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Chapitre 9 : Le début d'une réponse.






Kara
Il fait noir. J’entends un bruit… C’est le bruit de l’eau. Je suis dans de l’eau ? Je coule et il fait froid, si froid… Il y a un autre bruit à par celui de l’eau. On dirait des battements… C’est des battements de cœur ! De mon cœur ! C’est fort, si fort. Ca résonne, ça résonne dans l’eau.
C’est de plus en plus lent. C’est de moins en moins fort. Et puis je ne les entends plus. Je continue de couler… J’ai froid, très froid.
Mon bras, mon "Faux-bras"... Il est lourd, très lourd. Il m'entraîne au fond. Je peux pas remonter. Je peux pas nager. Je n'arrive pas à bouger, à bouger mon corps.
Je peux que couler, couler et couler.
Oh, il y a quelqu'un au-dessus de moi... C'est quelqu'un de tout blanc, de tout flou. C'est "Maman", "Maman" habillée avec un grand habit blanc. Ca vole autour d'elle, c'est beau...
Elle me tend la main, mais je peux pas bouger.
"Maman"... "Maman"...
Elle se rapproche de moi, lentement. Elle tend toujours sa main, mais je ne peux toujours pas bouger.
Et puis "Maman" disparaît, elle disparaît comme un dessin qu'on efface...
"Ma...man"
Je pleure pas, je peux pas pleurer, je n'y arrive pas.
Et j'ai mal, j'ai mal... Et froid, si froid...
J'entends des voix, des voix qui parlent, toutes en même temps... Je comprends pas ce qu'elles disent, on dirait qu'elles parlent... sans parler...
J'arrive à entendre une voix douce, un peu froide ; une grave et rauque ; une autre fatiguée et qui murmure presque ; une enjouée ; une avec un drôle d’accent très bizarre ; et une voix lointaine, lointaine et inconnue…
Aïe... Il y a quelque chose qui m'a piqué, quelque chose qui rentre en moi. C'est chaud, c'est bien...
Je remonte ! Je remonte ! Je ne bouge pas et je remonte ! Les voix deviennent plus fortes, et une autre voix arrive... Elle est encore plus forte, elle chante... Elle chante une jolie chose...
Oh, la surface, elle est là ! Mon visage passe dedans.
De la lumière, de la lumière très forte, très brillante et...
"Kara !"
Oooh... Je suis sur un lit. Je vois "Maman" au-dessus de moi. Mais elle a pas les beaux habits blancs qui volent...
"Maman", tu es jolie quand tu souris...
Je tourne la tête un peu. Je vois Lilyah, le mécanicien, ils sourient aussi.
Tiens, il y a Jonas et un homme avec des cheveux blancs... Je le connais pas mais il me dit quelque chose...
Et Xorth ?! Comment va Xorth ?!
Je vais bien Kara...
Oh Xorth je suis contente ! Je t'entends, je t'entends !
Moi aussi je suis content
Je regarde "Maman" :
"Xorth... J'entends Xorth..."


Vamy Lilyah
J'observais Kara reprendre enfin connaissance. Cette petite pouvait se féliciter d'avoir réussi à me faire peur. Mais ce qu'elle venait de dire chassait progressivement l'inquiétude de mon esprit pour faire grandir l'excitation. Elle disait entendre Xorth. Cela semblait incroyable. Ainsi l'expérience avait fonctionné. Je me demandais ce que nous allions apprendre.
Très vite, Kara regarda Xorth et commença à raconter ce que lui disait celui ci télépathiquement.
_ Xorth dit qu'il vient d'un endroit où vivent d'autres personnes qui sont comme lui, commença Kara. Tout commence lors d'une partie de chasse où il traquait l'Atsu.
En prononçant le dernier mot, Kara devint troublée et sembla demander à Xorth ce que c'était avant de reprendre l'histoire.
"Il explique qu'il s'agit d'un animal qu'ils chassent pour se nourrir. Enfin bref, ils étaient en pleine chasse quand ils ont attiré l'Atsu à la rivière et ils..." fit Kara sans oser dire le mot tuer.
