
Chapitre 21 : Broyeur de vie
Jonas Atrayde :
Je  me frottai la joue tandis qu’elle sortit de l’ascenseur, avec un air  furieux qui lui allait vraiment très mal. Jamais Lyse ne m’avait giflé,  même pour lui avoir parlé quelques fois aussi franchement que ça. Elle,  elle n’aurait jamais réagit comme ça ! Elle aurait réagit de façon calme  et posée, et elle aurait su reconnaître ses torts, même si en ce temps  là, c’est sans doute moi qui avait la plupart des torts. Mais qu’est ce  que j’avais fait de vouloir m’attacher à cette femme ? J’avais peut être  été abrupte, et c’est ça qui l’avait dérangé, pourtant, elle l’avait  mérité… Je savais que j’avais raison, elle ne connaissait dans la vie  que son métier ! Et sa fille dans tout ça… Non, en fait c’est moi qui  avait eu tort. Depuis que je m’étais fait retiré cet implant, je lui  avait fait une confiance aveugle. Je lui devais la vie, je lui devais ma  vraie vie, même si la vérité me cisaillait encore le cœur. Mais à  présent, j’avais vu une partie de ce que devait être son vrai visage… Et  je doutais à nouveau. Est-ce que j’étais en train de complètement me  tromper sur son compte, où est ce que j’avais totalement raison ? Mais à  présent qu’elle était partie sans se retourner vers moi, j’imaginais  que je n’aurais pas les réponses à mes questions avant un moment.
Je  sortais de l’ascenseur, alors que les portes allaient se refermer sur  moi. Se poser de telles questions pour le moment ne ferait que me  détourner de mon objectif premier qui était de décrypter le contenu de  cette carte antique. Je me dirigeais vers labo, tout en me frottant  toujours ma joue. Ce qui était sûr, c’est qu’elle eu l’art et la manière  de donner les gifles, j’en ressentais encore la chaleur sur le côté de  mon visage une fois arrivé au sas. Je devais passer devant Rhoan pour me  rendre à la salle au fond du labo où j’avais laissé mes instruments  allumés. Evidement, ce beau parleur de mes deux ne pus pas s’empêcher de  faire une remarque sur la marque de ma joue, que je ne cherchais pas  malgré tout à cacher.
_ Tiens le militaire, dit il en se levant  de son siège j’ai entendu comme un bruit sec qui venait du corridor,  vous savez ce qui a pu se passer ?
Il prit un air sarcastique qui  me dégoûtait au plus au point ! Il s’amusait à me dévisager, montrant  bien qu’il savait de quoi il parlait. Il rajouta en plus :
_ Mais  qu’est ce qui est arrivé à votre visage ? A laissez moi deviner ! Vous  vous êtes brûlé à la joue ! Venez, je vais voir si je peux effacer ça  avec mon prototype…
_ LA FERME RHOAN !!!
Je n’étais plus  d’humeur à vouloir lui répliquer et lui faire ravaler ses paroles comme  il le méritait, j’étais furieux.. Furieux comme Nilane devait l’être en  ce moment. Je claquais la porte du fond tandis que Rhoan continuait ses  sarcasmes dans le vide. Je m’appuyais contre la porte à soupirant.  Qu’est ce que j’étais en train de faire ! Voilà que cette femme occupait  toutes mes pensées quoi que je veuille faire. Pour le moment, il  fallait que je m’en débarrasse, et donc que je me replonge au plus vite  dans un séance de décryptage de cette carte étrange, il n’y avait plus  que ça a faire pour occuper mon esprit à autre chose. Je m’installais  sur mon siège et repris mes mouvements frénétiques sur le clavier, les  lignes défilant sur l’écran, comme depuis 2 jours.
Je ne trouvais  rien de plus que les autres fois pendant une bonne heure, mais au bout  de ce laps de temps, je découvris une chose intrigante. Un dossier  beaucoup mieux protégé que le reste de la carte. Il contenait des  informations sur une pierre, mais pas n’importe laquelle. J’avais  entendu dire, sans l’avoir vu, qu’une pierre noire avait été également  apportée par Xorth à Nilane pour qu’elle l’examine… Je ne la comprenais  pas ! Elle voulait déjà tant se rendre utile en tant que médecin,  pourquoi vouloir en plus sauver tout un peuple dont on avait comme seule  information qu’il avait été créé par mon peuple ? Pourquoi elle ne  s’occupait pas plutôt de sa fille qui crevait à petit feu !?
