Cid Asmaros
Combinaison, masque à oxygène, j’étais enfin prêt pour ma mission. Un vaisseau avait été abattu par les spatiaux, et s'était écrasé dans cette forêt toxique il y a peu. J’avais du marcher quelques kilomètres avant d’apercevoir au loin l’épave du vaisseau. J’arrivais, et je vis que le vaisseau était protégé par un système de sécurité. J’ouvris le boîtier et débranchai le fil jaune, puis je pris un petit appareil de ma poche et y rebranchai le fil que j'avais débranché. Plusieurs chiffres s’affichèrent sur l’écran de mon appareil, je les retapais sur la boite du système. Les deux points rouges qui étaient sur le boîtier devinrent verts. La sécurité était désactivée. La porte s’ouvrit, j’entrais prudemment -on ne sait jamais, s’il restait des survivants- mais sur le sol, gisait des corps sans vie. Ils avaient dû mourir au moment du crash du vaisseau. L’intérieur était en ruine, je me dirigeais vers la cabine principale du vaisseau. J’entrai et je me précipitai vers l’ordinateur de bord pour voir s'il n’était pas cassé. A part une fissure sur l’écran, tout allait bien, je pris une disquette de ma poche et enregistra les données contenues dans la mémoire de l’ordinateur. Je sortis du vaisseau, bien content d’avoir trouvé ce que je cherchais.
«Je ferais peut-être mieux de rentrer par un autre chemin » Pensais-je.
Quelques instants plus tard…
Je marchai assez rapidement sur le chemin du retour, quand soudain je vis des vaisseaux, intacts, posés non loin de ma position. Vite, je me cachais derrière un arbre et examinait en profondeur les vaisseaux. Ils étaient trois exactement, d’après leur architecture, j'aurais dit qu’ils appartenaient aux spatiaux. Mais que venaient-il faire ici ? Je pris ma radio portative et avertis mes supérieurs.
_ Chef ? J’ai découvert des vaisseaux spatiaux dans la forêt toxique…
_ Des vaisseaux ? Combien ?
_ Tout une armada, chef !
_ Gardez votre position. Les spatiaux n'enverraient pas une armada dans la forêt toxique sans bonne raison. Et justement il pourrait que ce soit en rapport avec le message que nous avons intercepté avant-hier. Je vous envoie du renfort !
_ OK !
Je sortis mon arme et restait derrière l’arbre. Quelques minutes passèrent, quand j’entendis un craquement derrière moi. Je me retournais, mais rien d'autres que les vaisseaux en vue. Quand tout à coup, je reçus un coup violent à la tête et je sombrais dans l’inconscience.
C’était sûrement la fin…
Dr Nilane Bah
Je referme ma combinaison en soupirant. Il n'a pas été simple de les convaincre, tous, de retourner à leurs tâches respectives. J'ai envoyé Lilyah et Kara dans la biosphère, pour LUI parler. Il faut à tout prix ne pas le laisser seul. Pas dans cet état là. Quel être pensant peut supporter l'idée de n'être qu'un produit de laboratoire.
Je m'approche du sas.
"Terminal, fais moi sortir"
Les portes intérieures se referment sur moi, et les portent extérieures commencent à s'ouvrir. Une plate-forme électro magnétique me soulève et m'amène jusqu'au sol. Je sort mon pistolet à rayon calorique et m'avance vers les propulseurs, depuis si longtemps inactif, de mon Magellan. Un lierre jaune aux affreux fruits mauves les a recouvert depuis longtemps. Je les brûle de mon rayon, laissant les propulseurs intacts.
Je sais, c'est tout sauf le moment de faire ça. C'est tout sauf le moment de m'isoler, pour ces tâches de maintenance. Mais là, pour l'instant, je ne serais pas efficace à l'intérieur. Je n'ai aucune idée de ce que je suis sensée faire.
Les hommes ont créés ces êtres. Ils en sont responsables. Nous devons leur amener l'aide dont ils ont besoin. Mais qui convaincrais-je d'aller là-bas, à Etrenank ? A qui puis-je en parler ? Göran Moberg ? Il s'empresserait d'en référer à sa hiérarchie, et si des vaisseaux décolle d'Etrenank pour retourner à Epsolin, ce ne sera pas pour aider ces être, ces... Quel nom Xorth a-t-il donné pour désigner son peuple ? Les Nimrodh ?
Les Nimrodh. Le projet a du plonger dans l'oubli, sinon, on aurait pas attendu huit cents ans pour cueillir les fruits de l'expérience. En huit cent ans, la planète a du évoluer, sous l'influence de ces créature. En Huit cents ans, elle a du devenir viable.
Et c'est ce qu'ils penseront, à Etrenank, si nous leur amenons Xorth. Il iront sur Epsolin, détruirons les Nimrodh et prendront possession du territoire.
Au fond, il valait mieux pour Xorth de tomber sur nous, des hors-la-loi, des exilés...
Mes propulseurs sont nettoyés, mais je ne bouge pas. Je reste là, à contempler la jungle.
J'aurais du lui parler. Lui dire qu'il n'a pas à douter. Qu'il n'est pas une expérience, qu'il est une création, une création dont moi, en tant que scientifique humaine, je peux me sentir fière. Lui dire que puisque nous l'avons créé, nous prendrons soin de lui, que... Des mensonges, peut-être. Mais ce ne sont pas des mensonges pour moi.
Je sursaute, soudain. Perdue dans mes réflexions, je ne m'étais pas rendue compte que la forêt s'était plongée dans un inexplicable silence. Plus une seule trace d'activité chez les mutants qui hante cette jungle. Que ...
Un martellement régulier se met à raisonner. Un martellement dur et sec. Familier. Le pas d'une armée qui marche. En quelque enjambées, je rejoins ma plate-forme et la fait s'élever le plus haut possible, afin de voir.
L'horizon s'est embrumé, au loin, il doit y avoir de la pluie au nord. Un rayon qui filtre à travers les nuages fait briller leur casque.
L'armée terrienne, cuirassée et masquée arrive vers nous, par la gauche. Et, par la droite, l'armée Solarianne marche sur notre base.
Je m'élève, restant dissimulée dans l'ombre du Magellan. Soudains les deux régiments s'immobilisent. Ils se sont vus.
Je retiens mon souffle. Malgré la distance, les casques, et ces masques sur leurs visages, je devine leur stupeur de trouver l'ennemi si près de leur proie. Car nous somme leur proie. C'est nous qu'elles veulent, ces deux armées avides, c'est pour nous qu'elles vont se déchirer, comme deux chiens pour un bout de viande.
Dans une minute, ils vont se mettre en mouvement, se jeter les uns vers les autres. Je ne peux pas rester là. Je dirige vite ma plate-forme magnétique vers le sas d'entrée, laisse les portes extérieures se refermer sur moi, et n'attends pas que l'air du sas se soit purifié pour crier dans l'interphone :
"Alerte, on nous attaque !"
Jonas Atrayde
Pendant que Rhoan était retourné à son laboratoire pour y faire je ne sais quoi, la Lamb Lyliah et la petite fille s’en étaient allés vers la biosphère. Voir ses croyances détruites en un seul discours avaient du traumatiser l'extra terrestre, j’en aurais presque eu pitié.
Je n’avais aucune idée de l’endroit où se trouvait Mike. Moi, j’étais resté au premier étage. La doctoresse m’avait assigné cette fois à une tâche un peu plus intéressante, dans la grande salle de commandement. Une pièce circulaire d’au moins une trentaine de mètres de diamètre. D’ici, on pouvait contrôler quasiment tout ce qui se passait sur le vaisseau. Dommage que la maîtresse des lieux ne m’ait laissé qu’un accès restreint au système de maintenance, je m’en serais donné à cœur joie. Devant un tel monument d’informatique aéronautique avancée, je me sentais vraiment dans mon élément.