"Ensuite un ami de Xorth a trouvé une étrange pierre. Elle était noire complètement lisse et aussi large que son bras. Xorth a décidé de se rendre à son village pendant que son ami et le reste des chasseurs amenaient la pierre."
Kara fit une pause. Elle tourna sa tête vers Xorth pour lui dire d'aller un peu moins vite. Ensuite elle reprit:
"Puis quelques jours plus tard, les anciens du village étudiaient toujours la pierre. Seulement une étrange maladie venait d'apparaitre. Elle était contagieuse et mortelle. Ils n'arrivaient pas à trouver un remède. Alors Xorth est parti vers d'anciennes ruines où, selon une légende, il était possible d'invoquer les Dieux. Une fois arrivé sur place, il reconnu une sorte de porte comme "la porte des Dieux". Il est passé dedans et s'est retrouvé dans une forêt tropicale. Après l'avoir traversé, il a repéré une coquille de métal où il est monté dedans, ajouta Kara.
Kara demeura pensive réfléchissant sur ce qu'elle venait de dire avant de reprendre la parole:
_ Je pense que ce qu'il nomme "coquille de métal" doit être un vaisseau, déduisit Kara.
Je restais silencieuse. Je réfléchissais à toutes ces informations et mon cerveau travaillait à toute allure. Alors il y avait d'autres créatures comme Xorth. Mais avec cette maladie, ils étaient en danger.


Dr Nilane Bah
La nuit est tombée sur la forêt toxique, pour la deuxième fois depuis que nous avons tous été rassemblés ici, plus ou moins par ma volonté, plus ou moins par hasard.
J'ai volontairement laissé s'écouler les heures. Le temps de réfléchir à ce que Xorth, à travers Kara, nous a raconté. Le temps de le répéter à celui qui n'était pas dans l'infirmerie au moment du récit - le Balafré, qui ne veut pas dire son nom.
Mais surtout, le temps pour moi de démêler toute mes émotions, de réintégrer un à un dans ma conscience tout ce qui s'est passé aujourd'hui.
Kara a retrouvé l'essentiel de ses forces. La drogue que je lui ai injectée, faite avec les plantes de la forêt toxique, s'est révélée un fortifiant efficace. Je craignais que ce ne soit trop violent pour une enfant de cet âge, mais il semble que son corps ait repris une activité normale. Bien sûr, je sais que tout ça n'est qu'apparence, et que le mal continue à grandir en elle, plus insistant que jamais. Il ne faut pas que je relâche ma vigilance. Demain, je devrais mettre au point une stratégie, il faut que je trouve un moyen de lui fournir ces huit mois de sursis dont elle a besoin. Je ne peux pas compter sur Rhoan pour raccourcir le délais qu'il ma fixé. C'est la maladie, qu'il faut que je fasse reculer. Et je la ferais reculer. Même si je dois y laisser tout mon être, même si je dois vendre mon âme.
Je soupire, toute en découpant les légumes. A Etrenank, on s'amusait beaucoup de mon obstination à faire la cuisine moi-même, quand la nourriture lyophilisée est si rapide à préparer. Göran Moberg m'avait bien démontrée que ces aliments étaient conçus de manière à amener à l'organisme tous les éléments dont il avait besoin. Je sais, en tant que médecin, la vertu de ce genre de nourriture, mais je continue, égoïstement, juste pour mon plaisir.
C'est la première fois que je "reçois" autant de monde. Sur terre, je n'avais pas les moyens, et à Etrenank, je n'avais pas suffisamment d'amis. En fermant un peu les yeux, je pourrais essayer de m'imaginer que c'est une situation ordinaire, que je suis simplement en train de préparer le diner d'un équipage dont je fais partie, dont je n'ai pas à me méfier, dont je n'ai rien à redouter. M'imaginer que je m'efforce de leur apporter un peu de convivialité, de chaleur... Depuis combien de temps n'ai-je plus éprouvé ce désir de chaleur humaine, qui me prend soudain ?
