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Chapitre 8 : La forêt poison

Mike Libane
Nous étions tous les trois dans l’ascenseur, descendant vers le rez-de-chaussée. J’étais un peu perplexe en allant dans cette forêt toxique, et voir ce qui s’y trouve. Mais je ne pouvais quand même pas laisser deux belles demoiselles risquer leur vie dans cet endroit dangereux.
Quand les portes s’ouvrirent, la chef se dirigea vers la porte de l’armurerie.
“Bon écoutez moi bien, dit-elle. Nous allons devoir aller dans cette forêt le mieux préparé possible, alors c’est pourquoi je vous donnerais des armes et des combinaisons."
_ Pourquoi doit-on y aller en combinaison ? demandais-je. J’ai enfin de prendre un peu l’air moi, y fait chaud ici.
_ Car si vous sortez sans protection, votre peau risque de gonfler et de virer au jaune, pendant que vos poumons seront liquéfiés sur place, me répondit-elle en faisant un petit sourire pour me rassurer quand même, mais je ne le fus pas vraiment.
_ Cette forêt est-elle si toxique que ça ? demanda la fille qui venait avec nous.
_ Oui, car la pollution du sol accumulée pendant des siècles fait que les forêts deviennent toxiques et rejettent des gaz mortels dans l'atmosphère. Les espaces respirables sont de plus en plus rare sur la planète.
Nous observions tous un silence, un peu gêné.
_ Bon, fini les cours de bio, place à l’action, reprit la capitaine.”
Elle ouvrit d’un coup la porte qui était en face d’elle, pour se rendre compte que c’était un placard.
“Oups, désolé, dit-elle gênée, je n'ai pas encore l’habitude de m’y retrouver dans ce vaisseau."
Elle ouvrit plus timidement l’autre porte, qui se révélait bien être celle de l’armurerie. Une grande salle s’offrit à nous, dont les murs étaient parcourus de plusieurs étagères, avec des centaines d’armes.
“Ouaaaaah, fis-je avec admiration, un canon à solénoïde calibre 22. Et là, des arachnos-bombe. OOOH y a même un gun à jet de plasma, c’est le pied."
Les femmes firent des yeux ronds.
_ Mais d’où vous vient cette connaissance des armes ?? demanda mon hôte.
_ Ben, entre deux réparations, je lis le “gun news”, répondis-je. Mais pour cette mission, je vous propose le Beretta calibre 15, à jet de fusion. Léger, peu de munitions à porter pour un grand nombre de tir, et vite rechargeable.”
Après quelques minutes de changement vestimentaire et d’équipement, nous étions devant la porte du sas, dans nos combinaisons vertes.
_ Bon, on y va, dis la chef dans le micro.
_ Dites, ça fait un moment que je vois un bouton là-bas, dis-je, et j’ai bien envie de savoir ce que c’est.
_ Bon, ben allez-y, on vous retient pas.
Je m’approchais dudit bouton, et appuyais dessus. Un long BEEEEEEEEEP ce fit retentir, et dans mon casque j’entendis la jeune accompagnatrice dire _ Abruti, c’était l’autodestruction !!!
_ Vous n’avez aucun message, dis une voix métallique.
Un petit moment de silence, puis je retournais près des 2 autres.
_ Euh, Mike … ?
_ Non, répondis-je en appuyant sur le bouton et faisant face au sas, me demandez pas ce que ça faisait là, je n’en sais rien.
Nous étions donc à pied d’œuvre, et je ne pouvais pas m’empêcher de regarder la ligne déglinguée du Magellan.
“Mais c’est une ruine !!" m’exclamais-je.
_ Euh, Mike ??
_ Ca va être impossible de réparer ça, je suis mécanicien moi, pas carrossier.
_ MIKE !!!
Je me retournais vivement, et vis une chose encore plus horrible que le Magellan. C’était une forêt, enfin si on pouvait parler encore d’une forêt, à l’air malade. Des feuilles noires pendent de branches vertes, mais d’un vert fluo. Et partout où l'on regardait, ce n’était que des troncs oranges, atténués par une brume verte omniprésente. Rien qu’à regarder le tout, une profonde envie de vomir vous sautait à la gorge.