C’est alors que je faillis sursauter en entendant la voix paniquée de ladite doctoresse dans l’interphone. Qu’est ce qu’elle avait à paniquer comme ça ? Je ne la connaissais pas, et je n’avais pas envie de la connaître plus, mais je ne pensais pas que cela était dans ces habitudes de prendre si soudainement son sang froid. J’attendis qu’elle remonte.
Elle débarqua aussi violemment qu’une tornade dans la salle, haletante.
_ Alors Docteur, ça ne va pas ? Vous devriez…
_ Epargnez moi vos sarcasmes ! souffla-t-elle en me coupant. Je viens de voir une chose terrible ! Des troupes Solariannes et des troupes Terriennes encerclent le Magellan !
_ Ils nous attaquent ?! fis je, stupéfait.
_ Je crois que c’est ce qu’ils comptaient faire, mais ils avaient l’air étonnés de se trouver au même endroit, au même moment ! Ils vont d’abord s’entretuer et le camp survivant nous attaquera ! Mais ils vont forcément endommager le Magellan !
_ Et qu’est ce que vous suggérez ?
_ Prenez les commandes d’une des tourelles de défense ! Vous devriez savoir comment ça marche !
_ Mais si…
_ Ne me dites pas que vous allez refuser de défendre le vaisseau dans lequel vous risquez de mourir ? me dit elle plus froidement.
J’étais à nouveau dans une impasse. J’allais peut être devoir tirer sur ceux qui étaient mes compagnons de mission. Cependant, il fallait que je tente de viser avec la plus grande précision enfin de ne toucher que les Terriens.
En y réfléchissant, c’était peut être la meilleure occasion qui venait de se présenter à moi ! Capturer enfin tout ce beau petit monde à l’intérieur du vaisseau et de récupérer le Magellan qui avait si mystérieusement disparu. Il ne fallait pas que cela rate !
Je ne rechignais pas et m’installais aux commandes. Une petite console composée d’un clavier et d’un joystick, ainsi que trois écrans, couvrant à 180° la portée de la tourelle. La doctoresse était partie avertir les autres, je me retrouvais à nouveau seul. C’est ainsi que je pus être le premier à constater l’ampleur des forces déployées pour nous intercepter.
L’armée Solarianne, composée à vue de nez d’au moins un millier d’hommes, portant chacun une combinaison réacto-protective de couleur bleue. De l’autre côté, l’armée Lamb, arborant des combinaisons de couleur vertes. Les forces semblaient égales. Pour le moment, les deux camps ne faisaient que s’observer, se demandant lequel allait déclarer le début des hostilités, lequel allait tirer le premier. Pendant ce temps, je positionnais le canon laser rotatif, droit sur les Lambs. Je le chargeais, et attendais à mon tour. J’avais beau n’observer cette scène qu’à demi spectateur, je sentais d’ici la tension qui émanait de tous ces soldats qui se défiaient du regard et du canon. J’entendis derrière moi le sas s’ouvrir, mais je ne me retournais pas. Sans doute était ce la doctoresse qui revenait. J’étais tellement concentré sur ce qui allait se passer que mes yeux n’oscillaient même pas. Mon doigt était à seulement à un centimètre au dessus du bouton de tir, prêt à faire feu. Cependant, aucun des deux camps n’était décidé à engager la bataille. L’armée Solarianne ne le ferait sûrement pas. Je connaissais bien les tactiques, et elles avaient fait leurs preuves : La meilleure façon d’attaquer était de contre-attaquer.
Le calme qui devait régner dans la forêt était très malsain, je le supportais de moins en moins, cela me rendait nerveux… très nerveux. Alors tant pis, je savais qu’il y avait un risque qu’après cela le Magellan soit visé, mais je ne pouvais pas en endurer plus. J’appuyais sur le bouton de tir du canon rotatif et abattais au moins une 10ène de soldats Lambs d’un seul coup. Visiblement ils n’avaient pas vu d’où venait cette première agression et se mirent à tirer sur l’autre camp. La bataille avait enfin débutée.
La rage de tuer son ennemi émanait aussi bien d’un camp que de l’autre. Si tous les soldats n’étaient pas obligés de porter des combinaisons antitoxines, on pourrait certainement entendre depuis l’intérieur du vaisseau les cris de guerre poussés par ces humains, devenus dans cette espace restreint qu’est la foret, des bêtes féroces, dont je faisais partie. Je me concentrais au maximum, serrant les dents, afin de n’abattre que mes ennemis. Mais la bataille était confuse, les deux gigantesques bataillons se mêlèrent rapidement. A bout portant, les tirs de lasers abattaient aussi bien les alliés que les ennemis, comme moi je le faisait actuellement. Je n’étais présent que virtuellement, mais cette rage de vaincre et d’écraser était contagieuse au travers de mes écrans, à tel point que je pouvais m’imaginer le bruit de la tourelle en train de tirer… c’était excitant, ignoble et délectable à la fois !
Les tirs fusaient de partout, dévastant tout sur leur passage, même les arbres mutants. Mais eux se moquaient bien de savoir combien ils tueraient en tombant. Alors que je zoomais sur mon canon afin d’être plus précis, je remarquais de quelle manière se comportaient ces guerriers sanguinaires au corps à corps.
Un soldat Lamb à court de munition arracha littéralement le masque qui couvrait le visage de son ennemi, je vis celui-ci hurler sa douleur tandis que son visage se flétrissait comme s’il venait de vieillir d’une centaine d’années en quelques secondes. Je ne connaissais pas sa victime, mais étant Solarian, je sentis ma rage monter de plusieurs échelons et sentis mes veines gonfler. Je dirigeais mon viseur sur ce Lamb de malheur et déchargeais au moins cinq cents balles pulsars qui le déchiquetèrent en un rien de temps. Il ne devait plus rester de lui que des lambeaux de chairs qui retombèrent dans la totale indifférence de tout ceux qui l’entourait.
Il devenait de plus en plus difficile à viser uniquement mes ennemis. J’étais complètement absorbé par l’ambiance malsaine de la bataille, j’avais désormais peine à distinguer un camp de l’autre. Mais un évènement vint me réveiller : Un flash blanc au travers des écrans m’aveugla pendant quelques instants, puis je sentis un légère douleur.
Je reconnus cette lumière ! C’était celle d’un Grenade à Défragmentation Perforante ! Ils venaient de la balancer en plein milieu du champ de bataille ! Ils étaient fous !!
La coque du Magellan avait sans doute due être abîmée par les milliers de billes de titanes brûlantes que ce genre de grenade libérait à l’explosion. Lorsque je revins à moi, je pus remarquer que la doctoresse observait par-dessus mon épaule, sans doute depuis le début de la bataille. Je frottais mes yeux et les dirigeais à nouveau sur mes écrans. L’un d’entre eux avait été endommagé, mais les autres étaient intactes. Je pus voir le désastre : un cratère noir et rouge d’au moins trente mètres de diamètre s’était formé à l’endroit de l’explosion. J’ignorais combien de soldat Lambs et Solarians avaient péris dans un tel massacre, mais je devais à tout prix me reprendre et continuer MON massacre dans les rangs ennemis.
Il se passa encore vingt minutes sans que je ne décroche un seul instant du combat.