L'homme à la Balafre, puisque je n'ai pas d'autre nom pour le désigner, a fait le tour de la base, sans dire mot, puis est revenu pour entendre Lilyah lui raconter l'histoire de Xorth. Je le surveille du coin de l'œil, depuis les écrans de contrôle que j'ai fait déplacer au milieu du réfectoire. Il est à présent dans la mini Biosphère. Il observe Xorth avec un intérêt non feint.
Il a réussi à ouvrir les portes, à nous suivre jusqu'ici. S'il l'avait voulu, nous serions tous aux mains des autorités terriennes. Mais ce n'est pas ce qu'il a voulu. Il s'est montré glacial et hautain, envers nous. Mais lorsqu'il s'est engagé à nous aider, ses accents étaient sincères. Que veut-il vraiment ? Après quoi court il, lui ?
Et moi ? Après quoi est-ce que je cours ? Depuis des années, la seule chose à laquelle je songe, c'est sauver Kara. Et voilà que j'amène cet extraterrestre, et que je suis prête à tout risquer, même la santé de ma fille, pour lui venir en aide ? C'est comme si une force impérative, en moi, me poussait vers lui. Comme si rien, dans ma pauvre c**** de vie, ne pouvait devenir aussi important que lui, que son peuple.
Son peuple qui meurt. Je peux y repenser, à présent que mon esprit s'est calmé. Son peuple est en train de mourir d'une maladie qu'il ne connait pas. Il attend de moi que je lui apporte secours. Mais comment puis-je lui porter secours, je ne sais même pas d'où il est venu ? Kara a parlé d'une porte, d'une jungle. C'est si vague...
Je réfléchirais à ça plus tard. Je sors dans le couloir et appelle.
"Mike, pourriez vous m'aider à venir mettre la table. Kara, avertit tout le monde que le dîner est servit."
Etrange... Je parle comme une mère de famille. Une famille dont les membres se guettent, se méfient des uns des autres. Le genre de famille que j'ai si souvent l'habitude de voir. Un sourire nait malgré moi sur mes lèvres. Je n'arrive pas à m'empêcher de trouver la situation comique.
Je les regarde venir, un par un, s'asseoir autour de la table. L'épuisement se lit sur les visages de Lyliah et Mike. L'expédition dans la jungle toxique les a vidés.
Pendant quelques secondes, personne ne parle. L'ambiance est pesante. Le malaise est entre nous tous, palpable.
Xorth observe avec hésitation le couteau et la fourchette qui sont placé devant lui. Kara lui montre.
_ Comme ça. Tu dois le tenir comme ça.
_ Ena cuti, péorcé ?
_ Pour couper. Et l'autre, c'est pour piquer et attraper.
_ Org angé no los doyé ?
_ Non, réponds Kara en riant, pas chez nous. Enfin, moi j'aime bien, mais Maman n'aime pas. Pas vrai, maman, tu n’aimes pas que je mange avec les doigts ?
Personne ne lui répond. Nous observons tous ce dialogue avec fascination. Kara parle dans notre langue, Xorth lui répond dans la sienne. Et ils se comprennent.
Kara attrape le plat chaud avec sa main bionique, et en sert quelques bonnes cuillérées dans l'assiette de Xorth. Celui ci renifle avec méfiance, porte lentement le contenue d'une fourchette à sa bouche, de la manière que Kara lui indique, goutte, et se met à pousser un hurlement. Autour de la table, tout le monde sursaute, et laisse tomber ses couverts. Je me suis levée.
_ Quelque chose ne va pas ? Il a mal ? Il s'est brulé ? Il est malade ?
Mais Kara se tourne vers moi en riant de toutes ses dents.
_ Il dit qu'il n'a jamais rien mangé d'aussi bon. Que c'est encore meilleur qu'une cuisse d'Atsu !