_ Bon, on est pas là pour faire du tourisme, et puis je crois que vous n’avez pas envie de voir plus, dit la voix de la chef dans la radio, alors avançons…
Nous marchâmes dans des herbes rouges, d’un rouge presque irréel. Il y avait un silence tendu entre nous, alors je décidais, après avoir cru voir un arbre avec des tentacules comme branches, de casser ce silence.
_ Euh dites, c’est quoi vos noms, car avec tout ça, je ne sais toujours pas qui vous êtes.
_ Moi, répondis la chef de groupe, je suis Nilane Bah, mais vous pouvez m’appeler Nilane.
_ Enchanté, repris-je.
Elles eurent un petit rire, mais qui ne dura pas. Je continuais à regarder autour de moi, en me disant que si les “Lambs” avaient décidés de rester sur terre, qu’ils aient au moins le courage de garder en bonne état les forêts, pour donner de quoi faire jalouser nous les spatiaux avec nos forêts en synthétique. Tout d’un coup, je vis une chose qui faillit me remplir le scaphandre de ce que j’avais mangé le matin même.
“Qu’est ce que c’est que ça…
_ Ca, c’est un pouilleux, me répondit Nilane.
_ Mais qu’est ce qu’il fait ??
_ Il mange un autre pouilleux mort.
Le pouilleux, comme je pus le voir, était un sort de chacal, les côtes saillantes, avec la peau comme de la gélatine noire, avec le visage ravagé, les yeux rouges, les dents jaunes fluo et la “ truffe ” orange.
_ Beurk, c’est atroce, fis-je, on doit vraiment passer par là pour chercher ce qu’il faut pour votre fille ?
_ Non répondit-elle, c’est pas loin à gauche, venez.
Tandis que nous la suivions, j’entendis une sorte de “gragroum” derrière moi. Je me retournais vivement, pour voir une ombre disparaître derrière un tronc.
_ Beuh, j’aime vraiment pas cette forêt, fis-je en courant pour rattraper les deux demoiselles. ”

Jonas Atrayde
Je restais seul dans l’infirmerie, le savant fou ayant été raccompagné par Mike. J’aurais dû réagir quelques instants plus tôt lorsque la doctoresse avait demandé de l’aide pour cette mission à l’extérieur du vaisseau. A l’heure qu’il est, j’aurais déjà répandu sur le sol le sang de cette garce… Mais en y réfléchissant, elle m’avait peut être ainsi sauvé la vie sans le vouloir. J’étais tellement en colère contre elle que j’en aurais oublié ses bracelets que nous portions tous au poignet, il n’y avait qu’elle qui connaissait le moyen de les enlever sans dommage. En la tuant, j’aurais sans doute gâché l’unique chance de nous en sortir.
N’ayant plus rien à faire dans cette pièce, je me levais de mon siège et m’apprêtais à sortir pour rejoindre mon compartiment. C’est alors que j’entendis un bruit derrière moi : C’était Kara qui se retournait sur sa couchette, régulièrement de droite à gauche. Je voulais rester totalement indifférent, mais cette fille, cette petite fille si fragile me faisait presque pitié. Je finis par céder, puis décidais de me rasseoir. Je reprochais alors légèrement mon siège de la couchette.
La manière dont elle se retournait laissait paraître un grand malaise intérieur, tout comme les perles de sueur qui coulaient le long de son front. Je ne voyais vraiment pas ce qui me poussait à rester près de cette fille alors qu’elle ne pouvait même pas savoir que j’étais là. Des enfants comme elle, déjà blessés, malades ou en bonne santé, je n’avais pas l’habitude de m’en soucier. J’en avais tué un nombre incalculable au cours des nombreux raids aériens dont j’avais parfois mené l’assaut. Je n’avais aucune raison de m’en faire pour le devenir de cette fille, sa mère s’occupait très bien d’elle, même si je la voyais déjà morte dans ma tête. Il y a trois ans, je m’étais juré de ne plus jamais m’attacher ni aux femmes ni aux enfants, cela faisait beaucoup trop souffrir. Je commençais à retrouver des pensées plus neutres et indifférentes comme je les aimais, quand Kara vint soudain briser involontairement mes efforts.
