Les images du site sont l'oeuvre de nos membres, qui consentent à leur mise en ligne.
Chapitre 10, le projet G.E.N.E.S.E :





Xorth
Les quelques instants que Jonas passa avec moi à me regarder dessiner semblèrent le troubler. Apparemment, il connaissait la « planète aux anneaux ». Après lui avoir montré ma planète, il sembla perplexe et partit tout d’un coup. Décidément, l’attitude des Dieux semblait bien différente d’une personne à l’autre !
Je me redressai et décidai de retourner à ma hutte. J’avais veillé toute la nuit, cherchant vainement le sommeil, et c’est une fois la journée commencée, que la fatigue arrivait. Je retrouvai sans peine l’arbre où mon « petit coin à moi » était perché et, m’aidant de mes griffes, je grimpai quelques mètres pour atteindre la plateforme. A peine m’étais-je allongé sur le petit lit de feuille que je sombrai dans le sommeil.
Respirer ! Il fallait que je respire ! Je n’avais pas fais tout ce chemin pour mourir bêtement d’asphyxie ! Je me forçai à avaler une goulée d’air. Quand je rouvris les yeux, tout avait changé : Je n’étais plus dans le temple mais dans une immense forêt, dense, oppressante. Je me retournai pour voir le portail seul, à moitié recouvert par la végétation qui semblait avoir tous les droits ici. L’air était chaud et humide, ce qui était radicalement différent de l’air frai et sec du temple. Comment le paysage pouvait-il avoir changé en si peu de temps !? Je n’avais pas le temps de le savoir car j’avais une mission : Je devais trouver les Dieux pour leur demander leur aide. Tournant à nouveau le dos à la porte, je m’engouffrai parmi les lianes, les buissons et les racines des gigantesques arbres de cette forêt. Mais plus j’avançais, plus les arbres devenaient touffus et proches. A bout d’un moment, je me retrouvai devant un véritable mur d’arbres. Je n’avais pas d’autre choix que de grimper dans les branches pour continuer…
Tout en grimpant, je rencontrai divers animaux que je ne connaissais pas. Je n’arrêtais pas de m’émerveiller devant autant de diversité animale. Malgré la faim qui commençait à me tirailler l’estomac, je n’osai pas manger l’une de ces étranges créatures, ne pouvant savoir si elle était comestible. Une fois arrivé à la cime de l’arbre, je regardai les alentours, à la recherche de l’orée du bois. Je la trouvai facilement et me rendit compte qu’elle n’était qu’à quelques dizaines de mètre sur ma gauche, derrière le mur végétal que je venais de grimper. Juste avant de redescendre, je jetai un œil au ciel. Il faisait plein jour mais une chose retint mon regard : De nombreuses lignes zébraient le ciel, phénomène que je n’avait jamais vu. Un bruit assourdissant me fit tourner la tête : Quelque chose semblait se diriger vers l’orée du bois. Peut-être était-ce un Dieu ! D’après la légende, ils étaient venus dans des objets volants brillants et lisses, et cette chose correspondait à la description ! Sans perdre de temps, je replongeai dans la végétation et me dirigeai tant bien que mal jusqu’à la sortie de la forêt pour mieux voir de quoi il s’agissait.


Kara
"Kara... Kara..."
Je me réveille et saute de mon lit. Tiens, personne n'est dans ma chambre... Bizarre, quelqu'un ne m'a pas appelé ? C'est peut-être Xorth...
Je vais me laver et m'habille vite.
"Maman" m'a dit hier de bien prendre mes médicaments. Je regarde les petits comprimés sur ma table de nuit. Il y en a plus, c'est pas normal, je croyais en avoir que deux à prendre, maintenant je dois en prendre quatre...
Hum, "Maman" ne se trompe jamais en me donnant mes médicaments alors pourquoi elle en a mis plus ?
Un petit bruit dans mon dos ! Quelqu'un passe devant ma porte.
Je l’ouvre un peu et vois Jonas passer dans le couloir. Il croise "Maman" et tous les deux se mettent à parler. J'entends pas trop se qu'ils disent et ça me regarde pas. Jonas et "Maman" s'aiment pas trop, et je crois que Jonas n'aime personne. Je trouve ça dommage, mais il est froid et me fait un peu peur.
