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Chapitre 9 : Ce que la nuit découvre

Illustré par Tchoucky
 

          Tan-Klaroz et ses compagnons doivent fuir la ville d'Amarath Caras, où ils ont trouvé refuge, mais où un complot s'ourdissait pour les assassiner. En effet, il semblerait qu'il ne soit pas dans l'intérêt des elfes que le garçon de la prophétie réussisse à vaincre le Dieu dont le nom ne doit pas être prononcé, la race elfe pourrait alors s'éteindre avec le Dieu. Pour compliquer encore les choses d'avantage, Thurim Vessiel, le sorcier, vient de recevoir de son supérieur, l'archimage Trébonius, un ordre qui ne lui plait pas du tout... De plus, Tan-Klaroz n'est prêt à assumer ni sa position ni l'amitié qui se noue lentement entre Sabrane et lui.


Sabrane Hyle :

           Nous courions, à en perdre haleine. Je sentais mes compagnons autour de moi, courants aussi follement que moi, mais je ne voyais que l’énorme arrière-train du barbare, courant sans rien comprendre, faisant trembler les arbres au passage.
« Dites, fis-je en reprenant ma respiration, pourquoi ne pas plutôt vous accrocher à moi pendant que je me téléporte ?
_ NON ! Hurlèrent-ils ensemble.
_ C’était une idée comme ça, grommelais-je.
          On courut ainsi pendant six heures, s’arrêtant parfois pour que l’un de nous reprenne sa respiration, et, je dois l’avouer, c’était souvent moi, enfin plutôt, tout le temps moi.
             A la fin, Dame Bianne dit, les mains sur les genoux :
_ Bien, je crois que nous pouvons marcher maintenant.
_ Oui, mais pour aller où ? Fit messire Vessiel.
_ Pour le moment, il faut sortir de cette forêt, puis on verra après, répondit messire Tedzek.
            Tan semblait très mal à l’aise en écoutant notre conversation.
_ Tout est ma faute, dit-il finalement, il vaudrait mieux que vous me laissiez tout seul, car vous êtes en danger avec moi.
_ Allons, allons, Tan, fis-je d’un ton apaisant, nous nous sentirions encore plus mal si il t'arrivait quelque chose, et puis nous sommes des amis, non ? Et les amis ne se laissent pas tomber ainsi. N’est-ce pas, vous autres ?
           Ils semblaient tous avoir mangé quelque chose d’indigeste avec les visages qu’ils montraient. Sauf le nécromancien, qui lui semblait rigoler.
          Nous reprîmes tous la marche, ne parlant pas. On marcha des heures, jusqu’à ce que le soleil soit sur le point de se coucher.
_ Je veux que l’on s’installe ici, dit Tan.
_ Pas encore, dit messire Tedzek, nous allons marcher encore un peu jusqu’à ce que la lune soit haute.
_ MAINTENANT ! Hurla Tan, menaçant messire Tedzek de sa faux.
         Ce dernier semblait toujours impassible, mais j’avais vu une goutte de sueur perler à son front.
_ Bon, lâcha-t-il, c’est comme tu voudras. »
          La construction d’un camp de fortune dura peu de temps. Moi, je fus assigné au ramassage de bois. Quand j’étais revenu, un petit camp de toile, sûrement construit par un sort de messire Vessiel, se dressait devant moi.
« Bon maintenant, on peut se coucher, dit le sorcier constructeur en se passant le bras sur le front. »
          On commença à allumer un petit feu, dont la fumée avait été rendue invisible grâce encore au sorcier.
          Il faisait bon, la vue du soleil qui se couchait était magnifique. Je vis alors Tan disparaître dans les bois, sans dire un mot. Il me semblait étrange de s’éloigner du groupe, alors que la nuit allait tomber. Je le suivis à travers les bois. Cette petite escapade dura vingt minutes. Quand il s’arrêta, je me cachai dans un buisson sans être vu. Je le regardai, tandis qu’il était assis sur un rocher, voyant en même temps la lumière du jour disparaître peu à peu du sol. Quand il n’eut plus de soleil du tout, je fus témoin d’un magnifique spectacle.
          Je vis une auréole de bleu l’entourer, qui semblait venir directement de lui. Puis, ses jambes et ses bras devinrent plus minces, ses traits du visage s’affinèrent, ses cheveux descendirent jusqu’en bas de son dos, et enfin sa poitrine se gonfla. Finalement, l’aura bleue disparut comme elle était apparue, faisant apparaître une magnifique femme de vingt ans. Tan Klaroz, était donc un hétéromorphe. 
          Je ne fus qu’a moitié impressionné, car j’avais trois amis qui, le soir venu, se transformaient aussi. Un rouquin qui se transformait en loup-garou gardant son intelligence humaine, une fille se transformant en gorgone qui gardait toujours les yeux fermés, et un brun, qui devenait un fantôme. J’adorais me balader la nuit avec eux. Car eux aussi était des exclus, comme moi. Tandis que je pensais à mes chers amis, je mis une main par terre et cassai une branche sans le faire exprès. Tan tourna ses yeux vers moi, et dis d’une voix féminine :
« SABRANE ! QU’EST CE QUE TU FAIS LA ?!
           Je me relevai tant bien que mal, et répondis.
_ Euh, bonsoir dame Tan. »