Je  me repoussais violemment du clavier, comme pour me réveiller d’un  cauchemar éveillé… Rien à faire, elle ne voulait pas sortir de ma tête !  Tout ce qui avait rapport avec elle me faisait immédiatement penser à  autre chose que mon objectif principal. Tant pis, je devais m’adapter et  faire avec, tant que je n’aurais pas la tête à trouver une solution. Je  recommençais à fixer mes moniteurs.
J’avais beau essayer de  resserrer au maximum l’image de l’archive, elle semblait rester floue.  Tout ce que je pouvais clairement voir, était qu’elle était d’un noir  éclatant, c’était peut être la même pierre qu’ELLE était en train  d’examiner en ce moment. Cela voudrait dire qu’elle a un rapport avec  cette mystérieuse base de laquelle venait la carte. D’après les  précédentes archives que j’avais réussi à décrypter, il semblerait que  cette base avait et en fait tout l’air d’un centre de recherche de très  haute sécurité. Si ce que je pensais se confirmait, cela voudrait dire  que ce centre étudiait la géologie de la planète, et en particulier ces  pierres… J’allais avoir définitivement besoin de Nilane pour tout  comprendre… Mais b*****, mais pourquoi je n’arrive plus à la détester !!  Il y a pas si longtemps, j’aurais souhaité qu’elle crève dans d’atroces  souffrances, et là...
Mais avant de m’adresser à elle, il  fallait que je déchiffre le reste de la carte. Cependant, avec une  information aussi importante, il ne devait plus rester grand-chose, je  sentais que j’allais enfin toucher au but.
Kara :
Il y a de la lumière, beaucoup de lumière… Et un drôle de bruit, un bruit sourd. 
C’est tout blanc, tout blanc ! J’entends des sons, des voix, elles sont basses… Et des sourires… j’entends des sourires… 
Je suis allongée, je n’arrive pas à bouger, recroquevillée sur moi. 
Des  mains, des mains ! Deux mains blanches, toutes blanches ! Elles me  frôlent et une voix ! Une voix, étouffée, claire qui chante !
Shaïno, shaïno… Na fi kran… Shaïno wanchi nouvol shi né
Quelle jolie chanson… Je crois que je la connais. 
Les  mains blanches m’enlacent. Que c’est bien, c’est chaud… Mais c’est  flou, à qui sont ces mains ? Il y a d’autres mains ! Elle sont plus  grandes, plus foncées aussi et…
« Non ! »
Je  suis sur mon lit, j’ai mal à la tête. J’ai fait un rêve ? Je m’en  souviens plus, c’était flou… J’entends encore la voix à la berceuse…  Hum… Qu’est-ce que c’était ? Je sais plus !
J’ai plus sommeil. Je me lève alors… 
«  Maman » a mis mes médicaments sur une table. Il y en a plus ! C’est pas  normal, pas normal… Et puis ils travaillent tous en ce moment ! Ils ne  jouent plus avec moi, ils ne me parlent plus… 
C’est pas grave, je jouerais toute seule… 
Je  sors de ma chambre. Tout est éteint ! Y a que les petites lumières. Et  c’est calme ! Très calme ! Ils doivent dormir… Non, ils travaillent, ils  font des choses pas normales…
Je descends avec l’ascenseur. 
Tiens  ! Mais c’est le laboratoire de « Maman » là ! La porte est entrouverte,  je vais voir ce qu’elle fait… Elle regarde une drôle de pierre noire…  La pierre noire ! Aelezig dit qu’elle est maudite. Encore des choses pas  normales. 
« Maman » n’a pas l’air bien, elle tremble un peu. Elle a froid ? Non, elle est en colère, triste, c’est embrouillé.
Elle  parle avec les autres. Elle travaille, elle dort pas, pour les Xorths,  pour les sauver. Elle soigne les Xorths, les rassure…
Et elle ne me voit pas…
Je  pars, il faut pas qu’elle me voit. Je croise personne dans les  couloirs, j’entends juste des voix dehors… des petites voix toutes  basses. C’est les Xorths. 
Je me faufile et finis par trouver la sortie. Et si je sortais un peu ? « Maman » le saura pas. Et les autres non plus aussi.
Il  y a les deux belles Lunes dans le ciel. Une blanche et une bleue. Elle  brillent très fort ! Le camp des Xorths est allumé, y en a qui doivent  dormir quand même. 