Kara... "Maman" a dit mon prénom. Ils parlent de moi ? Jonas semble dire non et "Maman" insiste. Jonas refait non et il part.
Mes médicaments... Je les avale et sors de ma chambre en courant.
L'ascenseur ! Et si j'allais dans la grange à vaisseaux ? Ca descend et les portes s'ouvrent.
C'est grand et il y a de l'écho.
Je remarque que je suis pas seule, il y a quelqu'un au fond, près d'un vaisseau.
Oh, mais c'est "Celui avec une cicatrice" ! Il est là ! "Maman" ne m'a pas dit d'où il venait, juste que c'était un nouvel invité. Il est au courant de tout ce qui se passe ici.
Je pensais pas le revoir, cet homme à la jolie cicatrice.
Je me dirige vers lui tout doucement. Il est froid, il pense à quelque chose... C'est embrouillé, j'ai du mal à tout comprendre.
Il se retourne vers moi, toujours avec son visage froid. Je lui souris et il me regarde, toujours froid.
"Je me souviens de toi, je dis."
Il continue de me regarder, un peu surpris. Il hoche de la tête.
On dirait qu'il veut pas parler. C'est vrai... de quoi il pourrait me parler ? Il ne me connaît pas et moi non plus... On s'est juste vu...
Mais moi je l'aime bien, j'aime bien sa tête. Et vraiment, sa cicatrice est très jolie, on dirait... on dirait un croissant de Lune...
Je m'assois pas loin de lui. Et je commence à regarder le hangar aux vaisseaux.

Dr Nilane Bah
Kara n'est plus dans sa chambre. Encore allée trainer à droite et à gauche. Je dois pourtant l'examiner. Je passe ma vie à lui courir après, à la chercher, alors qu'elle va se cacher dans les endroits les plus inattendus. Depuis qu'elle est petite, c'est comme ça. Je me demande qui de nous deux a entrainé l'autre dans ce jeu en premier, parfois. Je crois que j'ai encouragé ça, pour en faire quelqu'un d'autonome, de vif. Elle est toujours si curieuse de tout.
Je pourrais me rendre dans la salle des commande du Magellan, et chercher sur quel moniteur de quelle salle, elle apparait, mais je ne résiste pas à l'envie de la chercher moi-même. J'explore un peu les chambres, elles sont toutes vides. Lilyah et Mike sont dehors, il font des réparation. Le militaire est là-haut, dans la mini-biosphère, avec Xorth. Si elle avait été là-bas, sur qu'il me l'aurait ramenée immédiatement, et certainement par la peau du cou. Je doute qu'elle ait voulu se promener au niveau des Labo, toutes les portes y ferment à clef, et Rhoan n'admettra pas une intrusion dans son travail.
Le garage d'aéroglisseurs et l'armurerie ne présentent aucun intérêt pour elle. Je la pense plutôt partie se promener dans les hangars.
Je monte au troisième étage, et y pénètre doucement, sans bruit, pour la surprendre. Elle n'est pas seule.
Je me cache derrière une caisse. Le balafré est là. Il est assis loin d'elle, lui tournant légèrement le dos. Elle est assise, elle aussi, immobile, chose rare chez elle, et silencieuse, encore plus rare.
Je devrais aller la chercher, mais je ne bouge pas. J'ai envie de rester cachée, d'observer. De voir ce que Kara saura lui faire dire.
Un long moment s'écoule sans qu'il ne se passe rien. Puis Kara parle, doucement.
_Tu as fait la guerre, mais plus maintenant. Maintenant tu n’aimes plus la guerre.
Ce n'est pas une question. Elle le sait. Elle l'a lu dans son esprit. C'est donc vrai. Xorth a sensiblement augmenté ses pouvoirs d'empathie. Le balafré la regarde, mais ne répond rien.
Je regarde mieux son allure. Il a gardé la raideur naturelle des soldats, et une certaine façon d'être, mais il a quelque chose de plus sauvage. Un déserteur de l'armée terrienne. Que fait-ils près de nous ? Qu'est-ce qu'il veut ?