Je reste silencieuse, sans trop savoir comment réagir. Autour de moi, tout le monde se tait. Puis un hoquettement, non, un rire, un irrépressible rire raisonne. C'est Mike, qui se tient les cotes au dessus de son assiette. Il ne semble pas parvenir à se calmer. D'un seul coup, à coté de moi, Lilyah se mets à rire elle aussi, nerveusement, et c'est plus fort que moi, voilà que ça me prend aussi.
Le militaire, le balafré et Rhoan nous regardent sans rien dire. Pendant quelques minutes nous ne faisons que rire, tandis que le malheureux Xorth tourne la tête dans tous les sens, sans comprendre ce qui nous arrive. Kara lui explique :
_On rit quand on est amusé. Il n'y a pas à avoir peur.
Soulagé, l'extraterrestre affamé se jette sur son assiette et commence à la vider, en s'efforçant comme il peut de tenir les couverts de la façon que Kara lui a indiqué.
Soudain plus détendue, je me tourne vers Lilyah.
_Vous savez, le livre que vous lisiez hier, "Terre des hommes" de Saint Exupéry, c'est mon préféré.
Le reste du repas voit se créer une conversation relativement détendue entre moi, Mike, Lyliah, et Xorth par l'intermédiaire de Kara. Ce n'est que lorsque nos assiettes sont vide que l'homme à la balafre sort enfin de son mutisme.
_ Si j'ai bien tout suivit, cet homme-chat, Xorth, a des semblables quelques parts qui sont en train de mourir d'une maladie qu’ils ne connaissent pas.
Ne sachant trop sur quel ton je dois lui répondre, je me contente de hocher la tête.
_ C'est cela. Il est vraisemblablement venu jusqu'à nous pour chercher de l'aide.
_ De l'aide ? Et nous allons lui fournir l'aide dont il a besoin ?
_ Il faudrait d'abord déterminer d'où il vient exactement. Nous ne le savons pas, et lui n'a pas l'air de savoir vraiment comment il est venu ici.
Je regarde Xorth. Par l'intermédiaire de Kara, il sait de quoi nous sommes en train de parler. Mais il ne peut rien pour m'aider. Il ne sait qu'une chose, il est passé par une porte...
_ Qu'allez vous faire ? Demande le balafré.
_ Continuer à le faire parler. Lui faire décrire l'endroit où il vit, la position des étoiles depuis son village. Jusqu'à ce que nous ayons recueillis assez d'indice pour savoir. Alors seulement nous déciderons de ce qu'il convient de faire.
Le balafré ne prend pas la peine de faire un commentaire. Il se lève et quitte le réfectoire. Les autres commencent à se lever, pour le suivre.
"Jonas, restez. J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à faire la vaisselle."
Le militaire tique. Un instant, je sens qu'il hésite à me lancer une réplique cinglante.
"J'ai à vous parler", ajouté-je.
Les autres sont sortis. Atrayde me fait face.
_ Eh bien, je vous écoute ?
_ Une chose à la fois, aidez moi d'abord à débarrasser.
_ Je ne suis pas votre larbin.
_ Non, mais vous avez mangé sur cette table, donc vous la débarrasserez. A moins que vous n'estimiez utile de gaspiller du temps et de l'énergie à discuter comme un gamin et vous couvrir de ridicule.
Avec une mauvaise fois évidente, il s'exécute. Je le rejoins, tout en expliquant.
"En partant, ce matin, j'ai constaté l'absence du sonar que je vous avais confié hier."
_ C'était moi ou lui. Je sais que vous auriez préférez le récupérer et que j'y reste, mais…
_ C'était si dur ? Demandé-je avant de le laisser finir.
_ Attention, fillette, j'ai déjà vu la mort de près plusieurs fois, et je ne permettrait pas à une demi Lamb de votre genre de...
_ C'était vraiment dur ?
Je repose la question en le regardant dans les yeux.
"C'est une vraie question. Je vous demande sincèrement si c'était dur. Faut-il que j'envisage une autre solution pour chasser les mutants de la coque ?"