Je vais vers la forêt. Je traverse les  herbes. Elles sont bleues la nuit, c’est beau. J’arrive vers les grands  arbres. Et si je montais sur un d’eux ? Oui ! Je verrais les Lunes  encore mieux.
Je monte, ouh c’est dur ! Je m’assoie sur une grosse branche et je regarde le ciel. C’est magnifique, les étoiles brillent…
 Mike Libane :
Je n'arrivais à dormir.
Je  pensais encore à la conversation houleuse qu'il y a eu au diner. Et les  visages fatigués que j'avais vu, me pesait sur la conscience. Comment  cela allait-il finir ?? Tout le monde seraient sauvé, comme dans les  beaux films d'aventures ?? Ou tout le monde mourraient-ils, comme les  films à l'eau de rose cybergénétique? Je me levais, pour ne plus être  étouffé par cette anxiété. Je regardais par la fenêtre pour admirer  cette planète qui allait peut-être bientôt perdre cette forêt  luxuriante, pour laisser place à des bâtiments en béton armé deprimants.  Tout a coup, je voyais une forme qui sortait du Magellan pour aller en  direction de la forêt. La petite taille, et l'absence du système  capillaire très abondant caractérisant les Xorth, je pus deviner que  c'était Kara. Je décidais de la suivre pour la surveiller.
Je  sortais du Magellan, me dirigeant dans la direction prise de Kara. Je  la voyais qui montait dans un arbre, pour me tourner le dos afin de voir  les étoiles. Je m'approchais discretement, puis posa la main sur le  tronc de l'arbre, et lança sur un ton de rire :
_ Alors, on fait le mur gamine ?
Je sentis une certaine confusion au-dessus de moi. Comme si elle s'était retenu de tomber.
_ Oh c'est toi, dit-elle. Tu m'a fait peur !!
_ Oh pardon, dis-je en me marrant doucement.
Nous observions tout deux un silence, et les étoiles.
_ C'est la première fois que tu vois des étoiles?, dis-je au bout d'un moment.
_ Non,  je l'ai ai déjas vu quand maman et moi étions dans l'espace. Mais c'est  la première fois que je les vois a travers des arbres.
_ Sais-tu que l'étoile la plus brillante que tu vois, c'est l'alpha du  centaure? Et celle un peu plus bas, c'est la constellation de la vierge?
_ Oh, tu es astronome ??
_ Pas  du tout, c'est juste qu'une fois, quand il n'y avait rien d'intéressant  a l'holo-vision. Je me suis mis a lire un livre sur les étoiles, et  j'ai appris à les reconnaitre, bien que ici j'ai eu un peu de mal vu  notre récent voyage.
De nouveau, un silence contemplatif. 
_ Bon, bouge pas, je monte, fis-je.
Je  commençais difficilement mon ascension, et du l'interrompre quand la  troisième branche que j'attrapais cassa net sous mon poids.
BLAM.
_ Ouille,  fis-je en me massant les reins et entendant un rire joyeux au dessus de  moi. Finalement, je crois que je serais mieux par terre.
Franck Rhoan :
Après  mon accrochage avec Atrayde, je ne pus me remettre au travail. Pour la  première fois depuis vingt ans, je ne pouvais pas me résoudre à me  remettre a mon travail. 
_ Je n'en peux plus, murmurais-je à personne en particulier. 
Dans  un effort de volonté, je me levai, sortis du laboratoire, et pris  l'ascenseur. Sans réfléchir, laissant mes jambes me porter, je sortis du  Magellan, et commençai à errer au hasard, respirant a plein poumons  l'air nocturne. J'arrivai aux premiers arbres, et continuai de déambuler  lorsque qu'une voix méfiante me fit presque sursauter. 
_ Tiens, mais c'est Mistigri.
Je me tournai vers Mike, me forcant à adopter un air impassible.
_  Que venez vous faire ici? Me demanda t'il d'un air méfiant. Ca doit  être la première fois que vous sortez de votre laboratoire la nuit.
_ Ce que je fais de mes nuits de vous regarde pas, mécano, repliquai-je d'un ton aussi acerbe que je le put.
Je  m'apprêtait à me remettre en marche lorsque soudain la gamine fut  devant moi, me dévisageant de ses yeux d'enfant. Pur innocence, y  lisai-je. Inconsciemment, je fis un pas en arrière. Elle partu étonnée  et se rappprocha, me fixant toujours.
_ Pourquoi vous reculez? me demanda t'elle. 