_Qu'est-ce que tu veux ? Demande Kara. Pourquoi tu ne veux pas dire à maman ce que tu veux ? Elle est docteur, ma maman. Elle aide les gens, quand ils en ont besoin.
_ Je sais, répond le balafré.
Comme encouragée par le fait qu'il lui ait parlé, Kara quitte sa position et s'approche.
_ Tu ne dois pas avoir peur de moi, tu sais. Je lis dans la tête des gens, mais je ne leur fais pas mal. Je n'aime pas faire mal au gens.
Le balafré la regarde s'approcher avec un regard étrange. Il se relève brusquement.
_ Laisse-moi tranquille. Va-t-en !
_ Pourquoi tu as peur que je m'approche ?
_ Va-t-en, je te dis. Je n'ai pas peur, je veux juste être tranquille.
Je préfère intervenir. Je quitte ma cachette et, en quelques pas rapide, je suis entre eux.
_ Kara, tu ne dois pas lire les pensée des gens sans qu'ils t'y autorisent, ce n'est pas gentil pour eux. Veuillez l'excuser, elle est jeune et elle ne se rend pas vraiment compte !
Le Balafré me regarde faire semblant que tout est normal, que toutes les enfants solariennes ont l'habitude d'explorer le subconscient des inconnus. Il hausse les épaules.
_ J'aime autant qu'elle se rende compte très vite, me dit-il. Je n'apprécie pas qu'on fouille ma tête, comme ça.
_ Elle ne recommencera plus, n'est-ce pas Kara ?
_ Non, non, répond ma fille.
Pourquoi ai-je peur de ce type ? J'ai déjà Atrayde et Rhoan à bord, je ne devrais rien craindre. Pourquoi ai-je peur du Balafré ? Sans doute parce qu'avec lui, ce n'est pas comme avec les deux autres, je ne sais pas à quoi m'attendre...
J'emmène Kara par la main.
_ Je t'ai attrapé, jeune fille. Maintenant, nous allons descendre ensemble au labo pour que je puisse t'ausculter ?
_ Encore ! Grogne Kara, mais tu m’as déjà examinée partout il y a un mois.
_ Taratata ! J'ai réussi à t'attraper, et tu sais bien que quand je réussi à t'attraper, je t'emmène faire ce que je veux, c'est le jeu !
M'éloignant du balafré et de son regard glacial, j'emmène ma fille dans l'ascenseur.
_ Premier étage ! dis-je.
Les portes se referment, pour se rouvrir à l'étage des laboratoires.
_ Attends moi un instant à l'infirmerie, dis-je à Kara.
Je m'avance au fond du couloir, vers le laboratoire de Rhoan. Il est là, affairé, concentré. J'entre sans bruit, pour ne pas le surprendre, et lui fait signe.
_ Quand vous pourrez rejoignez moi à l'infirmerie, je vais examiner Kara, et j'aimerais vous montrer son dossier médical.
J'ai parlé aimablement. C'est la première fois que je lui reparle depuis mon coup d'éclat d'hier, et je ne tiens pas à ce qu'il décide de tout laisser tomber en guise de représailles.
Il me rejoint quelques minutes plus tard, alors que Kara est déjà dans le scanner.
Je regarde l'avancée de la maladie sur l'écran de mon microscope. Incontestablement, elle s'est accélérée. Mais je peux renforcer les défenses naturelles de Kara pour la faire tenir les huit mois qu'il faut. Seulement, il va falloir que je double les dosages de médicaments au fur et à mesure que le temps passera.
J'explique d'une voix froide, professionnelle, à Rhoan, comment cette maladie s'est développée, et fonctionne, et à quel résultat j'ai besoin qu'il arrive. Et, curieusement, c'est avec la même froideur professionnelle qu'il me pose des questions, manifestant pour ma fille un intérêt, maintenant qu'elle est devenue un objet d'étude, et non une personne. Je m'efforce de ne pas penser, de faire comme si nous n'étions que deux collègues en train d'organiser le traitement d'un malade quelconque. Quand j'y songe, c'est ce que je fais depuis trois jours, faire comme si...
J'observe Rhoan pendant que nous discutions. Jusqu'à présent, je ne l'ai pas vraiment regardé avec cet œil de médecin. Il est dans un état de santé assez pitoyable. Les maltraitances qu'il a subit se voient sur son visage. Je devrais peut-être...