_ Vous vous fichez de moi ? Vous ne prendrez pas le risque de me retirez la seule occupation utile que vous m'ayez trouvée dans ce foutu Magellan.
_ Comme occupation, vous en aurez une autre à partir de demain, de toute façon. Vos connaissances de pilotes me seront utile pour essayer de déterminer quel chemin a du parcourir Xorth pour arriver jusqu'ici.
_ Et si je n'ai pas envie, moi, de chercher ce qu'il a fait comme chemin, votre bestiau ?
_ Eh bien, rien ne vous coute d'essayer. Je vous laisse finir la vaisselle, dis-je en sortant ?
_ Pardon ?
_ N'oubliez pas d'éteindre la lumière de la cuisine en partant, dis-je, avant de disparaître.


Mike Libane
Le soleil se levait, une fois de plus, pour éclairer ma coquette chambre. Pendant que je maudissais le matin, et que je prenais une douche, je décidais aujourd’hui de m’occuper de la coque du vaisseau. Alors que j’ouvrais la porte pour me diriger vers l’ascenseur, Lilyah sortit elle aussi de sa chambre à ce moment là.
_ Tiens, vous êtes bien matinal, Mike.
_ Vous aussi, vous êtes tombée du lit ??
Tandis qu’elle faisait un faible sourire, je me dirigeais vers l’ascenseur.
_ Eh, où allez-vous ? me demanda-t-elle.
_ Je vais m’occuper de reboucher les trous de la carrosserie du vaisseau.
_ Oh, puis-je venir avec vous, je n’ai pas grand chose à faire aujourd’hui, vu que Xorth sait parler tout seul avec Kara maintenant.
_ Bon, d’accord, fis-je.
Nous entrâmes dans l’ascenseur, et je dis :
"1er étage."
_ Nous n’allons pas sortir par le rez-de-chaussée ? me demanda-t-elle.
_ Si, mais il faut d’abord prendre le matériel qui se trouve dans l’atelier.
_ Et, où se trouve l’atelier ??
_ Dans le labo de recherche.
Quand les portes s’ouvrirent, je me dirigeais résolument vers la porte de gauche. Quand j’ouvris ladite porte, Franck, dont j’avais appris le nom d’après Jonas au souper d’hier soir, releva la tête et fit la grimace.
_ Qu’est ce qu’il y a ?? Que voulez-vous encore ?? demanda-t-il assez agressivement.
_ T’inquiète pas, mistigri, on est juste venu prendre des affaires.
Tandis qu’il était en train de répéter avec mauvaise humeur le nom que je lui avais donné, j’ouvris la porte qui était au fond du labo, demandant à Lilyah de venir me rejoindre.
J’étais content de me retrouver dans une pièce qui regroupais ce que j’aimais utiliser avec ferveur, rassemblant tôle et pièces de rechange. Alors que Lilyah entrait, je me dirigeais vers un coin de la pièce, où des formes étaient cachées sous une sorte de drap.
_ Dites, fit-elle dans mon dos, comment allons nous faire pour transporter tout ça ??
Alors, dans un geste théâtrale, je retirais la bâche.
_ Avec ça, répondis-je.
Devant nous se tenaient maintenant deux sortes de robots couleur ocre, imitant à la perfection la morphologie d’un homme de 2m50 ayant fait beaucoup de musculature, avec la tête comme un seau.
_ Qu’est ce qu’est que ça ?? demanda-t-elle effrayer.
_ Des exosquelettes modèle T15, avec des magnéti-bottes, des réacteurs de déplacement nucléaire et une radio de télécommunication intégrée.
Je poussais un bouton qui se trouvait sur le coté, et le ventre s’ouvrit avec une petite fumée, où je me glissais rapidement.
Dans le cockpit, il y avait un écran pour voir ce que voyait le robot, des joysticks pour le déplacement, et plusieurs autres boutons.
Avec le porte-voix spécial pour communiquer avec l’extérieur, je dis :
_ Comme le distributeur de Slivions Glacer était en option, ils ne l’ont malheureusement pas pris.