Je  ne repondis pas, mais me figeait. Mike s'avança et se posta a coté de  la fillette, une main sur son épaule d'un air protecteur. Je le fixai,  et il me rendit mon regard. Mais ce n’était pas un mécanicien baraqué  que je voyais. Je voyais un pantin, au fil soigneusement enroulés autour  des doigts de Bah. Comme je pensais à elle, un méli-mélo d’émotions me  traversa. Beaucoup de culpabilité, volontairement écrasée sous de  l’orgueil et de la rancœur. La rancœur de m’avoir sortit de prison, la  rancœur de ne pas m’avoir tué. la rancœur de m’avoir poussé à  entreprendre la recréation de ce j’avais juré de sceller dans mon  esprit, loin de l’avidité des autres…et de moi-même. C’est sans doute  cette tempête d’émotions rugissant dans mon crâne qui entraîna ce qui se  passa ensuite.
_ Vous êtes le monsieur qui êtes tout le temps  enfermé dans la laboratoire. Vous êtes un amis de ma maman ? Je crois  que je vous ai déjà vu, avant que ma maman vous amène.
Je n'osais répondre. Que répondre de toute façon? Comment expliquer a une petite fille qu'on est celui qui a gâché son enfance?
Mike dut voir mon trouble, car il raffermit sa prise sur l'épaule de Kara, et lança:
_ Pourquoi ne répondez-vous pas, mistigri ?
_  Vous voulez une réponse? Je vais vous la donner, ripostai-e, ne pouvant  m'en empêcher. Oui, gamine, tu me connais. La lumière blanche, c'était  moi ! Ca, dis-je en lui montrant brusquement son bras de métal, c'est  moi ! Ton père et ta mère disparus! c'est aussi moi !
Mon ton  était dur. Je n'avais appuyé sur aucun mot de ma tirade. Mike se figea,  les yeux écarquillés. La fillette, elle, se raidit, puis s'enfuit en  pleurant. Je n'eut pas le temps de dire "ouf", que je me retrouvais  plaqué à un arbre par la poigne de fer du mécanicien.
_ Monstre! rugit-il.
_Allons, hoquetais-je, m'étouffant à moitié. Que vous arrive-t-'il? Mes propos vous choquent?
_ Vous n'avez donc aucun remord? Gronda-t-il, resserrant sa prise. Vous n'avez pas de coeur.
_  A quoi bon avoir des remords? Regretter le passé ne fait pas avancer.  Ce n'est pas seulement inutile, c'est stupide. Seul les faibles  regrettent. Les faibles, et les saints tels que Bah. Avoir des remord,  ou du coeur, rien de tout cela ne change grand chose, au final.
Il me lâcha, mais je le vis crisper ses poings. Sachant que le moindre de ses coup me briserai, je me raidit. 
_ Pourquoi ? Dit-il d'un ton grondant. 
_ Pourquoi j'ai détruit une ville, tué tous ses habitants et gâché la vie d'une enfant? Par dépit.
Voyant son regard incrédule, je fis ce que je n'avais encore jamais fait. Je m'adossai a un tronc, et me mis a me justifier.
_  Lorsque j'ai commencé a étudier les technologie, j'étais convaincu  qu'elles ne pouvait qu'aider les gens a s'en sortir. Je croyais la  technologie capable du meilleur. Au fil des années, je fis des  découverte incroyables. Une nouvelle source de chauffage, des système  médicaux robotisés qui devaient augmenté de 10% le taux de patient  sauvés dans les hôpitaux, des système de sécurités hautement  perfectionnés pour les transport, et j'en passe. Mais au bout de  quelques temps, je m'aperçus que mes découvertes, loin de servir la  cause que je défendais, était utilisées pour la guerre. Savez vous d'où  viens la technologie du "nouveau" canon à ions terrien? Relevais-je d'un  ton ironique. De ce système de chauffage que j'ai inventé, et qui  devait révolutionner la vie dans les villes. Plus je découvrais combien  mes recherche étaient perverties, plus je sombrais dans le désespoir.  J'ai alors été transféré à Itokyo. Là, les autorités me convoquèrent, et  me donnèrent l'ordre direct de fabriquer une arme de destruction  massive. J'ai bien sûr refusé, mais ils ne cessait de me repeter, sur  tout les tons, que ce ne serait que pour la défense d'Itokyo. 
Je  passai ma main dans mes cheveux, essayant vaguement de me rapeller leur  couleur d'origine. Mike restait silencieux, presque abasourdis.