_ Eh, docteur !
Atrayde vient de passer brusquement la porte de l'infirmerie, sans frapper.
_ Je vous chercher partout. J'ai l'info que vous vouliez !
_ L'info, répété-je, sans comprendre !
_ La planète ! La planète d'où vient votre ami couvert de poil !
_ Je vous demande pardon ?
Je le regarde éberluée.
_ Je sais d'où il vient, répète le militaire, exaspéré.
Je ne trouve rien à répondre, à part :
_ Déjà ?
_ Ben oui, déjà.
_ Bon, fait Rhoan qui visiblement ne comprend pas mon étonnement, si vous n'avez plus besoin de moi, je retourne à mon ouvrage. J'ai cru comprendre que vous ne me laissiez pas le droit de perdre une seule minute.
Je me retourne vers Kara.
_ Ma chérie, c'est tout pour aujourd'hui. Tu peux aller jouer avec Xorth. Venez Jonas, montons dans la salle des commandes, nous y serons plus à l'aise pour parler.
Je m'efforce de parler d'une voix posée pour dissimuler mon embarrassante stupéfaction. Évidemment, je ne le reconnaitrais pour rien au monde, mais je dois dire que le militaire m'a impressionnée. Je le croyais d'une intelligence médiocre, et voilà qu'il se révèle bien plus efficace que je ne l'aurais cru.
Nous montons et rejoignons ce qui devrait être le poste de pilotage du Magellan, s'il volait.
Je surprends un regard envieux de mon compagnon vers le siège de commande. Piloter un engin pareil, ce doit être un rêve, pour un pilote.
Je note en mon fort intérieur.
Il a donc des rêves...
_ Eh bien, je vous écoute ?
_ Epsolin, me dit-il simplement.
_ Epsolin, répété-je sans comprendre.
_ Une planète dont nous avons renoncer à prendre le contrôle, il y a 800 ans. Les solariens apprennent ça à l'école.
_ Désolée pour vous, j'ai fait mes études sur le tas, et sur terre. Pourquoi a-t-on renoncé à en prendre le contrôle ?
_ Je crois qu'il y avait une maladie incurable, sur son sol... Je ne sais plus.
_ Il faudrait que vous vous rappeliez. C'est essentiel d'être renseigné.
_ Je n'ai rien à vous dire de plus. Vous vouliez un renseignement, je vous l'ai trouvé.
Je reste un instant silencieuse. Puis me dirige vers le siège du pilote, et branche l'ordinateur de bord.
_ Mais qu'est-ce que vous faite ?
_ Je tente quelque chose, qui me permettra d'en savoir plus.
L'informatique. Une des connaissances que je suis contente d'avoir perfectionné à Etrenank. L'ordinateur du Magellan est puissant. Il ne me faudra pas trop de mal pour me connecter au macro ordinateur d'Etrenank, et peut-être pourrais-je parvenir jusqu'aux dossiers les plus secrets...

Gengi Murank
« Pfou déjà quatorze heures je commence à me lasser de se travail et il faut déjà que j’y retourne. Être informaticien ça manque vraiment de piment. » m’exclamai-je
Je suis Gengi, voilà quatre ans que j’ai été affecté à la gestion du macro ordinateur d’Etrenank. Au début j’étais chamboulé, quel honneur ! Quel prestige ! Je me rappelle de la réaction de mes anciens collègues de Zulpalak « Etrenank ? Quelle chance tu vas pouvoir réaliser tes rêves les plus fous ! » et blablabla et blablabla... Tu parles ! Certes c’est une ville futuriste, à la pointe de toutes les technologies possibles, le climat environnant est géré par l’ordinateur, ainsi que la composition de l’atmosphère, la sécurité, les données sur les citoyens de la ville et tout un tas d’autres choses. Mais on se lasse vite de la vie qu’on mène ici, sauf si on aime avoir la vie la plus facile qu’on puisse imaginer. J’aurai dû écouter maman et m’engager dans l’armée pour l’honneur de notre peuple. Enfin bon, 'fallait que j’arrête de me lamenter, je devais aller au boulot. Je fis passer ma carte au dessus du lecteur pour payer mon repas. Puis la remettant dans ma poche je quittai la salle en direction de la sortie.
