ Je ne peux pas mettre en danger la vie de quelqu'un d'autre...
            Elle avait l'air gêné. Partagée sans doute entre le désir de m'imposer une mission dangereuse, et le doute de savoir si je m'en sortirai vraiment. De toute manière, j'étais obligé d'acquiescer à cette proposition pour le moment. Je ne connaissais pas en détail l'endroit et j'étais désarmé.
            J'aurais accepté tout type de travail, même le plus ingrat pour mes supérieurs, du moment qu'il s'agissait de tuer des Lambs. Maintenant, je devais effectuer un nettoyage de sales mutants terriens pour une pseudo Solarienne sous la contrainte. Ravaler mon orgueil pour travailler pour cette garce n'allait pas du tout être facile.
            Cependant, je voyais une bonne chose dans cette situation : le Magellan était un vaisseau de fabrication Solarianne et devait certainement contenir dans son ordinateur central les fréquences des avant postes de la galaxie. Je pourrais peut être y contacter de nouveau Oblivion à partir d'ici...


Dr Nilane Bah :
            Je les regarde un par un, m'assurant qu'ils m'ont bien entendue.
_ Je voudrais ajouter une dernière chose.
_ Nous vous écoutons fait, le militaire d'une voix faussement courtoise.
_ Nous allons devoir rester ensemble ici pendant un long, très long moment. Mon intention est de tous vous ramener sain et sauf dans vos foyer à la fin de cette histoire. Ainsi, je dois m'assurer que vous ne preniez pas d'initiative dangereuse pour moi, donc pour vous.
            Sans cesser de les viser avec mon arme calorique, et sans les quitter des yeux, je recule, lentement, jusqu'au coin du hangar où sont entreposés des caissons que je n'ouvre jamais. Ils étaient là avant que je n'arrive, et je n'ai jamais songé à les enlever. Aujourd'hui, j'en suis heureuse.
            Baissant rapidement les yeux, je trouve celui que je cherche et l'ouvre d'un coup de pied.
_ Vous, le mécano, approchez. Les deux autres, restez en arrière.
             N'ayant pas d'autre choix que de m'obéir, l'interpellé, me rejoint. Je sors du caisson un petit bracelet électronique que je lui attache au bras, et le verrouille par un code.
_ A vous, Lyliah.
            Je ne sais pas pourquoi, j'ai parlé plus doucement. Sans doute parce que je sens, sous les airs durs et froids de cette fille, une extrême sensibilité. Une sensibilité que je ne veux pas heurter.
            Elle s'approche. Je procède de même avec elle qu'avec le mécano.
_ Et maintenant, c'est à nous, môssieur Atrayde. Venez !
            Il me rejoint. Lentement. Avec une nonchalance calculée. L'air de quelqu'un qui s'en fiche complètement d'avoir une arme braquée sur lui. Mais il vient tout de même. C'est moi qui suis du bon coté du pistolet.
Je lui mets son bracelet, puis en verrouille un autour de mon propre poignet.
_ J'ai entré dans vos bracelets le code du mien. Si vous vous éloignez de moi de plus d'un kilomètre, le vôtre diffuse dans vos veines un poison suffisamment puissant pour vous tuer sans douleur en une seconde.
_ Voilà qui va beaucoup nous rapprocher, murmure le mécano, tentant de dissimuler sa frousse sous une désinvolture apparente.
_ Si vous cherchez à l'enlever de vous même, le poison se diffuse. Si vous essayer de m'arracher le mien pour pouvoir ouvrir le vôtre, nous sommes empoisonnés tous les quatre. Si vous tentez quoi que ce soit contre moi, ou contre Kara, je n'ai qu'à appuyer sur la commande de mon bracelet pour vous donner la mort. Me suis je bien fait comprendre ?
_ Oui, me répondent trois voix plutôt mornes.
           Je baisse enfin mon arme, et sourit.
_ Mis à part ce détail, que vous oublierez vite après avoir dormi une ou deux fois, considérez vous non comme mes prisonniers, mais comme les membres de l'équipage de ce Magellan. Notre mission est de communiquer avec l'homme-chat, de comprendre qui il est et ce qu'il veut. Considérez vous chez vous ici, jusqu'à ce que cette histoire soit terminée.
            Le militaire éclate d'un rire goguenard. Je l'ignore.Le mécano observe son bracelet, et tend le bras avec une mine coquette.
_ Joli, mais pas pratique pour se doucher avec. Vous ne l'avez pas d'une autre couleur, il ne va pas bien avec ma tenue.
_ Venez, dis-je. Je vais vous montrer où vous loger.
           Je range l'arme à ma ceinture, et m'avance vers la sortie. Alors que je passe devant le militaire, celui-ci me retient par le bras, un peu brusquement, pas assez cependant pour m'effrayer. Preuve, s'il en est besoin, qu'il a parfaitement compris ce qu'il risquait.
_ Dites moi, docteur, si j'ai bien compris, vous comptez me confier une arme, et une combinaison, pour sortir ? Vous ne craignez pas que je profite de ça ?
           Je lui fais un sourire faussement charmant.
_ Comme vous vous en doutez, l'autonomie de la combinaison n'est pas suffisante pour un séjour prolongé à l'extérieur. Quant à l'arme... C'est en réalité un sonar, destiné à effrayer les animaux et les faire fuir. Désolée de vous priver de cette opportunité de me créer des ennuis.
           Un instant, nous nous affrontons du regard. Il s'apprête à répliquer, mais il n'en a pas le loisir. Kara, et l'être que je ne sais déjà plus comment désigner, à présent qu'il n'est plus une créature, et pas encore un humain, entrent tous deux dans la hangar, en se tenant par la main.
_ Maman ! Xorth dit qu'il a besoin de Lyliah !
_ Nous arrivons, dis-je.
           Je me tourne vers les autres.
_ Notre travail ensemble commence. Allons à l'étage inférieur.


Vamy Lyliah
           Décidement les ennuis n'allaient pas en régressant. Au contraire, il semblait qu'ils empiraient. J'ai observé la docteresse. Celle-ci nous a parlé. Elle semblait avoir beaucoup de projets. elle nous a mis des bracelets pouvant nous tuer si nous nous éloignions d'elle ou nous rebellions contre elle. Elle n'était vraiment pas stupide. C'était vraiment une arme très redoutable. Même ce militaire devrait se tenir tranquille avec ce bracelet.
Tout au long de la conversation, je réfléchissais à ses paroles. J'ai remarqué que sa voix avait été moins brutale et plus douce avec moi que les deux autres. C'était étrange. Jamais personne ne m'a parlé ainsi. Ressentait elle de la pitié pour moi? Non je ne pensais pas. Je n'avais pas un air à inspirer de la pitié. De plus, je n'avais rien dit sur moi contribuant à faire naître un pareil sentiment. Peut-être voulait elle seulement rester courtoise? Ou alors ne pas me vexer pour que je puisse l'aider à comprendre la créature. Après tout, j'étais la seule à comprendre son langage.
           Je souriais. Décidement j'étais vraiment bonne. Je savais beaucoup de choses pour battre un bataillon de professeurs. J'exagerais peut être un peu. Non je ne croyais pas. Après tout, il fallait s'y connaître pour être une bonne traductrice et comprendre le langage de cette créature.
            Soudain Kara, la fille de la docteresse, arriva. Elle dit que Xorth avait besoin de moi. Je me rengorgeai un peu. J'allais finir par devenir indispensable moi. Enfin ce n'était pas désagréable de se sentir utile. allez c'est le moment pour la meilleure traductrice de les aider.


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