_  J'étais jeune, continuai-je, et naïf. Il réussirent à me convaincre. Je  mis deux ans à mettre au point l'arme qu'il me demandait. Deux ans de  travaux acharnés, d'entêtement. C'est là que je créai le premier  Remanieur à Rayonnement Micro Moléculaire. Une arme capable de modifier  la structure de base même de la matière. Mais lorsque que j'émergeais de  mon isolement, je découvrit que l'armée avait fait du centre d'Itokyo  une base d'attaque à longue distance. Il n'attendait plus que mon arme  pour commencer les destructions. Cela me mit dans une fureur telle, que  par dépit, j'emmenai mon arme en dehors de la ville, sur un colline la  surplombant, et....
Je me tut un instant. Lorsque je repris la parole, ma voix n'était plus qu'un murmure.
_  Le 2R2M à trois capacité définies: Assembler les atomes pour crèer des  choses, les désassembler pour anihiler, et les condenser pour les faire  exploser. Ce jour là, je fis disparaître itkyo sans la moindre  explosion. En quelques minutes seulement. En quelques minutes, Je  detruisit une ville entière, et je tuai plus de six millions de  personnes. 
Je me tut. Ne pouvant aller plus loin, et je me laissai glisser le long du tronc. 
_ Mon dieu, murmura Mike.
_ Satisfait, persiflai-je. Maintenant que vous avez votre réponse, que comptez vous en faire ? 
Je em relevai avec difficulté, puis fis volte face et retournai vers le Magellan.
Bon sang, mais qu'est-ce que qui m'a pris ! me réprimandai-je. 
Mais quelque part, au fond de moi, je me sentis plus fort. Soulagé, en quelque sorte.
Jowy Benaldès : 
De  nouveau dans ce temple, devant cette porte qui refusai de "s'ouvrir".  Cela devait bientôt faire une journée que je cherchais en vain à  l'actionner. J'avais tout essayé, j'avais tapé dessus, tiré dessus avec  mon flingue, tenté de passer ma main dans ces étranges signes qui  ornaient les murs... RIEN N'Y FIT !! J'étais fatigué, je n'en pouvais  plus, je regardais le plafond, les symboles qui y étaient inscrit  étaient plus gros, mais mon esprit est trop faible pour pouvoir les  décrire, mais une chose était sure : ils représentaient quelque chose.  Mais quoi ? mon esprit était brouillé, que se passait-il, normalement, je  pouvait tenir éveillé plus de trois jours, et au bout d'une journée,  j'étais crevé, que m'arrivait-il ? Soudain, tout redevint clair: je me  levai d'un coup, en pleine forme. J'observai alors le plafond, c'était  évident, sur ce plafond était gravé la façon d'ouvrir cette porte,  maintenant, je n'avais plus qu'a comprendre ce que faisait l'être avec  la porte, j'essayai de me mettre dans la même position que lui, mais,  tout ce que je pouvais voir c'était un symbole bizarre, sans doute dans  l'écriture de ces hommes félins, je n'y comprenait rien. Je rejetait un  regard vers les symbole, la créature tenait une sorte de gros clou ...  un burin peut-être. Lorsque je regardais la deuxième gravure, la  créature semble taper sur cette partie de la porte, où il y a cet  étrange symbole, ressemblant à un huit mais où le trait du milieu est  coupé. Je ne comprenais pas de quoi il s'agissait, où devais-je taper ?  Je ne comprenais pas cet écriture et les gravures étaient mal faites.
D'un  coup, ma vue se rebrouillait de nouveau et je retombais a terre à bout  de force. Cinq minutes plus tard, je me relevai, de nouveau en forme,  mais que ce passait-il? Je regardais de nouveau ces gravures, je  comprenais un petit mieux, il fallais que je fasse quelque chose sur ce  symbole. Oui, mais quoi ? Je sorti du temple et pris un caillou pointu et  m'approcha de la porte.
_ Entre toi et moi, ma vieille, ça va pas coller.
Je  commençai par frotter la pierre dans les contours du symbole, sans  succès et puis, je me souvint de ma référence au huit, je ne savais pas  pourquoi, mais il me semblait que cette référence n'était pas totalement  stupide, je saisi ma pierre à pleine main et frappa un coup sec contre  la partie non gravée du "huit".