“ Mmm… ma… ma… man. ”
Je me raprochais un peu de son visage par curiosité, elle n’était pas encore réveillée, elle ne faisait que murmurer dans son sommeil. Elle ne cessa pendant dix bonnes minutes de murmurer ce mot. J’avais envie de l’étrangler.
Quand j’entendais ce mot lorsqu’elle était éveillée, c’était déjà insupportable, mais ici, alors que nous étions seuls…
Je n’avais que peu de souvenirs de mes parents. Je ne me rappelais même pas ce que faisait ma mère dans la vie, c’était à peine si je me rappelais le son de sa voix. C’était mon père qui occupait le plus ma mémoire. Je me souvenais qu’il était un gradé dans l’armée d’Etrenank. Quel grade ? Je n’en savais rien. Pourquoi un militaire Solarian s’était il encombré d’un enfant ? Sans doute était ce ma mère qui m’avait voulu. Quand j’ai été en âge de comprendre les choses essentielles de la vie, ils m’avaient envoyé à Niltiem, un satellite artificiel d’Etrenank, pour y faire mon éducation militaire. Je n’avais rien demandé, mais je ne leur en ai jamais voulu pour ce qu’ils avaient fait. N’ayant connu que cela, je n’avais pas de raison de leur en vouloir de m’avoir imposé cette vie, car elle me plaisait, cette vie.
“ Ma… man… ”
Elle cessa enfin de répéter ces deux syllabes qui réveillaient tant de souvenirs. Bons ou mauvais, quelle importance, ce n’étaient que des souvenirs. Un seul valait la peine pour moi de s'en rappeler : Lyse…
J’étais seul avec Kara. Pourquoi ne faisais je rien ? Il m’aurait suffit de la prendre en otage et d’obliger sa mère à me retirer ce bracelet de mort ! Mais je repensais à ce qu’elle avait dit à propos de Rhoan, car c’était aussi valable pour moi :
Entre annihiler son ennemi depuis le cockpit d’un vaisseau et tuer froidement ce même ennemi en face, il y a une marge. Un fossé, un immense trou béant, même ! Elle avait beau n’être qu’une simple Lamb, je ne voulais pas le faire. J’attendrais encore un peu. Je pensais même que plus tôt, face à Lilyah lorsque je l’ai rencontrée sur le champ de bataille, je n’aurais…
Mais il ne fallait pas que je perde de vue mes objectifs ! Je n’avais pas du tout l’intention de passer pour un traître, même si personne d’Oblivion ne savait où j’étais. Je décidais de rester là, près de Kara, à attendre. La regarder fixement, continuant à se tortiller, m’éviterais peut être de me poser trop de questions, des questions plus importantes qui me feraient douter. Je ne voulais pas douter, il ne fallait pas douter.

Vamy Lilyah
Nous continuâmes d'avancer dans cette forêt. Enfin si on pouvait l'appeler ainsi. J'ai connu d'autres forêts plus jeune qui étaient bien plus belles que celles-ci. Peut être que maintenant, elles étaient dans le même état. Tout cela était à cause de cette stupide guerre. Enfin je devais cesser d'y penser ou j'allais être de mauvaise humeur. Et je ne croyais pas que mes compagnons l'apprécieraient étant donné ma "gentillesse" lors de mes mauvaises humeurs.
La route se poursuivit donc. Nous devions sans cesse enjamber des lianes ou un tronc tombé sur notre chemin. Bref il fallait surmonter toutes les difficultés de cette forêt. C'était un véritable labyrinthe naturel où tout pouvait arriver.