Elle ne rit pas, et semblait paniquer.
_ Mais je ne sais pas piloter ça, moi, dit-elle avec des perles de sueur.
_ Ne vous inquiétez pas, dis-je, faisant des gestes apaisant avec les mains de l’exosquelette, c’est très facile à piloter. Rentrez déjà dedans.
Elle se retourna, puis appuya sur le même bouton que moi. Elle se glissa plus doucement que moi dedans. Quand la trappe se referma, j’enclenchais la radio.
"Ca va, pas de crise cardiaque ?" dis-je.
_ Ca va, ça va, dit-elle.
_ Bon, pour avancer, appuyez sur le joystick droit, très doucement.
Le robot faisait des petits pas vers moi.
_ Bien, maintenant pour tourner à gauche, poussez le joystick gauche vers la gauche.
L’exosquelette tournait maintenant très lentement vers la gauche.
_ Ben voilà, pas plus difficile que ça.
_ Oui mais pour prendre des objets, comment on fait ?
_ Vous voyer les capteurs qui sont juste au-dessus de votre tête ?
_ Oui.
_ Enfilez-les à vos doigts, selon ce qui est écrit dessus. Quand c’est fait, le bras du robot bougera automatiquement selon où se trouvent les capteurs dans le cockpit. Dites moi bonjour avec la main gauche… Bien, mais il faut que vous changiez, car j’ai vu que vous saluiez de la main droite.
Petit moment, le temps qu’elle change les capteurs de place.
"Bon, maintenant, prenez la caisse à outils qui se trouve derrière vous."
Comme prévu, elle réussi à se retournez grâce au joystick gauche.
_ Mais c’est énorme ce machin, dit-elle dans la radio.
_ Ca, faut pas des cotons-tiges pour remplacer la face externe d’un vaisseau, répondis-je. Bon, je prends les tôles et on y va.
Nous sortions donc de l’atelier, et Franck fit des yeux ronds quand il nous vit dans ces drôles d’accoutrement. Juste à ce moment, Lilyah fit tomber un objet en métal. Je me retournais pour voir l’étendu des dégâts, et les tôles que je tenais passèrent à quelques centimètres au-dessus de la tête de Mistigri, d’après les cris de fureur qu’il poussait.
_ SORTEZ, criait-il, SORTEZ D’ICI.
Après quelques minutes de casse et de cris, nous étions enfin dans le couloir.
_ Il n’avait pas l’air content, fit Lilyah.
_ Mais t’inquiète donc pas pour lui. Allez, en marche.
Après un petit passage par l’ascenseur, nous nous retrouvions devant le sas. Alors que j’appuyais sur le bouton pour nous faire sortir, mon accompagnatrice me demanda :
_ Il n’aurait pas fallu mettre nos combinaisons ?
_ Ces exosquelettes sont fait pour aller dans l’espace, alors elles sont évidemment hermétiques, répondis-je avec un petit rire.
J’appuyais sur le bouton, et la porte s’ouvrit, en allongeant une plate-forme.
"Bon, n’oublie pas de mettre en marche les magnéti-bottes", dis-je.
_ Euh, c’est quel bouton ??
_ Le bleu sur ta droite.
_ Celui avec des dessins de vapeur ??
_ Oui, euh… NON !!!
Elle commençait déjà à s’envoler, à cause des réacteurs qui étaient en marche, et je lui attrapais le pied pour ne pas qu’elle s’envole plus haut.
_ APPUYE DE NOUVEAU DESSUS POUR ETEINDRE, VITE !!!!!!
Juste à ce moment, les réacteurs s’arrêtèrent, et elle retomba dessus.
_ Pfou, soufflais-je.
_ Je suis vraiment désolé !! se lamenta-t-elle.
_ Pas grave. Allez on est go maintenant.
Quelques minutes plus tard, nous étions la tête suspendue, sous le vaisseau, où les bêtes avaient fait tous les dégâts.
"Bon passe-moi le découpeur à fusion", dis-je.