Un grand flash blanc se produisit  mais ma pierre vola en éclats: la maière dans laquelle la porte avait  était taillée était très résistante. Je sorti de nouveau de la salle et  reprit une pierre, plus grosse cette fois ci. Je frappa de toutes mes  forces, de nouveau un flash blanc, mais la pierre se fendit en deux. Je  jetai un oeil à la porte et ... STUPEUR !! Un morceau de la porte s'était  ouvert, je pouvais apercevoir une partie d'un autre temple. Je pris une  moitié de la pierre et reprit mon travail, frappait comme un malade, ma  main était en sang mais bientot, la porte était totalement ouverte. Je  traversai la porte et sorti du deuxieme temple. Je ne sentait pas l'air  habituel d'Etrenank, je n'y était pas encore. Seulement, non loin de là,  je voyais un autre temple. J'entrai dedans, exactement le même, vec les  même gravures... Je reprit ma besogne et ouvrit la deuxième porte, que  s'ouvrait, cette fois ci sur Etrenank.
Lilyah Vamy :
Je  venais de sortir du Magellan et me trouvai dans la forêt. J’avais envie  de marcher un peu de respirer un peu d’air pur. Il était si agréable de  se promener dans un si beau environnement. Je songeais à ma planète  originelle. Ce n’était pas là bas que j’avais pu admirer un si beau  paysage. Les seuls endroits où j’ai pu voir ce genre de spectacle,  c’était dans les livres grâce aux reproductions d’images, de photos et  de peinture. Je regardais la forêt. Tout semblait si calme et paisible.  Si il n’y avait pas cette fichue maladie qui faisait mourir les Nimrodh,  il me semblait que j’aurai pu prendre beaucoup de plaisir à me trouver  sur cette planète. 
Je marchais au hasard lorsque je distinguai  au bout d’un moment le village de Xorth. J’avançais encore un peu.  J’aperçus au loin des flammes. Je compris rapidement qu’il s’agissait  encore d’un bûcher funéraire. Les pauvres. Combien de victimes, cette  stupide maladie ferait elle encore avant que Nilane ne puisse trouver le  remède? Une larme ou deux perlèrent à mes yeux. Promptement, je portais  à ma main à mes yeux et les essuya. Cependant une voix m’interpella:
_ Vous pleurez, Liliah ? me demanda cette voix. 
Je me retournai en continuant de frotter mon œil gauche. Je reconnus Janus, le balafré. 
_ Ne soyez pas ridicule. Il s’agit juste d’une poussière dans l’œil, répondis-je.
Je  n’avais pas pour habitude de pleurer devant une personne, connue ou  inconnue, et je n’avais aucune envie de commencer à partir de  maintenant. Je fronçais les sourcils reprenant mon assurance coutumière.  
_ Qu’êtes vous venue faire ici ?demanda t-il. 
_ Une simple promenade. Tout va bien ici pour vous ?
L’idée  de demander si tout allait bien me glaçait le sang. Comment aurait on  pu aller bien dans un village où des êtres vivants agonisaient et où la  mort était omniprésence planant sur le village ? Je pouvais être stupide  par moment. 
_ Moi, je ne vais pas trop mal. Je suppose que par contre les Nimrodh pourraient aller mieux. me répondit Janus. 
_ Ne vous inquietez pas. Nilane finira par découvrir le remède qui les sauvera. 
J’avais  parlé d’une voix forte et convaincue. J’essayais plus de me convaincre  moi même qu’un remède pouvait être préparé à temps qui sauveraient tous  les Nimrodh. Pourtant je faisais confiance à Nilane. Je savais qu’elle  n’abandonnerait pas. Mais un docteur seul pouvait-il réaliser des  expériences qui nécessiteraient plutôt une armée de médecins. Je décidai  de changer le sujet de la conversation. 
_ Et que faites vous ici? Vous êtes tout seul au village avec eux. dis je. 
_ C’est  vrai. Mais je ne m’ennuie pas. Je les ait aidé à construire une sorte  d’escalier à leurs huttes. Ainsi ce sera plus pratique pour nous y  grimper.
_ Très ingénieux. En effet, nous n’avons guère de performance en ce qui concerne l’escalade d’arbres. ironisais-je. 
Janus  m’emmena voir les réalisations effectuées. C’était en effet ingénieux.  Du bas de l’arbre jusqu’à la hutte se trouvait des branches reliées au  tronc chacune à un mètre de distance. Toutes ensemble, elles formaient  un véritable escalier en colimaçon. Certes, ce n’était pas vraiment des  plus pratiques mais cela était beaucoup mieux que de grimper dans des  arbres si hauts. 