Soudain Nilane s'immobilisa. J'étais intriguée de cet arrêt soudain car elle avait dit que nous devions encore parcourir six heures de marche.
“Pourquoi sommes nous arrêtés, Nilane? demanda Mike.
_ Regardez. Ce sont des sables mouvants, fit Nilane.
En effet, une vaste étendue de ceq sables mouvants était visible en contrebas. Elle était si immense qu'il semblait plus sensé de les contourner malgré le fait que le trajet serait allongé de deux heures supplémentaires au minimum.
_ Nous devons longer cet obstacle et le contourner. C'est plus prudent. Si nous tombons là dedans, nous sommes fichus, dit Mike.
_ J'en suis bien consciente. Je crains que nous n'ayons pas le choix. La prudence l'exige, confirma Nilane.
Je regardais l'obstacle. Il semblait en effet plus sage de contourner l'obstacle. Cependant j'avais remarqué un tronc d'arbre au-dessus des sables mouvants. En montant dessus, on gagnerait bien plus de temps.
_ Non, c'est ridicule, fis-je. Regardez ce tronc. Il nous suffit de traverser les sables mouvants en montant dessus.
_ Cela parait hasardeux, jugea Mike.
_ Nous n'avons pas le temps nécessaire pour nous permettre de contourner ceci. Il nous faudrait au moins deux heures, peut être même trois. Il nous reste assez de trajet à faire pour en rajouter plus, répliquais-je.
Durant ce temps, Nilane observait le tronc et les sables mouvants tout en écoutant mes arguments et ceux de Mike.
_ Lilyah n'a pas tort. Nous pouvons gagner du temps. Mais le tronc supportera-t-il notre poids? fit Nilane.
_ Pfiu sans problème, rétorquais-je.
Je montais sur le tronc pour montrer qu'il était solide et stable. De plus, je sautais pour montrer qu'il ne céderai pas. Apparemment ma démonstration les convainquit puisqu'ils me rejoignirent. Nous avancâmes donc en file indienne sur le tronc.
Lorsque nous parvînmes au centre des sables mouvants, la partie du tronc où nous étions semblait moins solide et s'effritait. Pourtant je restais confiante. Je pensais que cela tiendrait. Mais sans le vouloir Mike se prit les pieds dans une des fissures du tronc et allait tomber. Celui ci était en équilibre très instable essayant désespérément de se stabiliser. Nilane et moi agrippâmes instinctivement une de ses mains chacune croyant réussir à le maintenir. Au lieu de cela, nous fûmes entraînés tous les trois dans une chute dans les sables mouvants.

Xorth
Quand je me réveillais, j’étais à nouveau parmi les arbres. L’expérience avait-elle réussi ? Je ne pouvais le savoir, et personne n’était là pour me le dire. Je n’avais plus qu’à attendre… Mais quitte à attendre, autant m’occuper ! Puisqu’un Dieu avait marqué ma couche, il fallait que j’en construise une autre, dans le même style que dans mon village cette fois, c'est-à-dire en hauteur dans les branches d’un arbre.
À peine avais-je commencé mon ouvrage qu’un sentiment d’urgence me parvint. Danger ! Quelqu’un était en danger ! Mais qui ? Une image me vint à l’esprit : La soercyé ! La maman de Kara était en danger ! J’en étais sur maintenant !
Sans réfléchir, je descendis de l’arbre où j’étais perché et me dirigea vers un coin de la forêt, là où la terre laisse place à la matière lisse et dure. Toujours sans réfléchir, je m’engouffrais dans une petite pièce qui s’était ouverte à mon arrivée.
“Rez-de-chaussée, dit-je instinctivement.”
L’ouverture se ferma et je sentis la pièce bouger. Quand l’ouverture se rouvrit, je sorti immédiatement. C’est alors que je me rendis compte que je ne savais absolument pas ce que je faisais. J’avais agi par instinct. Je me concentrai et remarquai alors quelque chose : J’entendais la voix de Kara. Faiblement, mais distinctement.