Une fois dehors, mon regard s’attarda un peu en direction du ciel. Les gratte-ciels s’étiraient indéfiniment vers le ciel, un ciel artificiel - les rayons du soleil risquant de nous aveugler, il fut décider par mesure de sécurité de mettre un écran holographique ultra réaliste sur lequel on pouvait voir le jour un soleil lumineux dont les teintes variaient du rouge au vert et une lune allant du blanc au violet la nuit. « Encore une chose dont on se lasse vite... » pensai-je.
Je laissai mon regard vagabonder entre les voyageurs aériens et les jet-pack, puis me rappelant que même sur Etrenank le temps n’est pas infini, je retroussai ma manche pour laisser apparaître un bracelet avec un petit micro. Ce petit bijou n’est pas accessible à tous, il faut travailler dans le secteur S qui est celui regroupant quelques professions dont la mienne.
_ Amorçage de la séquence d’initialisation ! dis-je en direction du micro.
_ Blip...blip...séquence d’initialisation amorcée. Veuillez décliner votre identité et votre matricule de profession, me répondit le petit appareil.
_ Gengi Murank, matricule: ZX8JC12.
_ Identité acceptée, matricule accepté. Séquence d’initialisation validée.
Une voix féminine et plutôt tentatrice se mit alors à parler.
_ Salut Gengi, bienvenue dans l’interface que puis-je faire pour toi ?
J’adore cette voix, heureusement qu’elle est paramétrable sinon l’appareil perdrait tout son charme.
_ Téléporte moi dans mon bureau et vérifie sur la messagerie vocale si Hélène a accepté mon invitation au cinéma immersif.
_ Téléportation lancée dans 3...2....1...
Pourvu qu’elle ait accepté l’invitation.
_ ... Téléportation en cours.
Et, dans un flash bleuté, je vis mon corps se décomposer en millions de petits fragments, puis ma vue se brouilla. Quand je pus de nouveau voir, j’étais dans mon bureau.
_ Téléportation terminée. Vérification des messages..... Tu as un nouveau message d’Hélène.
Je cru sentir mon estomac se nouer.
_ Lecture du message ! dis-je.
_ Lecture.... « Hahaha je ne crois pas non ».... Lecture terminée, je supprime le message je suppose ?
Mon estomac ne s’était pas seulement dénoué, il donnait tout bonnement l’impression d’avoir disparu.
_ Ouais, vas-y, efface-le, dans le fond elle pas si top que je le croyais.
_ Message effacé.
_ Bon on devrait se mettre au boulot !
Je m’installai sur une sorte de boule blanchâtre, malléable, qui pris automatiquement la forme la plus convenable à ma position. Automatiquement un bureau apparu devant moi. Je défis mon bracelet-ordinateur et le plaçai dans un petit socle prévu à cet effet. A ce moment un grand écran bleu apparu devant moi, j’avais accès à l’ensemble du réseau et ma tâche consistait à vérifier que tout allait bien, une tâche un peu superflue étant donné qu’il faudrait être soit un génie, soit un abruti pour essayer de s’attaquer au macro ordinateur.
_ Bon bah comme d’hab... Lance un balayage de détection de virus, moi je vais jouer un peu et...
_ Attention intrusion dans le système, je répète : intrusion dans le système !
_ Cette bonne blague...
_ Intrusion dans le système, intrusion dans le système !
_ Nan ? Tu me fais une farce hein ?
_ Intrusion détectée, intrusion détectée !
_ Ohhhh, quelle galère !!! Ordinateur montre moi où a lieu l’intrusion !
Mon écran s’anima et je vis le défilement de plusieurs fichiers des plus important _et je ne craignais qu’une chose, c’est que le pirate ait foutu le bordel dans l’un d’entres eux_ aux plus insignifiants.
« Choisis un petit insignifiant, t’auras déjà une bonne pub pour avoir percé la défense du macro-ordi, espèce d’ordure !» pensai-je.
Puis finalement l’écran s’arrêta sur un fichier que je n’avais jamais vu auparavant.
_ Hein ? G.E.N.E.S.E ? Ordinateur ouvre ce fichier !