Elle me donna une pince de 50 centimètres avec des dents et un bout de couleur bleu.
"Mais non, ça c’est l’écarteur ionique."
_ Mais alors c’est lequel le truc fusion bidule ??
_ C’est l’espèce de pistolet jaune de 60 centimètres.
Nous avions fait la plupart des trous de la même façon à chaque fois : découper une partie de tôle, la poser sur le trou, et faire fondre la tôle avec un vulcano-fuseur faisant chauffer le métal spécial à plus de 15 000 degrés.
_C’est vachement dangereux quand même de bidouiller avec ces trucs, non ? demanda Lilyah après que la dernière brèche ait été rebouchée.
_ Non pas vraiment, le métal utilisé pour l’exosquelette vient de l’une des lunes de Mars, le meilleur métal que l’on peut trouver dans l’univers, enfin pour l’instant.
_ Bon, on a fini ?? Car moi j’en ai un peu marre.
_ Attends, dis-je en regardant l’ordinateur qui avait fait un schéma du Magellan et ses différent dégâts, oui on a finit.
_Ouf, quand on rentre, dit-elle en se dirigeant vers le sas, je me prend une bonne boisson.
_ Une Slivions Glacer, ça te dit ?


Jonas Atrayde
Je me réveillai lourdement dans mon compartiment. Ne voulant pas traîner de cette couchette inconfortable plus longtemps, je me levai et m'habillai rapidement.
Je repensai à ce que m'avait dit la doctoresse la veille. Je n’avais pas tellement envie d’entamer une discussion avec un être primitif. Mais quelque chose en moi, une sensation étrange appelée « curiosité » me poussait à vouloir savoir d’où pouvait venir le passager clandestin, par qui tous les gens autour de moi (sauf le savant fou) étaient fascinés. Je décidai de sortir de la salle et de me diriger vers l’ascenseur, pour monter jusqu’au 5ème étage. Avant de monter, je croisai par hasard la doctoresse, j'en profitai pour l'informer de mon intention d'aller voir la créature. Elle me proposa bien l'aide de sa fille, mais je refusai. Elle insista une deuxième fois, mais rien à faire, je ne voulais pas de son aide ! Peut être était ce pour me prouver à moi même que je n'avais besoin de personne. Dans mon esprit, j’étais tout seul. Lyse n’était plus là pour me soutenir, je devais me débrouiller sans l’aide de personnes.
La biosphère, c’était ici que l’homme chat avait établi son refuge dans le vaisseau. Dans cet étage, la seule chose qui faisait tâche dans le décor était bien l’ascenseur. J’étais bouche bée. Cette espace presque surnaturel dans un environnement si technologique était presque un rêve. Les forêts artificielles d’Etrenank, pourtant très belles, avaient tout à envier à cet environnement entièrement naturel. Toutes ces odeurs, toutes ces sensations à la fois, c’était… Je n’avais même pas de mots pour le décrire. Je tâchai tout de même de me réveiller, j’avais quelque chose à chercher dans toute cette flore, et cela me donnait déjà légèrement mal à la tête.
Cet endroit rassemblait un peu tous les climats qu’avait recelé la Terre. J’étais littéralement dans ce que l’on appelait certainement autrefois, une jungle. J’avais un peu de mal à avancer, devant utiliser ma musculature plutôt qu’un outil approprié pour traverser les herbes humides et parfois très grandes pour arriver à me frayer un chemin. J’essayais de m’imaginer cette Terre, savoir quels animaux auraient pu habiter un espace comme celui-ci, les vrais animaux ayant quasiment tous disparus, et les autres, se vendant très chers dans les marchés spéciaux d’Etrenank. Au bout d’un moment, je changeais totalement de climat : Je ne voyais plus que du sable, avec une étendue d’eau créée artificiellement, à côté de laquelle se trouvait pourtant un arbre du même aspect que ceux de la jungle. Enfin, près de cette eau, je vis la créature. Elle était assise en tailleur sur le sable le bras en avant pointé vers le sol. Je m’approchais doucement de lui, assez bruyamment pour qu’il m’entende, mais pas trop pour qu’il n’ait pas de réaction brusque. Je n’avais aucune idée de comment il allait réagir, après que je lui ai tiré dessus, et en allant vers lui désarmé, mais j’étais malgré tout près à me défendre si nécessaire.