L’armoire, me dit-elle”
Comme si je savait de quoi il était question, je me dirigea vers un panneau et appuya sur un bouton. Celui-ci s’ouvrit, me permettant de voir de drôles de vêtements ainsi que des petites boites reliées à un petit objet transparent par une sorte de “ liane ”.
Casque à oxygène"
Je pris l’une de ces boites avec l’objet transparent qui lui était attachée. Sans vraiment savoir ce que je faisais, je m’accrochai l’objet au visage, couvrant ainsi ma truffe et ma mâchoire, et je serra la sangle retenant la boite à ma taille.
Ce fut à ce moment que je perdis le contact avec Kara. Je savais que je devais sortir, mais je ne savais pas comment. Comme pour répondre à ma question, une porte s’ouvrit. Je m’y engageais. La porte se referma derrière moi puis la paroi se trouvant devant moi coulissa.
Ce que je vis me stupéfia : Une immense forêt s’ouvrait à moi, mais à la couleur des arbres, je vis tout de suite que quelque chose n’allait pas. D’un pas hésitant, je pénétrai dans cet étrange endroit. Après quelques pas, ma démarche se fit plus sûre. Aucune odeur ne me parvenait mais une profusion de sons atteignait mes tympans. Un son en particulier retint mon attention. Me concentrant, je pus le reconnaître. C’était des cris !! Me fiant à mon oreille, je me dirigeai au pas de course vers les personnes en danger.
“Xorth ! C’est toi ?”
A l’énoncé de mon nom, je stoppais net. Je tournais la tête et c’est alors que je les vis : La soercyé, Lilyah et le Dieu qui avait marqué mon ancienne couche – Mike je crois. Ils étaient enfoncés dans le sol et se retenaient à un vieux tronc d’arbre. Ils étaient tombés dans la “terre qui avale” ! Comment les sortir de là ? Levant les yeux, je vis un arbre dont les branches allaient juste au-dessus d’eux. L’écorce était très lisse, mais je pouvais y grimper à l’aide de mes griffes. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il soit assez solide pour supporter mon poids…

Dr Nilane Bah
Mon cœur vient de se remettre à battre. Je me voyais morte. Morte, et Kara seule. Cet homme chat, j'ignore par quel miracle il a pu sortir du vaisseau, nous retrouver, mais peu importe, nous sommes sauvés.
Agrippé à la branche d'un arbre, il tend sa main griffue vers moi.
“D'abord Lilyah", dis-je avec un mouvement de menton vers la terrienne.
C'est tout moi, ça. Il faut que je joue les capitaines, que je n'oublie pas d'être la dernière à abandonner le navire en cas de naufrage. J'entends déjà dans ma tête rire le militaire, et Rhoan. Mais peu importe.
Avec un horrible bruit de succion, Lilyah est arrachée à la boue.
_ Ne bougez pas Mike. Continuez à ne pas bouger.
Je l'entends haleter dans son micro. Je me sens engourdie de partout. Le froid commence à traverser nos combinaisons. Lilyah est sur la berge, intacte. L'homme chat revient vers nous.
_ A vous, Mike. ”
Mike tend la main à Xorth qui tire, et l'arrache, de la même façon que Lilyah, au marécage.
Mon corps continue à s'enfoncer lentement, j'ai de la boue jusqu'aux épaules à présent. Je m'efforce de maintenir levé les bras que j'ai préservé pour pouvoir le tendre à Xorth au moment où il reviendra vers moi. J'en ai mal à l'épaule. J'ai maintenant de la boue jusqu'au menton. Enfin la patte velue m'agrippe, me tire, me tire désespérément. Je sens que la boue me retient, refuse de me laisser partir. Kara... Je ne veux pas être engloutie dans le sable.
L'étreinte de l'extraterrestre sur mon poignet se fait violente. Avec un cri sauvage il tire sur mon bras comme pour me l'arracher. Mais c'est la terre qui cède. Elle me relâche. A moitié assommée, je me laisse rapporter sur le sol.
“Docteur ? Appelle Lilyah. Nilane ?