Ce n’était pas possible !! L’armée Solarianne était en train de prendre du terrain ! Je redoublais d’effort et de colère pour descendre un maximum de ces sous produits d’humains, mais rien n’y faisait !
Un voyant se m’y soudain à clignoter sur un de mes moniteurs, une alarme en sourdine se fit entendre. La doctoresse se mit à hurler.
Des troupes terriennes ont des propulseurs d’appoint ! Ils étaient en train de monter de d'essayer d’entrer par le sas principal !!
Mike Libane
Une sirène stridente, des voyants rouges qui s’allument de tout coté, et la voix de Bah qui résonnait dans les haut-parleurs :
_ Les troupes terriennes ont des propulseurs d’appoints ! Ils essayent d’entrer par le sas principal !!
Je jurai, tout en me précipitant dans l’ascenseur. Tandis que je descendais vers la salle d’arme, la capitaine donnait ses ordres.
_ Lilyah, protège Xorth et Kara. Rhoan, restez dans votre chambre. Mike, va les repousser, je te fais confiance.
_ J’y suis déjà, dis-je pour moi même tout en sortant de l’ascenseur.
J’entrais en courant dans la salle d’arme. Je regardais de tout coté, ne sachant pas qu’elle arme prendre, quand je vis une porte au fond. Je me précipitais dedans, espérant trouver quelque chose de redoutable. Un minute plus tard, je ressortais dans l’exosquelette de combat, de 2 mètres 50 de haut, en détruisant le mur, car j’étais pressé, avec un énorme sac en métal dans le dos.
_ YAOUUUH, ça c’est de l’exosquelette.
Je me positionnai juste devant l’ascenseur, pour me tenir face au sas. Elle était déjà bien entamée, les terriens utilisant un découpeur à fusion pour faire un cercle dans la porte.
_ Les…. râlais-je, c’était la seule partie en super bon état.
J’armais d’un coup vif la gatling à micron-laser que le bras droit du robot tenait.
_ Ca, c’est du gun, dame !!! plaisantais-je.
J’attendai de pied ferme les envahisseurs, ne sentant plus mon cœur au bon endroit. Quand l’espèce de porte circulaire tomba, et que le premier casque vert de terrien pointa le bout de son nez, je me demandais si il fallait que je dise « vous allez mourir » ou encore « bienvenu en enfer », mais je dis simplement, en tirant une bonne rafale :
_ COUCOU !!!!
BRATTATATATATTA. On aurait dis qu’au son de la gatling, tout les combinaisons qui l’entendait tomber raide mort, alors qu’en fait des minis lignes bleutés fusait dans leurs direction. Je comptais au et fort le nombre de mes ennemis qui tombaient :
_ 14, 15, 16 AHAHAHAHAH, ça vous apprendra à nous prendre pour un simple bout de viande !!!! 18, 19 !!!!
A un moment, je dus arrêter car un nuage de poussière recouvrait ma ligne de tir. J’enclenchais la transmission extérieure.
_ Alors s’en avez assez ???
Pour toute réponse, une sorte de boule roula dans ma direction.
_ Les fous, une bombe 22B, ils veulent exploser le vaisseau ou quoi ??
Je courus vers la bombe mortelle, comptant mentalement le temps qui me restait, sachant que cette bombe explose après vingt secondes. A la dixième, j’arrivais dessus, tout en remarquant que les soldats étaient partis, sans doute pour se mettre à l’abri. Alors, d’un geste ample, j'obligeai le robot à dégager d’un coup violent la boule, qui partit à deux cents kilomètres à l’heure. Dix secondes plus tard, je vis un écran blanc, a plus de cinquante mètres du vaisseau.
_ Sauvé, enfin pour l’instant…
Je me dirigeais vers la porte, et avec le découpeur a fusion qu'ils avaient laisser, je refondais la plaque pour réparer le sas. Après avoir admiré ma réparation, je me mis en contact avec Bah.
_ J’ai fais dégager les gêneurs, dis-je, maintenant je vais sortir faire un peu le ménage.
_ Quoi ?? Vous êtes fou Mike !! Vous allez vous faire tuer !!
_ Vous inquiétez pas, dis-je d’un tons sérieux, je vais m’en sortir. Mais je voudrais juste une chose.
_ Oui ?
_ Dites à Jonas de ne pas me tirer dessus, dis-je avec un grand sourire en rigolant.
Tandis que je sautais dans le vide et enclenchait mes propulseurs d’appoint, j’entendis un soupir dans la radio.
_ CA VA ATOMISER SEC !!!!!
J’atterris en douceur, devant une bataille qui faisait rage. La forêt n’existait plus, ce n’était qu’une vaste plaine à présent. Je vis un groupe de combinaisons bleu passer tout prêt de moi sans me voir. Je tirais une petite rafale en l’air pour attirer leur attention. Cela marcha, une trentaine de casque bleuté se tourner vers moi.
_ Maintenant, votre ennemi, c’est moi !!! dis-je avec un petit sourire sadique aux lèvres.
Je tirais une bonne rafale pour souligner ce que j’avais dis. BRATTATATATATATATAT. Plaf, plaf, plaf. Trois corps tombèrent à terre, pendant que les autres se cachait derrière une barrière électromagnétique. Je tirais tout en me doutant que mes tirs ne servaient à rien contre une telle barrière. Je laissais tomber la gatling, puis mit la main du robot dans le sac que je portais.
_ C’est une bonne barrière, dis-je sur le ton de la conversation, mais elle à une faiblesse.
J’abatis violemment le canon à solénoïde calibre 22.
_ ELLE RESISTE MAL A UNE BALLE PERFORANTE QUI VA A PLUS DE 5 KM/S.
Tandis que je tirais, et que le recul de l’arme me fit reculer de cinq mètres, je vis quelques soldats courir de panique. L’explosion qui s’ensuivit était assourdissante, puisque la balle était explosive, en plus. Tandis que j’avançais au milieu de quelques morceaux de combis, je lançai d’une voix tremblant de colère :
_ Ca vous apprendra, à vouloir jouer à Dieu !!
J’entendis un sifflement inquiétant, et me retournai vers le vaisseau. Un projectile frappa de plein fouet le système de défense ionique qui le protégeait. Je me retournais, pour voir cinq autres exosquelettes de combat, qui étaient tournés chacun avec un bazooka à lanceur protonique vers le Magellan. Je repris ma gatling, et tout en tirant vers eux en courant, je disais :
_ LAISSEZ…
Un exosquelette explosa de mon tir.
_ CE VAISSEAU…
Je frappai, avec ma gatling vide, sur l’endroit où se trouvait le cockpit, qui crépita dans une gerbe d’étincelles, avant de tomber en avant.
_ TRANQUILLE !!!!!!
Avec l’épée qui se trouvait dans mon sac, je coupais successivement un troisième exosquelette au niveau du tronc, et pour le quatrième, j’enfonçais la lame dans le ventre. Tout deux explosèrent, me donnant l’impression d’être dans une fournaise. Alors que ma lame s’abattait en direction du dernier, celui-ci fit un pas de coté, et me fit trébucher avec sa jambe qui était resté là.
_ Tu crois me faire peur, avec ce truc archaïque, dis une voix moqueuse dans la radio.
Alors que je me relevais, près à en découdre, je sentis une douleur fulgurante dans le bras gauche. Je le regardais, et vis qu’il était plein de sang. Je me retournai, pour voir que l’autre exosquelette tenait en main un fusil à solénoïde. Le salaud avait réussi à percer le blindage et à m’esquinter le bras.
_ Ahahaha, s’esclaffa le soldat. Tu ne fais pas le poids. Dès que je t’aurai tué, on me nommera sûrement sergent.