J’étais à quelques mètres de lui et il leva enfin la tête vers moi. Comme je l’avais prévu, il me regarda d’un air mauvais, mais me voyant seul, il se produisit l’inverse de ce que j’avais pensé : il ne chercha pas une seule seconde à s’en prendre à moi. Je lui fis alors des grands signes des mains vers moi, voulant montrer que je venais en ami. Il prit un air plus neutre et rabaissa sa tête vers le sable. Je m’accroupissais à ses côtés, regardant à quoi une créature si étrange pouvait bien s’occuper.
Il dessinait depuis un moment dans le sable des symboles qui ne ressemblaient à rien de connu, qu’il ponctuait de commentaires. Peut être était ce des brides de sa langue d’origine. Au dessus, il avait représenté dans un cercle, des formes géométriques ressemblant à des huttes primitives. Autour, étaient dessinés de petits personnages qui avaient des oreilles de chat. Il était facile de deviner qu’il s’agissait de sa planète natale. J’avais également remarqué sur ce dessin une autre forme circulaire : Une sorte d’énorme d’anneau où il avait tracé plusieurs étoiles à l’intérieur.
Il était clair après avoir vu cela, que le seul moyen que j’avais pour communiquer avec cet extra terrestre sans l’aide de Kara, était la représentation graphique. C’était le seul langage universel que je pouvais utiliser. Mais pour le moment, je me contentais d’observer par-dessus son épaule ce qu’il faisait. Il traça un autre cercle, 10cm à droite de l’autre. Il l’entoura alors de trois anneaux.
Bizarre, cette planète m’était étrangement familière… La seule planète de toutes les galaxies connues possédant trois ceintures d’astéroïdes s’appelait… Menigarm, oui, c'était ça. Je me risquais alors à engager un dialogue avec Xorth.
_ Menigarm ? dis je en désignant du doigt le dessin.
J’avais de sérieux doutes, la race de cet être ne devait peut être pas appeler cette planète de la même façon que nous. Pourtant, sa réponse me surprit, même si je ne la compris qu’à moitié.
_ Menigarm, penaat !
Il pointa alors son doigt griffu sur sa planète, me voyant intéressé.
_ Epsolin, penaat Xorth !
La Lamb traductrice avait dit que de nombreux mots de la langue de Xorth ressemblaient beaucoup aux mots humains. Si je prenais cela en considération, le mot « Penaat » devait sûrement signifier « Planète » dans notre langage. D’après mes souvenirs, Menigarm faisait parti d’une galaxie nommée Andromède. Le dernier vaisseau qui avait pénétré dans cette zone datait de plus de 800 ans… Bien avant que notre conflit avec les Lambs ne débute. Mais l'expédition avait tourné vite au désastre. D'après les rares survivants à en être revenus, l'équipage avait eu le temps de découvrir une planète viable dans l'un des système de planète qu'ils avaient explorés. Mais à peine y avaient-ils posés le pied qu'un mal étrange s'étaient emparé de la plupart d'entre eux, une folie furieuse inexpliquée, les poussant à s'entretuer les uns les autres.
Comment l'histoire s'était-elle finie, déjà ? J'étais sûr que Lyse m'en avait parlé, un jour où nous...
L'amertume me revint avec les souvenirs, et, furieux contre moi-même, je refusais de me rappeler plus.
Mais en tout cas, j’avais fait ce que la doctoresse m’avait demandé, j’avais trouvé l’emplacement de la planète de l’extra terrestre ! Je pensais que j’allais encore devoir prolonger ma mission, bien que je ne perdais toujours pas de vu mon but. Mais j'étais malgré moi de plus en plus intrigué par cette histoire...




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