_ Accès refusé.
_ Quoi ?
_ T’as pas le droit !
_ Pourquoi ?
_ Parce que tu n’as pas le matricule requis pour y avoir accès.
_ ... Bon bon bon ! Trace le signal du poste depuis lequel le pirate travaille.
_ Traçage lancé... Il a une protection, je ne peux pas passer comme ça.
_ J’m’en occupe, alors comme ça on veut faire joujou...
Ma panique commençait à laisser place à de l’excitation. Enfin un peu de mouvement !! Je pianotais fébrilement sur l’écran puis finalement au bout d’une courte minute je pus passer ses sécurités.
_ C’est bon indique sa position avant qu’il n’ai copié tout ce qui se trouve dans le fichier.
_ Traçage en cours... Planète : Terre ........ Continent : Asie....
_ Oui oui allez grouille !
_ Ville : Itokyo...........
_ L’adresse, allez ! Aboule l’adresse !
_ Signal perdu...
_ Han et m**** on a pas plus précis que la ville... Je serais mon patron, ça me suffirait pas... Bon ordinateur vérifie qu’il ne manque rien, que tout soit bien sécurisé de nouveau, commence à analyser la situation, je veux savoir comment il a pu entrer dans notre réseau. Mais d’abord envoie un message au patron, code orange, j’ai besoin de l’avoir de suite.
_ J’envoie le message.... Message envoyé, je me met au travail.
Au même instant un signal sonore m’annonçait que j’avais quelqu’un qui cherchait à me parler. Sans me demander qui c’était, j’effleurai une touche de mon écran, une fenêtre s’ouvrit à travers laquelle je pouvais voir mon patron.
_ Bonjour, Monsieur Murank, puis-je savoir pourquoi vous avez demandé cet entretien, qui plus est, un entretien en code orange !
_ Bonjour, monsieur, je suis désolé de vous déranger, mais je voulais vous signaler un fait pour le moins important...
_ Quel est-il ?
_ Un pirate a réussi à s’introduire dans le macro ordinateur monsieur...
_ Comment ?! Dites moi, Murank, votre travail n’est-il pas d’assurer la sécurité de cet ordinateur ?
_ Si monsieur...
_ Et quels ont été les effets de cette intrusion ?
_ Impossible de les déterminer vraiment, le hacker a réussi à copier le contenu d’un fichier auquel je n’ai pas accès. Cette personne a dû avoir de bons renseignements pour connaître l’existence de ce fichier, monsieur... Déjà que, même moi, je n’y ai pas accès et que je n’en soupçonnais pas l’existence.
_ Vous êtes en train de me dire qu’il y aurait un espion au sein de notre bâtiment ?
_ Pas spécialement monsieur, tout est possible, le simple fait qu’un hacker ait pu s’introduire est déjà fort déroutant... Mais j’ai pu localiser approximativement sa position, il se trouve sur Terre dans une ville appelée Itokyo.
_ Certes.... Mais dites moi, quel est le nom du fichier auquel le hacker a eu accès ?
_ Un certain G.E.N.E.S.E....
_ Pardon ? Vous avez bien dit G.E.N.E.S.E ??!
_ Heu, bah... oui.
_ Voilà qui est fort intéressant... Envoyez moi l’adresse du fichier je vais aller m’occuper de ça moi-même. A partir de maintenant cette histoire ne vous concerne plus, colmatez les brèches faites par le pirate. Je vais prévenir l’armée afin qu’ils traquent ce rat dans Itokyo. Je ne peux pas vous demander d’oublier la journée, mais je vous préviens, Murank ! Je ne veux pas que qui que ce soit entende parler de cet incident ! dit-il d’une voix glaciale. Vous avez bien réagit, Murank, et même si c’est involontaire, vous avez bien travaillé, vous aurez une augmentation. Je vous laisse j’ai du travail de la plus haute importance qui m’attends.
Et sans attendre une réponse il disparu de mon écran.
Ah bah ça... J’pensais être viré et j’suis augmenté... Il me demande de pas parler de cet incident, voire de l’oublier, mais il va en parler à l’armée... Qu’est ce qui se trame...
_ J’ai localisé les défauts de notre sécurité, veux tu que je les répare ?