_ Attend, c’est pas fini, fis-je entre mes dents.
J’appuyais avec mon poing rapidement sur un bouton rouge où était dessiné une explosion.
Tandis que des clapets s’ouvraient sur toutes la surface du corps mécanique que je pilotais, je dis, non avec un certain sadisme :
_ Tu as déjà entendu parler de l’option « atomisation » ??
Une disaine de missiles fusèrent, et éclatèrent sur mon ennemi. Alors que j’attendais que la fumée se dissipe, la tête de robot roula en ma direction.
_Ouf, ça suffit pour aujourd’hui.
Tout à coup, ma vue se brouilla, et j’eus la tête qui tourne.
_ Aie, j’ai perdu trop de sang. Je crois …… que …..je vais…… m’éva…
J’eus juste le temps d’appuyer sur bouton « retour automatique », avant de plonger dans les songes.
Kara Xorth... Xorth...
"Maman" a dit que Xorth avait été "fabriqué" par les gens pour pouvoir habiter une planète très loin d'ici. Et ça date d'il y a très très longtemps. J'étais pas née. Oh non !
Xorth est triste, et en colère. C'est tout brouillé... Lilyah lui parle pour le calmer et il est quand même triste.
Dehors, je vois des éclairs blancs, des cris.
Lilyah m'a dit que des gens venaient nous chercher et qu'il fallait pas qu'ils nous attrapent. Il faut qu'on se défendent et les gens en bas sont méchants. Comme ils sont pas du même endroit, ils se disputent et se battent. On dirait une bataille...
Ca me rappelle la pluie d'étoles d'avant ma rencontre avec Xorth et les autres. Et ça me rappelle autre chose... Une chose floue, et je m'en souviens pas bien... Une chose qui fait mal... "La Grande Lumière"...
Oh non ! Il faut pas que Xorth le sache ! S'il l'apprend, il va être encore plus triste ! Non ! J'arrête de penser à ça et je vais consoler Xorth !
Je m'approche de Xorth et je le serre au cou, pas trop fort pour pas lui faire mal. Lilyah sourit.
Xorth, sois pas triste... "Je viens d'apprendre quelque chose de grave. Kara... Il va falloir que tu attendes que je sois plus triste. Tu comprends ?"
Oui... j'attendrais. Mais si c'est trop long... Je me fâche !
Xorth fait un tout petit et tout rapide sourire ! Oh...
Il est "embrouillé" à cause du fait qu'il a été "fabriqué", c'est ça la chose grave.
Hum... C'est compliqué...
"A tous le monde ! Venez au centre de commandes, vite !"
"Maman" a crié dans l'interphone. C'est grave, très très grave. Lilyah prend Xorth par le bras et je lui prends la main. On se dirige vers l'ascenseur.
Rob Deakins C’est reparti. Il détestait être en première ligne. Mais il était le seul officier disponible immédiatement. Il préférait être derrière un bureau. Beaucoup plus sûr. Un soldat avait mentionné une forte présence de soldats spatiaux. Par conséquent, on lui avait donnée douze unités. Une division complète ! Il pouvait déjà sentir les nouveaux galons sur ses manches et ses épaules. Capitaine ! Puis Capitaine d’escouade, Major, Colonel et enfin Général. La route était déjà tracée. Et à ce moment, il pourrait influencer le déroulement de la guerre, et ne plus se contenter de la subir. Mais pour l’instant…
La flotte entra dans l’atmosphère. Ils utilisaient de petits vaisseaux de débarquements. Une idée a lui. Ils pourraient dors et déjà encercler le groupe de spatiaux avant même que la bataille ne débute. De plus, s’ils devaient rencontrer une flotte ennemis, un vaisseau détruit lui ferait perdre moins d’homme. En contre partie, une flotte de cent vingt vaisseaux de transport léger n’était pas ce qu’il y avait de plus discret. Ni de plus rapide à débarquer. L’effet de surprise devrait être de notre coté.
_ Je veux un rapport de la zone de combat.
Le plan s’afficha sur l’écran. Au sud et au sud-est s’étendait la forêt. La flotte arrivait par l’ouest. Les troupes ennemies se composaient, selon l’estimation, d’une division spatiale, et se dirigeaient droit vers le sud. Bien, heureusement, les militaires spatiaux comptent en base dix et non douze. Il leur était ainsi plus simple de calculer le nombre d’homme perdu en cours de bataille. Ses propres forces étaient par conséquent 72.8% plus importante que les leurs. Cela lui laissait de la marge.
Il allait envoyer six unités à leur rencontre par l’ouest et les six autres les prendront à revers par derrière. Il porta son attention au nord. La ville d’Osaka s’élevait. Je me demande si… Il hésita.
Les spatiaux n’étaient pas passés à Osaka. Mais il était peu probable qu’ils soient passés inaperçus. Il y avait peut-être des renseignements à récolter. Notamment comment les spatiaux s’y étaient prit pour être si discret. Une unité devrait suffire à remplir cette mission. Ses effectifs étaient largement suffisants pour qu’une unité ne soit pas indispensable. Et puis, ce ne serait que temporaire. C’est décidé. Je commanderai moi-même l’unité.
_ A cinq kilomètres de la lisière de la forêt. Que six unités débarquent à l’ouest et aille à la rencontre des spatiaux. Cinq unités au nord, qu’ils attendent mon signal pour assaillir l’ennemis par derrière. La dernière unité vient avec moi à Osakya.
_ Bien, Monsieur.
Voilà donc à quoi ressemble Osaka… Il n’y avait plus grand-chose. Des ruines, des ruines et encore des ruines.
_ Fouillez moi ces ruines.
Il partit lui-même à la recherches d’un point élevé, d’où il pourrait diriger ses troupes plus efficacement. Il trouva un amas de métal qui avait du être autre fois une statue. Il ne lui fallut que deux minutes pour atteindre son sommet. Il devait d’élever à environ soixante quinze mètres du sol. Il pouvait observer ses hommes passer au peigne fin les carcasses de ce qui fut anciennement une ville. Les habitants étaient interrogés.
_ Ne leur faites pas de mal ! Ordonna-t-il dans son communicateur.
Il fit le tour des ruines du regard. Un détail attira son attention.
_ A l’ouest-nord-ouest, communication possible, signification inconnue.
_ Nous sommes dessus, capitaine.
Il vit trois de ses homme se diriger vers une battisse qui aurait pus paraître intact si on élevait pas le regard au-delà du 4è étage.
_ Soyez prudent.
_ Comme toujours, capitaine.
Il reporta son attention sur les ruines. Il remarqua que ses troupes s’étaient progressivement déplacées vers le bâtiment suspect sans en avoir reçu l’ordre. Ils savaient que s’il y avait quelque chose à trouver ce serait dans cet immeuble. Nous ne pouvions pas nous permettre de perdre trop de temps ici.
Cinq minutes plus tard, le groupe d’éclaireur fit son rapport.
_ Il y a bien quelque chose de suspect. Il fait très sombre, mais l’intérieur a été encore mieux entretenu que l’extérieur.
_ Bien, attendez les renforts à l’extérieur.
_ Ce qu’il y a à l’intérieur pourrait nous échapper, nous devrions investir la place.
_ Négatif. Ceci n’est pas une mission prioritaire. Ne péchons pas par précipitation.
_ Bien, capitaine.
Il décida de rejoindre ses hommes. Il se dirigea vers le sol puis couru en direction du bâtiment.
Il était à moins de cinq cents mètres de son objectif quand on lui annonça :
_ Nous sommes en position.