Tan-Klaroz :


« Euh, bonsoir dame Tan. »
          Sabrane me dévisage avec un air semi étonné. Il est là, planté comme un arbre, se demandant sûrement ce qu'il lui arrive. La peur me dévore les entrailles. Je recule lentement du rocher, décrochant ma faux de mon dos.
_ C'est pas vrai... non, non ! Pourquoi ? Hein, pourquoi ?
          Sabrane s'avance, les mains en avant :
_ Euh... quelque chose ne vas pas, Tan ?
          Ma vue devient floue, ma peur et ma colère m'aveugle.
          Tous ceux qui m'ont vu(e) de nuit sont morts sans pitié. Normalement, je devrais le tuer aussi mais je ne peux pas ! Pas lui ! La seule personne qui m'ait parlé depuis si longtemps ! Je ne comprends pas ce que j'ai. Je fonce vers Sabrane, faux en avant et fends l'air. Je ne sais pas si je l'ai blessé ou pas, je continue ma route entre les arbres. Il faut que je fuie, que je quitte ces personnes et que je me fasse oublier de leur mémoire. Je fuirais encore et toujours. Il faut que je quitte cet endroit, ce pays... ce monde ?
          Je continue de courir, sans m'essouffler. Passant entre les arbres, les rochers, je cours vers un endroit où plus personne ne me trouvera, ne me verra, ne me parlera...


Len Arken : 
          Le crépuscule envahit le ciel. Le pont était complètement sombre. Un peu plus tôt dans la journée, j'avais découvert que Biran Sted transférait des documents importants par la voie fluviale.
           Le bateau passa au-dessous du pont.
           Alors, je me mis à foncer, j'utilisai un PSI d'invisibilité pour me jeter de la rambarde sur la poupe. Le bateau était assez petit, mais il avait l'air de contenir quelques gardes.
             J'atterris sans problèmes sur le bateau avant de rentrer discrètement à l'intérieur. Une fois dedans, le PSI d'invisibilité me lâcha. Dommage, j'allais devoir faire sans. Je me faufilai au nez et à la barbe des différents gardes endormis. J'arrivai dans la cale...
             ...pour découvrir la plus immense collection d'objets bizarres que j’avais jamais vu.
          Il y avait des gardes plein la cale. Ils étaient affairés à quelque chose, je ne vis pas quoi.
          Quelques instants plus tard, je rentrai dans une salle remplie de documents. J'ouvris plusieurs tiroirs où plusieurs dossiers s'affichaient mais qui ne pouvaient s'extraire que page par page.
          L'un d'eux portait le titre "Aestes"
          Eh bien voila.
          Soudain, j'entendis des voix:
« La paille est prête?
_ Oui, chef.
_ Les canots?
_ Prêts.
_ Bien »
             Pourquoi de la paille et des canots?
« Boutez le feu! »
           Alors, je compris. Ils n'étaient pas en train de déplacer des documents... Ils voulaient simuler un naufrage pour s'en débarrasser.
          Une odeur de brûlé se répandit dans le navire.
          Il fallait vraiment me dépêcher: j'extrayais les premières pages du document. Il y eut une explosion soudaine et je fus éjecté de la cabine.
« Chef, la poudre à canon...
_ Zut! Je l'avais oublié, celle-là.
_ FUYONS! »
           Je réussis difficilement à remonter dans la cabine. L'armoire à documents contenant tous les documents sur l'Aestes était tombée à l'eau. Il y avait un bureau. Je l'ouvris pour prendre quelques papiers avant de filer. J'activai un autre de mes PSI : le PSI de l'Oxygène pour me permettre de plonger et d'atteindre la rive, vivant.
                Quelques instants plus tard, j'examinai les documents que j'avais pris: D'après eux, l'Aestes serait une secte tentaculaire de chez tentaculaire: Elle impliquait même les hautes sphères. L'un des dirigeants de la secte était, bien sûr, Biran Sted. Ils étaient tellement impliqués que personne ne saurait les distinguer. Le seul signe distinctif, c'étaient leurs yeux entourés d'une minuscule aura de couleur ambrée. J'avais la liste de quelques uns de leurs principaux leaders. Cependant, la page qui m'intéressait le plus, sur les motivations de la secte, n'était pas présente : Elle avait dû être noyée par le faux naufrage. Les documents trouvés dans le bureau m'en apprirent plus sur Tan-Klaroz: Apparemment, Biran Sted croyait que Tan-Klaroz avait quelque chose de spécial qui pourrait détrôner le roi. Il avait essayé de l'acheter pour qu'il travaille pour lui, mais ça n'avait pas marché. Donc, il l'avait fait condamner pour un prétexte.
          Maintenant que j'avais des certitudes, je me demandais par où poursuivre mon enquête.