_ C’est de l’excellent travail. reconnus-je. 
_ Les  Nimrodhs sont remarquablement intelligents. Je n’ai eu besoin que  d’expliquer une fois, peut être deux, et ils ont compris comment ils  devaient procéder. dit Janus. 
Ce travail pouvait affirmer qu’il  fallait aider les Nimrodh. Ils ne méritaient pas de mourir. Ils étaient  trop incroyables et fantastiques pour cela. Nous devions les aider à  guérir. Nilane, nous comptions tous sur toi. Et puis .. à cœur vaillant,  rien n’était impossible.
Jowy Benaldes :
Non loin de là, une sorte de racaille buvait une  boisson à coté de son vaisseau, il me fallait ce vaisseau. Je m'approcha  de lui, sorti mon pistolet et le pointa sur lui.
_ Je vais prendre votre vaisseau, et vous allez vous laisser faire.
L'homme  ne dit rien, je montai dans son vaisseau et partit vers Oblivion.  L'engin n'allait pas très vite mais c'était tout de même mieux qu'a  pied.
Une heure après, j'arrivai à Oblivion. Je pourrai enfin  prévenir mes supérieurs de ma trouvaille et je monterais surement en  grade avec ça.
J'entrai dans le bureau de mes supérieurs en leur jetant un regard froid, un regard qu'ils semblaient apprécier.
_ Eh bien, caporal Benhaldes, que nous vaut cet venue, nous ne nous attendions pas à vous voir ici.
_ Je viens vous annoncer quelque chose qui risque de vous intéresser: une nouvelle planète viable.
_ Une planètre viable, tiens donc? Et où se situe-t-elle?
_ Ca je l'ignore, j'ai pris un passage interdimentionnel.
Mon superieur détourné un regard déçu.
_ Tant pis, nous aurons vite fait de la localiser, est-elle habitée?
_ Oui,  enfin peuplée, je dirais, mais ils n'ont pas l'air agressif, par contre  l'un de nos alliés, le caporal Atrayde s'est rallié à leur cause avec  des humains, j'ignore pourquoi.
_ Ce n'est pas grave, nous éliminerons ce traitre, vous pouvez disposer, caporal Benhaldes.
Je sorti de la base et repris le vaisseau. Lorsque je ramena la machine à son propriétaire, il me dit:
_ He! Enfoiré, t'aurais pus aller plus vite et faire gaffe, tu me l'as rayé.
Je  m'apprétai à sortir mon flingue et à le tuer lorsque je ressentis de  nouveau cette sensation de fatigue. Qui me fit tomber à genoux.
_ AH AH AH! Tu te soumets ? T'es pas malin comme gars, allez dégage !
Ma  force était revenue mais je ne me sentai pas de taille. Je retraversai  les deux portes qui se refermèrent derrière moi. J'étais revenu sur  cette planète pourquoi ? J'avais l'impression que mes jambes  me guidaient. Soudain ma bouche se remplit d'une liquide peu  appétissant. Je savais ce qu'était ce liquide, c'était ma salive qui  était empoisonnée, mais comment ... oh je voyais clair maintenant,  JONAS! Ce coup de poing n'était pas qu'un simple coup de poing, tu en as  profité pour me mettre des nanomachines sur le corps pour qu'elles  m'empoisonnent. Je crachai rapidement tout ce liquide visqueux, mais  c'était inutile, il y en avait trop, il ne fallait pas que j'avale, je  le savais. Je n'en pus bientot plus, je déglutis et avala tout d'un  coup, lachant un cri rauque ... non ... je ne devais pas ... trop tard  ... je ... devais ... récompensé ... tuer Jonas... tous ... pas mourir  tout de suite ... d'abord ... tuer ... tous ... mais alors ... pourquoi ?  ... Je ne devais pas ... Jonas ... tu t'es bien ... joué de moi... tu  as voulu ... faire croire ... que je m'en tirerai... non ... tu ... m'as  mentis ... et maintenant ... je suis ... je suis ... plus en vie ...  pas mourir ... pas ... maintenant ... non ... terminé... non ... ça ne  devais pas etre... fini ... maintenant... je ne devais pas ... mourir  ...
Kara :
C’est lui ! Je le savais ! C’est lui !
Les images explosent dans ma tête. Plein d’images floues, blanches… Et ça explose, ça explose !