_ Nan laisse, ordinateur. J’ai besoin de me changer les idées je m’en occupe.
Et me penchant sur mon écran, je me mis à pianoter fébrilement essayant de penser à autre chose... « Tiens et si je proposais à Véronique de sortir avec moi demain soir »...

Dr Nilane Bah
"Appel à tout le monde, je voudrais vous voir dans le réfectoire le plus vite possible."
Ma voix raisonne à tous les étages, et même au dehors, pour que Lilyah et Mike puisse entendre.
_ Vous avez trouvé quelque chose ? me demande le militaire qui, curieusement, est resté planté derrière moi pendant tout le temps de mes recherches, dans une position pour le moins inconfortable, mais refusant de bouger, même pour s'asseoir.
_ J'ai trouvé quelque chose, oui. Mais je ne raconterais qu'une fois tout le monde là.
Je quitte le poste de commande et rejoint le réfectoire, où je vois bientôt tout le monde arriver, d'abord Mike et Lilyah, puis Kara et Xorth. Le Balafré nous rejoint lentement. Naturellement, Rhoan arrive le dernier.
_ Prenez place autour de la table, dis-je. J'ai une histoire à raconter.
Je surprends des échanges de regard interrogateurs. Kara, tirant Xorth par la main va s'installer la première. Les autres suivent le mouvement. Bien désireux de me manifester son mépris, le militaire reste debout. Je ne prends pas la peine de relever, j'ai mieux à faire.
_ Bon, écoutez moi bien. Il y a huit cent ans, bien avant la guerre, un vaisseau terrien explorait un système lointain, et découvrait une planète viable. Elle fut baptisée, Epsolin.
_Vous nous avez fait venir pour nous raconter des contes solariens, fait Rhoan, moqueur.
Je l'ignore.
_ Lorsque les scientifiques de l'expédition y prirent pied, une folie furieuse s'empara d'eux, et les poussa à s'entretuer. Les survivants découvrirent qu'une toxine contenue dans le sol provoquait cette folie, et la planète fut classée non viable par le gouvernement des territoires fédérés.
_ Oui, je me souviens de cette histoire, m'interromps Mike. Après, on a décidé de laisser tomber l'exploration de ce système et de chercher d'autre planètes viables.
_ Faux ! réponds-je. Ca, c'est la version officielle. Je viens de découvrir une version officieuse.
D'un seul coup, tout le monde semble m'écouter plus attentivement. Même s'ils ne savent pas vraiment pourquoi je parle de ça, un secret d'état est une chose qui pique les curiosités.
_ A l'époque, l'écologie de la terre inquiétait déjà. On cherchait d'autres endroit où vivre en cas de catastrophe, et la planète Epsolin était une chance rare. Le climat y était proche de celui de la terre, l'air et l'eau de même nature. Aucune créature pensante ne semblait y vivre. Cette toxine était la seule barrière. Dans le plus grand secret, un projet fut donc lancé, le projet G.E.N.E.S.E.
_ G.E.N.E.S.E ? répète Lilyah. Je n'ai rien lu à ce sujet, jamais.
_ Rien n'a jamais été écrit. Il s'agissait, d'après ce que j'ai pu trouver, de créer une race pensante, non-humaine, capable de résister à la toxine, de s'établir sur Epsolin et de la rendre peu à peu viable aux êtres humains.
Rhoan, soudain intéressé, me regarde, et jette un regard à Xorth. Puis me regarde de nouveau.
_ Comment cela s'est-il terminé ?
_ Ce n'est pas dans les archives d'Etrenank. Mais je crois que nous avons devant nous le résultat du projet G.E.N.E.S.E, dis-je en posant ma main sur l'épaule de Xorth.

Vamy Lilyah
Mon cerveau travaillait à toute allure pour emmagasiner et stocker toutes ces informations. Ce que je venais d'apprendre me semblait incroyable. Alors Xorth serait le résultat d'un projet? Incroyable. C'était le seul mot qui me venait à l'esprit.