_ Je... Je vais bien. Merci.
Mike et elle me regardent avec un air sincèrement inquiet. Je souris pour les rassurer.
"Tout va bien. Ce n'est vraiment pas passé loin, mais tout va bien."
Je regarde Xorth. Comment dit on merci, dans sa langue ?
"Lilyah, pourriez vous lui demander comment il a réussit à nous retrouver ?"
Tremblante, Lilyah essaye tant bien que mal de communiquer.
_ Il... Il dit que Kara lui parle dans sa tête.
_ Elle s'est réveillée ?
_ Non, elle dort toujours, mais... Il entend ce qu'elle pense. Il dit que ça a marché. Qu'il entend Kara, maintenant.
_ Mais... Comment est-il sorti du vaisseau ? J'ai verrouillé les issues.
Lilyah dit quelques mots, fait quelques gestes. Auquel il répond.
_ Il dit que la porte s'est ouverte. Qu'elle s'est ouverte seule.
_ Les portes ne s'ouvrent pas seule. Quelqu'un lui a ouvert. ”
Je prends ma radio et appelle le Magellan.
La voix maussade du militaire me répond.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?
_ Amenez moi Rhoan. J'ai à lui parler.
Un silence. Puis la voix de Rhoan.
_ Qu'est-ce que vous me voulez encore ?
_ Rhoan, pourquoi avez vous fait sortir l'homme chat ? Il ne sait rien de cette planète, il pourrait courir de grand danger !
_ L'homme-chat ? Quoi, l'homme chat ? Il est avec nous à bord, l'homme chat ! Comment il aurait pu sortir ?
_ Ne vous fichez pas de moi, Rhoan. L'homme chat est avec nous, et qui aurait pu trouver un moyen de lui ouvrir les portes...
Une main de glace m'étreint le ventre tendis que j'achève :
"A part vous."
Il ne ment pas. Je sais qu'il ne ment pas. Il pourrait, pour me narguer, mais ce n'est pas le cas.
_ Rhoan, vous et le militaire, enfermez vous dans l'infirmerie avec Kara, et n'ouvrez à personne avant que je revienne !
_ Comment ?
_ Faites ce que je vous dis ! Il y a un passager clandestin à bord ! On ne sait pas ses intentions !

Janus Winnfield
Ils rentraient au vaisseau, en état d'alerte. Je les vis sur la carte. Ce qu'ils ignoraient, c'était que j'écoutais toutes leurs conversations.
Cependant, je n'avais pas envie de fuir.
Un petit moment se passa, puis le bruit de l'ascenseur qui montait se fit entendre... J’activais les micros qui se trouvaient à l'intérieur ainsi que le scanner : La femme-docteur, le scientifique, le pilote que j'avais vu sur le vaisseau et le mécanicien montaient... J'entendis leurs conversations :
"On pourra le repérer si on est sur le pont... Les scanners montrent n'importe qui où qu'il soit sur ce vaisseau..."
Les portes s'ouvrirent et j'entendis un cri de surprise quand ils me virent, assis dans ma chaise et dos a eux...
"Vous en avez mis le temps..." commentais-je...
Personne ne parla pendant un instant... Puis la femme-docteur:
_ Qui...
_ Je suis ? Disons que je suis l'invité mystère et que je suis dans aucun des deux camps... C'est tout ce que vous avez besoin de savoir... Vous auriez pas une tasse de café ?
Elle porta la main à sa ceinture.
"A votre place, je vous déconseillerai de faire ca... Vous risquez de blesser quelqu'un..." l'interrompis-je.
Elle s'arrêta alors qu'elle avait saisi son arme...
"Je n'ai aucune envie de vous tuer, repris-je, mais il faut que vous ne le vouliez pas non plus. Sinon, les conséquences pourraient être désastreuses pour chacun d'entre nous, et ca, je ne le veux pas... Je crois que nous avons quelques intérêts en commun.
_ Lesquels ? demanda le pilote
_ Peu vous importe de le savoir..."