_ Bien, balancez trois flashbangs à tout hasard puis cinq torches incandescentes.
_ Bien capitaine.
Il voyait la porte d’entrée quand on lui précisa :
_ Le rez-de-chaussée est sécurisé. Le bâtiment semble avoir été évacué précipitamment. Il reste encore la fin d’un repas.
_ Explorez le premier et le sous-sol.
Il traversa la porte. Sa montre indiquait 15h13. Nous repartirons à 15h30.
Un homme vint faire son rapport.
_ Le sous-sol est en cours d’exploration. Pour l’instant, nous n’avons rien trouvé. Il semble bien que les personnes se soient enfuies.
_ En laissant un repas à moitié entamé au milieu de l’après-midi ? C’est un leurre. Ils sont toujours ici. Ils sont trop nombreux pour qu’ils aient évacués sans que nous les repérions.
_ Trop nombreux ?
_ Combien d’hommes, selon vous, faut-il pour entretenir un bâtiment de cette importance ?
Ses yeux s’arrondirent sous la compréhension.
_ Il doit y avoir une cinquantaine d’hommes. Utilisez les sondes soniques.
Ses hommes s’exécutèrent.
_ Et pour nourrir cinquante hommes, il faut de l’argent. Pour avoir de l’argent, il faut avoir quelque chose à vendre.
_ Oui, monsieur.
_ Qu’est-ce qui se vend pour un bon prix, en temps de guerre ?
_ Des armes et des munitions ?
_ Evidemment. Mais nous sommes parmi les civiles. Un civile n’a que faire d’une arme.
_ Des vivres ?
_ Exactement ! De la nourriture, de la boisson, des médicaments,… Et tout ça se conserve au frais. Dans des frigos ou des chambres froides.
_ Nous n’avons rien découvert de tel, jusqu'à maintenant.
_ Bien sur, ils sont camouflés. Tout cela est illégal. Mais ils ont besoin d’être alimentés. Suivez le câblage électrique de l’immeuble, il nous mènera à ce que nous cherchons.
_ Bien, monsieur.
Voilà, ils ne nous échapperons pas longtemps.
Il prit son communicateur et sélectionna la fréquence du groupe d’unité placé à l’ouest de la forêt.
_ Capitaine ?
_ Où en êtes-vous ?
_ Nous venons de pénétrer dans la forêt, capitaine. Estimation contact dans 15 minutes.
_ Si tôt ?
_ Les spatiaux ne semblent pas pressés.
_ Ils cherchent quelque chose.
_ J’en ai bien l’impression, capitaine.
_ Ne vous montrez que si vous estimez qu’ils ont trouvé l’objet de leur recherche.
_ Bien, capitaine.
_ Terminé.
Il bascula la fréquence pour s’adresser aux unités positionnées au nord.
_ Capitaine ?
_ Les spatiaux cherchent quelque chose. Le groupe à l’ouest n’engagera que si les spatiaux trouvent ce qu’ils cherchent. Commencez à avancer très prudemment. Ne vous montrez surtout pas. Et attendez les ordres.
_ Bien capitaine.
_ Terminé.
Il rebascula sur la fréquence de son unité. Et attendit.
Une petite dizaine de minutes plus tard un de ses hommes lui annonça :
_ Nous avons découvert les occupants, capitaine. L’identité de leur chef vous intéressera sûrement.
_ Amenez les moi.
Quelques secondes plus tard, un groupe bariolé lui fut présenté.
_ Deakins ?
_ Tiens donc, Kyle. Heureux de te revoir.
_ Je ne peux pas en dire autant.
_ Toujours rancunier. Dis moi, comment les spatiaux se sont infiltré dans la forêt ?
_ Les spatiaux ?
_ Une division de spatiaux est actuellement déployée en pleine forêt. Tu ne vas pas me faire croire que tu ne les as raté ?
_ Et pourquoi pas, tu as bien ratés leur arrivé toi aussi ?
_ Je n’étais pas à moins de cinquante kilomètres de leur position, lui fi-t-il avec un petit sourire.
Un militaire les interrompit.
_ Nous avons découvert…
_ Les vivres et les médicaments ?
_ Oui, capitaine, mais aussi des armes.
_ Pré-cataclysmiques, je suppose. Aucun intérêt.
_ Je ne dirait pas ça, capitaine. Il y a des fusils soniques. Environs deux mille pièces
Il se tourna vers Kyle :
_ Je crois que je vais devenir ton confident, Kyle.
_ Profite bien de ce rêve, fit l’intéressé.
_ Capitaine, nous venons de découvrir des fusils à onde ! Près de cinq cents pièces.
_ Ok, Kyle, je suis ton confident. Confie-toi à moi, je suis tout ouïe.
_ Vas te faire foutre, ordure, répondit-il en ricanant.
_ Bien, vas-y, ridiculise-toi en m’insultant, mais fait vite.
_ Tu me prends pour imbécile ? Je sais très bien que tu te débarrasseras de moi quand j’aurais vidé mon sac.
_ Kyle, Kyle, quel intérêt aurais-je à te tuer ?
Il fit une pose d’environs trente secondes, puis fit signe à un de ses hommes :
_ Quatrième étage, troisième porte à droite, dans la chambre sous le lit. Il y a une cache.
_ Bien, capitaine.
_ N’as-tu pas une question à me poser, Kyle ?
_ Comment tu as deviné ? Grogna-t-il d’un œil noir.
_ Simple. Un grand vide est aussi révélateur qu’un grand plein. Ce rapport d’une sonde sonique indique un vaste espace vide. Et ce vide s’arrêtes juste sous ce lit. Je suis impressionné. Je ne pense pas que j’aurais été capable de me payer des brouilleurs soniques, dans ta position.
_ Capitaine, nous avons trouvé des propulseurs d’appoints. Environs deux cents pièces.
_ Je m’y attendais. Ainsi, tu ne te contentes pas de fournir des armes et des vivres aux civils et aux déserteurs, tu couvres également la retraite de ces derniers. Moi qui m’attendais à trouver simplement des renseignements mineurs concernant les manœuvres des spatiaux… Tu es une vraie mine d’or, mon cher Kyle. Tu aurais du te contenter de me révéler ce que je te demandais. Je n'aurais pas insisté.
Il s’adressa à ses troupes :
_ Embarquez les propulseurs.
Il reçut une communication urgente.
_ Capitaine, nous sommes face aux spatiaux.
_ Vous avez découvert ce qu’ils cherchaient ?
_ Pas exactement. Nous sommes tombé sur eux par hasard.
_ Par hasard ?
_ La végétation nous a empé...
_ Laissez tomber les excuses. Nous n’avons pas le temps. Tâchez d’en gagnez un maximum. Ne faîtes rien. Ces lâches n’aiment pas attaquer les premiers.
_ Bien, capitaine.
_ Terminer.
Il bascula la fréquence sur le groupe au nord, mais s’adressa à son unité.
_ Embarquez également les armes soniques et a ondes. Laissez tomber les vivres. Mettez les en évidences pour que les habitants les trouvent sans difficulté.
Il s’adressa à Kyle :
_ Toi, tu viens avec moi.
Il prit son communicateur et annonça au groupe au nord :
_ Capitaine ?
_ Le groupe a l’ouest est entré en contact avec l’ennemi, mais ne la pas engagé. Ce n’est qu’une question de secondes. Vous attaquerez deux minutes après le début de la bataille. Nous serons parachutés à l’est dans dix minutes environs. Poussez les spatiaux dans cette direction, nous leur tendrons une embuscade.
_ Bien, monsieur.
Tout le monde sortit du bâtiment. Une nouvelle communication arriva.