« La grande Lumière » ! Il a fait la « Grande Lumière » ! Mon bras, mon bras !
Douleur, douleur ! J’ai mal et il a mal, il a mal aussi !
Il est tout embrouillé et il a mal, je l’ai senti. C’est lui pour mon bras… C’est lui ! 
Je regarde mon « Faux-bras ». J’ai envie de l’arracher. Mon bras, mon vrai bras ! Il est parti ! 
Et lui, il l’a enlevé ! 
Lui… Il a mal, il est bizarre, tout bizarre. Je sens une drôle de chose en lui. Et son regard, quand il m’a vue. Peur, peur… 
Aïe  ! Je suis tombée. C’est les arbres avec leurs grandes racines. J’ai  mal, j’ai mal. Et la nuit brille, les étoiles brillent… On dirait  qu’elles pleurent…
Je vois presque rien, tout est flou. Où je suis ? Pourquoi, pourquoi ?
« Kara… »
Non, non ! Je veux entendre personne ! Laissez-moi !
« Kara… Kara… »
Taisez-vous !!!
« Win dain a lotica… En va tu ri… Si lo ta… »
Qui… Qui ?! Ma tête, j’ai mal ! Et je suis fatiguée, si fatiguée…
« Fin dein a loluca… En dragu a sei lain… »
Ouh… Je me sens bizarre… bi…zarre…
Hum… Ca sent bon. Ca sent les fleurs qui brûlent…
Mais… Je suis chez Aelezig ! Elle est assise devant un feu et lance des fleurs dedans. Ca fait des couleurs très jolies… 
« Cheulos Kara, me murmure Aelezig.
_ Cheulos… »
Elle me regarde doucement, ses yeux sont beaux, très beaux… Ils brillent comme les étoiles qui pleurent.
J’entends rien dehors, y a pas de bruit. Et y a… de la brume ! On dirait que je suis toute seule avec Soercyé Aelezig.
Elle  me prend mon « Faux-bras » et m’assoie devant son feu. Un feu dans une  maison… C’est bizarre mais y a un trou dans le toit pour faire passer la  fumée. Mais quand il pleut, on fait comment pour faire du feu ?
Aelezig  sort de drôles de poudres de toutes les couleurs et elle les aligne en  chuchotant des mots que j’entends pas. Elle me regarde et me montre le  feu. Je dois regarder le feu, c’est ça !
La poudre argentée, elle l’a prend et la jette dans le feu. Les flammes deviennent bleues ! La fumée prend une jolie apparence… 
Aelezig  lance de la terre dans le feu pour le rendre plus petit, la fumée  grossit et Aelezig met ses mains dedans et fait des signes étranges.
La fumée se transforme en… Xorth ! C’est un Xorth ! 
Avec ses mains, Aelezig le fait bouger, il court, il court et il saute ! 
PAF ! Il a disparut ! 
Aelezig  met de la poudre rouge et la fumée est toute verte. Elle refait des  signes et là je vois un bonhomme. Il a pas de visage et avec ses mains  il fait une boule. 
Oh c’est un œuf ! Et le bonhomme s’envole… L’œuf explose et… des Xorths sortent ! 
J’ai compris ! C’est comme ça que les Xorths sont nés ! Un bonhomme est venu et il les a fait naître. Il les a créés !
Et  Aelezig mélange plein de poudre et la fumée devient violette et rose.  Plein de Xorths bougent et on voie deux groupes de Xorths. Ils se  battent, ils se battent ! Et un vieux Xorth arrive et arrête le combat.
Plein d’images arrivent dans la fumée. Des bébés Xorths, des monstres avec des piquants, des Xorths sur des animaux qui volent…
Oh…  la fumée est rouge… Et il y a une Xorth et un homme qui sont ensembles !  Ils… ils font quoi au juste ? Ils se font un bisou sur la bouche et…  ils disparaissent dans un éclair blanc ! 
Aelezig arrête ses signes et fais grandir le feu. C’est fini ? 
C’est l’Histoire des Xorths ! J’ai vu leur Histoire ! C’était beau, et j’ai vu plein de choses…
Soercyé Aelezig se lève et me montre le dehors. 
Le  soleil se lève ! La brume s’efface et le ciel devient rouge, rose ! Un  grand cri. Les Xorths appellent le soleil ! J’en vois deux qui sautent  sur place en criant ! Une maman Xorth serre son enfant et un vieux Xorth  chante.
Aelezig me tient l’épaule. Elle murmure…
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