Le mécano réussit à me voir, et fit :
"Hé, mais je le connais ! C'est lui qui m'a assommé dans le vaisseau !"
_ Excellente mémoire.
Tout le monde me regarde...
"Maintenant que les présentations sont terminées, quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qu'il se passe ici ?
La doctoresse me regarda bizarrement.
"Et vous, comment êtes vous arrivé ici ? demanda-t-elle."
_ Bonne question, fis-je. Je vais faire court... fis-je
(...)
"En bref, vous ne savez pas dans quoi vous vous êtes engagé", résuma le scientifique...
_ On peut dire ca comme ca...
_ Vous auriez dû rester dans votre tour et vous y faire bombarder, tiens ! fit le pilote.
Je soupirais et me tournais vers les autres :
"C'est quoi le problème à tous ces militaires ?"
Le scientifique me répondit par un haussement d'épaules.
Pour plus de sûreté et pour que la conversation se déroule sans trop de dégâts, j'avais gardé mon arme cachée, ainsi que tout l'attirail que j'avais acheté chez Kyle. Mais j'étais toujours prêt à la dégainer.
La doctoresse me regarda:
"Vous connaissez déjà un peu l'histoire. Je résume le reste : D'autres sont ici aussi par hasard: Mike, le mécanicien; Jonas, le pilote; Xorth, l'extraterrestre et Lilyah, une femme qui n'est pas ici. Les seuls qui devraient se trouver ici sont Franck Rhoan, le scientifique, Kara, ma fille qui n'est pas là non plus et moi...
_ Dans quel objectif deviez vous vous trouver là ?
_ Vous avez sûrement entendu parler de moi ? demanda Franck.
_ Ouais, le fadingue qui a ruiné Itokyo et ses environs ? Joli boulot. J'apprécie le style...
_ Il n'empêche que son style... commença à crier Nilane comme elle s'énervait.
_ Moins fort.
_ Il n'empêche que son style a pris le bras de ma fille ! Il lui a coupé le bras ! Et maintenant, a cause de son arme, elle a une maladie incurable qui la tuera si on ne la guérit pas ! Vous entendez ! Elle risque de mourir !!
_ J'ai très bien compris... mais vous vous détournez du sujet...
_ Le Dr Bah demande que je reconstruise son arme et elle espère qu'ainsi que je puisse créer l'effet inverse de ce qu'elle a provoquée pour guérir Kara...
_ Et vous devriez espérer vous aussi, lança Nilane. Car sinon...
_ Vous me tueriez ? Vraiment ?
_ Si je dois encore vous répéter de la fermer, c'est moi qui vous ferai la fermer... définitivement." coupai-je
Silence...
"Bien... Vous avez vos objectifs, et comme il apparaît qu'ils ne me concernent pas vraiment...
_ La mort de ma fille ne vous toucherait pas ? demanda Nilane.
Je m'arrêtai. Le souvenir de ce qui s'était passé ce jour-là me revint en pleine figure... Une jeune fille que je n'avais pas réussi à sauver...
Je dois sauver celle-ci ! Il le faut !
"OK, je vais vous aider..."
La doctoresse me regarda sans comprendre:
"Mais pourquoi...
_ J'ai des raisons que je préfère ne pas expliquer... Je veux vous aider à la seule condition de ne pas porter ces bracelets... J'en ai étudié les effets sur votre ordi et je n'en veux pas, et inutile d'essayer de me le mettre de force. Bon, ceci étant dit, je vais faire le tour du propriétaire"
Je me levai pour me diriger vers l'ascenseur. Personne ne bougea. Quand j'arrivai à l'ascenseur, j'entendis la voix de la doctoresse.
"Hé ! C'est quoi votre nom ?"
Je réfléchis quelques secondes, puis lançai:
"John McClane."
Je la vis lever un sourcil
"Revoyez vos classiques."
Et j’activais l'ascenseur. Avant que les portes ne se ferment, je dis :
"Pour mon vrai nom, peut être plus tard..."

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