_ La bataille a commencé.
_ Déjà ?
_ Un tir d’origine inconnue la déclenché.
_ D’origine inconnue ?
_ Nous soupçonnons les spatiaux. Nous étions les cibles, mais nos radars sont tous négatifs.
_ Combien d’homme avons-nous perdu ?
_ Onze hommes, capitaine.
_ Onze hommes, en un seul tir ? Trouvez moi l’origine et prévenez moi immédiatement.
_ Bien, Monsieur.
_ Le groupe nord attaquera dans moins de deux minutes. Nous sommes nous-mêmes en train d’embarquer, nous arriveront dans moins de dix minutes à l’est. Poussez les spatiaux dans cette direction.
_ Bien, capitaine.
_Terminé.
Les préparatifs de départs continuaient. Les propulseurs et les armes venaient remplir les soutes des transporteurs. Quelques caisses de vivres avaient étaient déposées de manière à former une piste vers les chambres froides. La dizaines de vaisseau stationné près d’Osaka décolla sous peu.
Il annonça à son unité :
_ Enfilez les propulseurs d’appoint. Vous serez largué à l’est des troupes ennemies, en embuscade. Economisez et protégez vos propulseurs au maximum. Nos pièces restantes seront pour une autre unité
Quelques secondes plus tard, une nouvelle communication arriva du groupe au nord :
_Capitaine, nous engageons.
_ Bonne chance, leur dit-il.
_ Merci, capitaine.
_ Terminé.
Son communicateur annonça a nouveau une communication, mais en provenance du groupe à l'ouest :
_ Capitaine, nous avons localisé l’origine des tirs inconnus. A 43.3 Km sud 1.2 Km est de votre position. Ils proviennent d’un Magellan.
_ Vous voulez dire DU Magellan ?
_ Probablement. Mais rien ne vient le confirmer.
_ C’est sûrement lui que les spatiaux sont venu chercher. Laissez passer les spatiaux devant, contentez vous de les titiller. Pour tous, mettez les spatiaux entre vous et le canon du Magellan. Laisser les spatiaux se casser les dents dessus.
_ Bien, Monsieur.
_ Terminé.
Il se tourna vers Kyle :
_ Tu es en train de perdre de la valeur à mes yeux. J’en apprendrais bien plus grâce au Magellan qu’avec toi. Que décides-tu ?
_ Tue moi immédiatement, tu perdras moins de temps.
_ Je perdrais également une source rarissime en fusil sonique et à onde.
_ C’était un pur coup de chance. Jamais je n’en aurais d’autre.
_ Ne soit pas aussi modeste. Kyle, tu m’as aidé, même si c’était à contrecœur, à écraser ces limaces spatiales. Tu crois que ça ne compte pas ?
_ La guerre. Toujours cette maudite guerre !
_ La guerre est là, Kyle. Dans ta position, tu ne peux que la subir. Massacrer des innocents, c’est pas mon truc.
_ Je t’en pris, ne joue pas à ça avec moi. Je ne profite pas du malheur des gens pour leur vendre à prix d’or des produits de première nécessité. Il faut bien vivre. Et si tu ne les massacrais pas, je n’aurais pas besoin de faire ce genre de business.
_ Attention, Kyle, le prévint-il. Je ne massacre pas des innocents volontairement. J’essaye de les aider autant que possible, tant que ça ne dérange pas la mission. Comme je l’ai fait il y a quelques minutes.
_ Bien sur, tant que ton petit cul est bien au chaud dans…
Le capitaine le gifla.
_ Que les choses soient claires. Tu as décidé de te mettre à l’écart de cette guerre. Alors ne te plains pas si celle-ci te marche dessus. Pour ma part, j’ai décidé de faire bouger cette guerre. Pour ça, il faut se trouver au sommet de la hiérarchie. Et pour cela, il faut d’une part être vivant et d’autre part être dans les bonnes grâce de cette hiérarchie. Ce qui implique certains sacrifices.
Un homme vint l’interrompre.
_ Capitaine, nous approchons de la zone.
_ Sautez dès que possible. Evitez la précipitation.
Il s’adressa au groupe Ouest :
_ Je veux qu’une unité se dirige vers le Magellan. Restez dans l’ombre des spatiaux, ne vous exposez pas. A tous les pilotes, allez à la rencontre de l’unité que je viens de mobiliser dés que tous nos hommes auront sautés. Une fois en place, larguez les propulseurs. Puis posez vous prés de la lisière de la forêt.
_ Bien, capitaine.
_ Bien, capitaine.
Au bout de quelques instants, le vaisseau prit un nouveau cap et se dirigea vers le Magellan. Il enfila un propulseur d’appoint. Personne ne ferait attention à lui. C’était l’occasion de prendre le Magellan d’assaut. Quand il y arrivera, son exploit lui vaudra une belle promotion. Il s’approcha de son pilote :
_ Je veux que tu t’approches autant que possible du Magellan après avoir largué les caisses. Je sauterais.
_ Bien, capitaine.
Il se dirigea vers l’arrière du transporteur. Il vit les caisses tomber et s’éparpiller dans la forêt.
_ Unité Magellan, des propulseurs d’appoints viennent d’être largué, emparez-vous en.
_ Bien, Capitaine.
Son tour allait bientôt arriver. Il voyait à présent le Magellan. Son système de camouflage doit être sacrément efficace pour que nos radars ne repère pas une masse pareille. Quand il estima être assez proche, il s’élança.
La chute contrôlée dura moins de dix secondes. Il atterrit en douceur au pied du vaisseau cité. Il ne reste plus qu’à trouver la porte d’entrée. Il longea la coque en direction de la bataille. Les spatiaux cherchaient le Magellan, donc ils savaient où était l’entrée. Ils se dirigèrent vers elle. En effet, il apercevèrent le sas, et les spatiaux qui étaient en train de le percer.
"Vous n'espérez quand même pas que vous vous en tirerez aussi facilement." pensa-t-il
La « porte » tomba. Et une rafale de micro laser balaya les spatiaux. Les imbéciles. En attendant, cela lui dégageait le terrain. Il s’empara d’une couverture de camouflage. S’allongea le plus prés possible de la coque et étendit la couverture sur lui. Il avança en rampant vers le SAS troué. Quand il ne fut qu’a une dizaine de mètres du SAS un monstrueux exosquelette de presque trois mètres en sortie, ses armes tirant n’importe où et n’importe comment. Ce type est complètement taré. Il prit son communicateur :
_ Un exosquelette lourd est en train de pilonner l’ennemi. Soyez prudent. Unités volantes, surtout, restez à terre, vous vous feriez descendre comme des pigeons. Je vous indiquerais quand vous lancerez l’assaut.
_ Bien, capitaine.
La bataille se déroulait comme prévu. Les troupes des spatiaux étaient sous contrôle. Pour l’instant, le plus urgent était de mettre cette tour de défense hors service. Ensuite, l’exosquelette, si les spatiaux ne s’en occupaient pas avant. L’amas de metal mortel s’avança. C’était le moment. Ces tas de ferrailles ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Il accéléra la cadence, toujours sous la couverture. Je suis toujours dans le champ de vision des spatiaux. Même s’ils sont trop occupés pour faire attention à moi, je préfère ne pas prendre de risque.
Une fois à l’intérieur, il se mit à couvert et se releva. Il rangea en vitesse sa couverture. Un flash venant de l’extérieur lui fit cligner des yeux.
Une communication urgente demanda son attention :
_ Capitaine, les spatiaux ont envoie une GDP. Les estimations sont de UT 3 1.