Je devais reprendre le contrôle de mes émotions et réfléchir avec mon cerveau. Reprendre l'analyse depuis le début. Il fallait repasser ce qu'avait dit Nilane. Il y avait déjà un petit moment, l'écologie de la terre inquiétait déjà (c'était certain que vu son état actuel, sa dégradation ne s'est pas passée en une année) et la planète Epsolin fut découverte comme semblable à la terre. Ainsi fut créé le programme G.E.N.E.S.E pour développer une race qui rendrait Epsilon vivable aux humains.
Ainsi Xorth serait le résultat de ce programme. Je reportai mon attention vers lui. Il était juste à côté de Kara et avait dû forcement comprendre ces explications.
Il semblait agité ne sachant comment réagir face à ces informations. Il me semblait qu'on pouvait le comprendre. Si c'était à moi que cela arriverait, j'aurai déjà explosé.
Kara était à côté de lui ayant mis sa main dans la sienne. Sans doute essayait elle d'apaiser ses craintes ou des sentiments que je ne pouvais pas connaitre. Seule Kara pouvait vraiment les éprouver avec Xorth.
Soudain je repensais à Xorth lorsqu'il parlait de Dieu. Il nous nommait Dieu. Il me semblait avoir compris la raison.
_ Ca y est. J'ai compris, m'écriais-je à haute voix.
Inévitablement tout le monde se retourna vers moi se demandant ce qui me prenait de crier ainsi.
_ De quoi parlez vous, Lilyah ? me demanda Nilane.
_ J'ai compris pourquoi Xorth nous a appelés "Dieux". Si il est bien le résultat du programme G.E.N.E.S.E, il a reconnu en nous l'essence de ses créateurs, les êtres humains, expliquais-je.
Je regardai tout le monde attendant les critiques à l'encontre de ma théorie. Pour moi, elle n'était vraiment pas idiote mais est ce que je les convaincrai ?

Mike Libane
Je sentais une douce colère en moins. Les dirigeants de mon monde avaient créé une race dans le seul but de rendre une planète habitable pour leur propre envie personnelle. Et après, quand elle serait vivable, que feraient-ils de la race de Xorth ? La détruiraient-ils ? La transformeraient-ils en race d’animaux de compagnie, ou d’esclaves ? Cela ne m’aurait pas étonné vu la psychologie égoïste de l’humanité. Je fus interrompu dans ma courte pensée colérique par la constatation de Lilyah à propos du nom que Xorth nous donnait. Je répondais tout de suite à cela :
_ Cela me semble tout à fait possible. Peut-être y avait il des images de nous sur les restes qu’on laissé les hommes qui les ont créent. Peut-être même qu’il nous donne des noms spécifiques, comme Mart, le dieu de la castagne ou je ne sais pas quoi de l’avant avant dernière ère.
A cet instant, la petite fille, que je savais être Kara par le fait que Bah l’appelait souvent ainsi, se tourna en direction de Xorth, qui semblait de plus en plus nerveux. 30 secondes passèrent pendant cet échange silencieux. A la fin, Kara se retourna vers moi, l’air étonnée.
_ Il a dit, fit-elle, que toi tu t’appelles « Dieux voleur de logis ». Pourquoi à propos ??
Je sentis le rouge me monter aux joues, et préférant ne pas voir la tête des autres, je décidai de garder mon regard fixé sur mes mains. J’entendis à ce moment un rugissement violent. Je relevais la tête, pour voir Xorth tenir la sienne dans ses mains en répétant inlassablement :
_ Eno Evré !!! Meanesog !!!
_ Calmes-toi, je t’en prie !!! criait Kara.
_ Qu’est ce qu’il a ?? cria Bah.
_ Il… il dit que ce n’est pas vrai, que c’est impossible ce que tu as dit.
_ Eno Evray !! Eno Evray!!!
Tout a coup, il se leva, et courut à quatre patte vers l’ascenseur, disant « Feorestay ! Feorestay ! », sans doute pour retrouver un peu de vérité dans les arbres et plantes. Quand la porte se referma, Kara courrait tout en l’appelant. Je la retenais par un bras.
_ Laisse le, il a besoin de réfléchir, fis-je, et puis il peut être dangereux avec ces griffes.
_ Bon, fit Jonas derrière moi un peu bouleversé, on fait quoi maintenant ?



Chapitre suivant

Chapitre précédent

Retour à la page de garde


 
 



Créer un site
Créer un site