_ Les chiens ! Ils vont le payer. Je veux deux unités qui bloquent la sortie de la forêt. Qu’ils prennent les fusils soniques et les fusils à ondes.
_ Monsieur ?
_ Je confirme l’ordre. Ces chiens ont sacrifié deux cents de leur soldat pour en détruire trois fois plus de notre coté. Je veux qu’on en détruise trois fois plus.
_ Ca fait neuf unités.
_ En effet, ça pose un problème ?
_ Avec l’unité qu’ils ont perdu, ça signifie une extermination totale.
_ Exactement. Je veux que ces salopard s’interrogent jusqu'à la fin de leur jour sur ce qui s’est réellement passé ici. Aucune info ne doit transpirer, c’est clair ?
_ Bien, capitaine.
_ Terminé.
Il inspira un grand coup. 432 hommes. Une grenade avait détruit 432 hommes sous sa responsabilité.
_ Tiens, qui voilà donc ?
Il se retourna. Le communicateur demanda à nouveau son attention.
_ Une seconde, Janus Winnfield, et je suis à toi.
Il prit la communication :
_ La tour de défense nous prend pour cible.
_ Que les unités volantes entrent en action. Repliez vous vers la lisière. Essayez d’attirer le plus de spatiaux possible. Seul 3 unités doivent rester. Utilisez le Magellan pour vous couvrir des tirs.
_ Bien, capitaine.
_ Terminer.
_ Toujours capitaine ? Il y a pourtant plus d’une unité à l’extérieur.
_ En effet. J’ai… J’avais, une division complète sous mon commandement. Mais peu importe. Sais-tu ce que ta présence et ce message me révèle ?
_ Si tu devines ce que je sais, je suppose que oui.
_ Ainsi, tu es passé du coté des spatiaux.
_ Jamais, tu m’entends, jamais je ne m’impliquerais à nouveau dans cette guerre.
_ Inutile de me mentir. Jonas Atrayde est dans cette tour. Seul un spatial s’acharnerait sur nous. Jonas s’est écrasé à proximité du vaisseau que tu as aidé à s’échapper et avec lequel tu as disparus. Et comme par hasard, je te retrouve dans un vaisseau qui n’est pas censé exister, dont les spatiaux veulent s’emparer avec un foutu spatial en train de descendre mes hommes.
Janus Winnfield
"Allons bon, toujours obsédé par ta haine... Tu changeras jamais... Tu resteras toujours le salaud qui nous a tous trahis...
_ Arrête de me faire la leçon, espèce de spatial...
_ Je suis pas un spatial... En fait, les spatiaux et vous ont pris en sandwich un pauvre groupe d'une dizaine de types dont je fais partie... Et on se fout de votre guerre...
_ Je le crois pas. Je te connais, toujours aussi fort pour bluffer."
Là, il commençait a me chauffer...
"Et quand j'aurai fini de prendre le vaisseau d'assaut, la récompense sur ta tête me vaudra aussi un promotion..."
Soudain, il mit la main derrière son dos pour en sortir...
Un fusil mitrailleur LHS a plasma modèle 254...
"Je crois qu'on a plus rien à se dire, Janus. Adieu."
Je me jetai sur le coté pour éviter la première rafale. Je sortis mes armes en même temps. Il vise... Il tire...
En un immense bruit sourd, des débris tombèrent dans la pièce... Je roulai sur le coté pour tirer au jugé. Raté.
"Alors, Janus, toujours pas compris que tu dois crever ?"
Il tira de nouveau...Les tirs ricochèrent sur un pan de mur.
Soudain, j'entendis le "Clic" de plus de munitions de son arme. Il activa son bouclier magnétique pour recharger.
Je sortis de ma cachette et tirai sur son bras. Il lâcha son arme immédiatement.
"Mais...Comment...tu...
_ Les boucliers d'aujourd'hui n'empêchent pas les vraies balles de passer..."
Je m'avançai vers lui et tirai dans son arme qui explosa sur le coup. Cette fois-ci, il commença a paniquer.
"Tu vois, t'as fait le mauvais choix..."
Je visai la tête et tirai...
... plus de munitions...
"Merde !"
Reprenant soudain du courage de par ce retournement de situation, il sort un couteau de son équipement et essaye de se jeter sur moi. Je l'esquive, sort mes couteaux de ma manche, et rapplique. Il esquive. Décidément, ca va être dur.
Soudain, une explosion se produit au dessus de nous. Distrait, il regarde au dessus pour voir d'ou elle provient.
Inattention pas conseillée...
Je m'avançai vers lui, mais soudain, il reprit son couteau et para le coup que j'allai lui porter... et avec un coup de pied, il me balança en arrière. J'atterris en catastrophe pour finalement glisser...
..., juste a l'endroit où j'avais fait tomber mon arme...
Je sortis un chargeur de ma poche...
Il s'en aperçut et se mit a foncer vers moi...
J'éjectai l'ancien chargeur et le remplaçai...
Il fonce en serrant son couteau dans sa main...
J'arme le pistolet...
Il est sur moi et lève son couteau...
BLAM!
Une balle dans la tête...
Il s'effondre. Je me lève et vide le contenu de mon chargeur sur lui.
1) Pour être sur.
2) Parce que ca me défoule, après tout ce temps...
Je pris le cadavre par le bras, je le trainai jusqu'a l'entrée et je le balançai dans la forêt toxique...
"M**** a son âme."
Finalement, je rentrai de nouveau dans le vaisseau pour observer l'évolution de la bataille.
Dr Nilane Bah
Mike ne répond plus à nos appels. C'est avec soulagement que je vois sur le petit écran de droite une fenêtre m'indiquant que la porte extérieure du sas vient d'être rouverte.
_ Cette fois, il est de retour ! Comment ça se présente à l'extérieur, Jonas ?
_ Mal, me réponds le militaire sans plus de commentaire.
Ils ont failli entrer. Notre position est plus qu'inconfortable.
_ Tout le monde dans la salle des commandes, crie-je dans le micro. Maintenant ! Lyliah, ramenez Xorth et Kara ! Rhoan, Mike revenez !
Je sais que ça ne sert à rien, si on est foutu, on est foutu, dispersés ou regrouper. Mais j'ai le sentiment absurde de mieux pouvoir les protéger, s'ils sont près.
Lilyah arrive presque aussitôt, avec ma fille et l'homme chat. Rhoan, lui, arrive nonchalamment un long moment plus tard. Il me jette un regard ironique. On dirait qu'il me nargue de ne pas parvenir à tout contrôler.
J'ai une sensation familière au creux du ventre. Il me faut quelques minute pour comprendre : c'est la même sensation que là bas, avant, lorsque j'ai du fuir la terre sous un déluge de feux. Une partie de moi s'est remise à réciter la vieille litanie "Ne mourrez pas, ne mourrez pas, je trouverais bien un moyens de nous sauver tous..." Suis-je à ce point désespérée ?
Il manque encore Mike. Mais lorsque la porte s'ouvre une troisième fois, c'est le balafré qui entre, au lieu de lui.
Je l'avais oublié. Il a un regard étrange.
_ D'où revenez vous, vous ? Ou aviez vous disparu ?
_ Ca ne vous concerne pas.
Mike n'est pas de retour. Il est peut-être blessé, ou tué... Tant pis. Il faut que je protège ceux qui peuvent encore l'être. Je tape quelques commandes, entre un mot de passe dans le micro. Le mode "quarantaine" est activé. Toutes les portes, tous les ascenseurs du Magellan sont désormais verrouillés. Advienne que pourra.
Jonas Atrayde
Presque tout le monde était enfin arrivé dans la salle. Ils discutaient derrière moi pendant que je continuais à mitrailler les troupes qui tentaient de s’approcher du sas principal. La situation devenait vraiment très compliquée, depuis que Mike avait cessé de repousser nos ennemis à l’aide de son exosquelette. J’espérais que les commandes de retour avaient fonctionnées et qu’il était bien revenu dans l’armurerie, sain et sauf ! Il n’y avait plus rien d’autre à faire que de retarder l’inévitable.
Les troupes Solariennes, autant que les troupes terriennes s’acharnaient à vouloir à tout prix rentrer dans le vaisseau ! Seulement, la seule tourelle de défense en état que je contrôlais n’allait pas pouvoir les repousser indéfiniment… Mais je continuais à tirer !
J’entendais des brides de conversation derrière moi, et ça n’avait rien d’encourageant. Même le savant n’arrivait pas à cacher ses inquiétudes. C’était maintenant clair que nous allions tous nous faire prendre ! Je pensais que seule l’armée Solarianne parviendrait à entrer, mais je me suis trompé, comme toujours ! Quel idiot j’ai pu faire ! Même si cela avait été mes compagnons qui étaient parvenus à rentrer, est-ce qu’ils m’auraient épargné ? Est-ce qu’il ne m’aurait pas déclaré traître puis fait enfermer ? Ou pire encore ?
Non, j’en avais déjà trop fait ! Je ne cherchais plus à viser les terriens, mais j’abattais tout être humain qui tentait de s’approcher trop près du sas, sans distinction ! L’ennemi n’avait maintenant plus qu’une seule tête et je devais à tout pris trancher cette tête si je voulais rester en vie !
La doctoresse et sa fille se rapprochèrent de moi. Cette dernière poussa un petit cri lorsqu’elle vit mon visage. Sans doute que je ne devais plus ressembler à rien, même pas à un être humain, à rien d’autre qu’à une bête sauvage assoiffée de sang qui ne voyait plus rien d’autre que ses proies. Cependant cela ne dura pas longtemps, car mes écrans devinrent noirs quelques instants plus tard. La dernière chose que je vis fut la grande lumière rouge d’une grenade à impulsions qui grilla tout le système de la tourelle. Je posais brusquement mes coudes sur le clavier et y jetais ma tête. Tout était perdu !
Les deux seules choses qui pouvaient encore retenir les soldats d’entrer, c’était leur propre combat et le sas lui-même, dernier rempart. Même si je devais apprendre à posteriori que la doctoresse avait condamné toutes les portes et les ascenseurs du vaisseau, ça ne changeait rien ! C’est nous qui étions condamnés… Il ne restait plus qu’à compter les minutes qui me séparaient de la mort.
Non, je ne voulais pas mourir, il ne fallait pas que je meure ! J’avais encore toute une planète à purger des Lambs avant que je rejoigne Lyse, l’âme tranquille. Il y avait encore une chance, une toute dernière chance de ne pas mourir. Je n’avais même pas encore le droit de désespérer !
Je me levais du siège, à la surprise du docteur Bah qui s’était penchée sur moi. Je me précipitais vers la console principale et m’assis sur le siège de commande. Je n’avais pas eu le temps d’étudier le système de navigation de ce vaisseau, j’espérais en tout cas que je saurais faire ce que j’avais à faire, simplement par instinct. Les autres vinrent quasiment se coller au dossier du siège, inquiets de ma réaction soudaine. J’avais du mal à taper les commandes nécessaires, car nous sentions tous de violentes secousses. Pourvu que la coque ait bien été réparée par les soins de Mike, sinon…
Bah était plus inquiète que les autres mais elle ne chercha pas à m’arrêter tant qu’elle avait une chance de deviner ce que j’allais faire.
Tout le système fonctionnait encore parfaitement, restait à savoir si le vaisseau allait suivre…
Les commandes avaient toutes bien été initialisées, et le réacteur principal au nutrylium était en train de tourner, lentement. Trop lentement !
_ Mais qu’est ce que vous faites à la fin !? finit par dire la doctoresse.
Je ne répondis pas tout de suite, j’observais la gauge du réacteur. 15 %, c’était vraiment trop lent !
_ Je vais faire décoller cet engin, répondis d’un ton monocorde.
Tous se reculèrent du siège par reflexe, le savant fut le premier à réagir.
_ Vous êtes malade ! Ce vaisseau n’est plus en état de supporter un décollage ! Et même s’il l’était, vous le faites démarrer sans faire de Check list ! Vous allez tous nous tuer !
_ Vous vous croyez où, savant de mes deux ? Dans votre labo ?! Ici on a pas huit mois pour faire partir dans l’espace ce vaisseau !
Je me remis à taper sur le grand clavier, l’air déterminé. J’ajoutais à voix basse :
_ Ca passe, ou ça casse…
_ Donnez moi ce clavier !
L’homme en blouse blanche m’aurait certainement sauté dessus pour m’arracher à notre seule chance de survie. J’entendis un bruit métallique sec, puis plus rien. Je me retournais et vis que le l’homme mystérieux (dont personne ne savait le nom) venait de brandir un de ses longs couteaux devant le visage du savant. Provoquant du même coup un mouvement de défense de la part de Xorth.
_ Laissez le faire !
_ Mais je viens de dire…
_ On se fout de votre avis, Rhoan ! C’est une idée folle, mais si elle marche on aura une chance de s’en tirer ! Si ça ne marche pas, on finira de toute façon au bout des fusils des armées qui sont dehors !
Il dirigea alors son regard vers moi.
_ Continuez, Jonas !
J’ignorais ce que je devais dire à cet homme, alors je me contentais de reprendre mon travail. Le réacteur était prêt à 60%, c’était suffisant pour faire décoller ce tas de ferraille mais pas assez pour le tirer assez vite hors de portée de toutes les armes dont disposaient les deux armées. Mais le temps venait cruellement à manquer. Tant pis ! J’enclenchais la commande de décollage, en poussant un grand soupir.
« C’est le moment de voir ce que tu as dans le ventre, mon gros ! » pensais-je.
C’est alors que je ressentis un violent tremblement, si violent qu’il fit tomber à la renverse les gens qui observaient par-dessus mon épaule. En face de moi, dans ce que je croyais être un simple mur noir, une immense baie vitrée s’ouvris lentement, arrachant le lierre mutant qui s’était accroché dans l’inactivité de ce vaisseau. Le réacteur émis un bruit si énorme que j’avais l’impression que cette carcasse était sur le point d’exploser.
J’imaginais facilement la mauvaise surprise pour tous les soldats qui allaient assister pour la plupart à leur fin : Un gigantesque morceau de métal, aussi volumineux qu’Oblivion était en train de s’élever dans les airs, comme le diable en personne sortant des entrailles de la Terre. Ils ne pourraient sans doute rien faire face au souffle implacable du réacteur en marche, arrachant les arbres et désintégrant tous les hommes à proximité.
Au fur et à mesure que nous nous élevions vers l’atmosphère, ce réacteur continuait de se charger. Cependant, je dus diminuer sa poussée. Je préférais sauvegarder l’énergie nécessaire pour faire fonctionner les boucliers subspatiaux.
Je venais de trahir toute ma race en aidant des Lambs à s’enfuir, et cela en fait… pour ma propre vie. Mes ordres, qui comptaient plus que tout, n’étaient à présent plus rien ! Lyse… comment est ce que j’allais faire, pour que tu puisses reposer ? Comment ?! Je venais de trahir la seule chose qui pouvait me permettre d’y arriver ! Comment est ce que j’allais faire maintenant ?!