Val Harkan :

          Je fis un rapide tour du campement. Tout était calme, pas de danger à l'horizon. Je poussai un gros – très gros - soupir et me dirigeai vers le feu. Alors que je tendais les mains vers les flammes, tous mes muscles se tendirent. Un léger craquement avait réveillé mes instincts.
           Un cerf pensais-je.
            J'hésitai, pesant le pour et le contre, puis esquissai un grand sourire. Je me tournai vers Lhao et lui lançai :
« Lhao, peut-tu me rendre un service?
           Il me répondit par un grognement. Je pris cela pour un oui.
_ Si les autres me cherchent, continuai-je en ôtant mes armes une à une, dis-leur que je suis parti faire un tour »
          J'enlevai ensuite mon lourd manteau et même mon armure de cuir. Je ne gardai qu'une tunique grise. Je me tournai vers la forêt et m'y enfonçai sans hésiter.
Je laissai mes sens s'étendre, mes véritables instincts prendre le dessus. Je marchai pendant un petit quart d'heure lorsque je le vis. Un cerf adulte, magnifique. Je le contournai, et m'éloignai d'un quart de lieue de lui. Là, je me concentrai sur ce qui allait suivre. Lorsque je me sentis près, je me levai. La nuit était claire, je repérais chacune des empreintes du cerf, son odeur, le bruit de ses mâchoires mastiquant l'herbe. Sans même réfléchir, je poussai un hurlement vers la lune. Un hurlement s'adressant à toutes les meutes, un hurlement de loup. La chasse était ouverte.
*
**
          Une course. Le cerf fatigue. Bientôt il sera trop faible. Voilà. Sa gorge, la carotide. Il s'écroule, il est mort.
          Je repris doucement le contrôle de mes instincts, sans brusquer. Je jetai un oeil à ma tenue. La partie supérieure de ma tunique était couverte de sang. Mes jambes semblaient propres. Je regardai autour de moi. Je n'étais pas très loin du camp. J'avais sans doute fait une courbe en poursuivant le cervidé. J'aperçu une source, et me dirigeai vers elle, tirant le cadavre du cerf derrière moi. Je le lâchai à quelques mètres de l'eau et m'agenouillai devant la surface luisante. Je retirai mon haut et le roulai en boule. Je me lavai ensuite le visage et les bras. Je me redressai d'un coup en percevant un craquement de feuille morte.
          Une louve grise, au regard intelligent, apparu. Sans doute avait-elle sentit le cerf. Elle s'assit sur son arrière train et pencha la tête sur le côté.
« Celle-ci se demande si c'est bien celui-ci qui a tué ce gibier.
_ Celui-ci te le confirme petite sœur. Celle-ci cherche de la nourriture?
          Elle opina du chef.
_ Celui-ci te propose quelque chose, commençai-je avec un sourire, l'on te laisse la plus grande partie du cerf - une patte nous suffira - et en échange celle-ci me ramène une pierre de naissance.
           Elle parut intriguée, puis répondit:
_ Celui-ci a de la chance, la femelle de la meute de celle-ci va bientôt mettre bas. Celle-ci récupérera la pierre et tiendra le marché.
_ Alors c'est entendu.
            D'une simple traction, j'arrachai une patte arrière au cerf, puis je traînais la bête plus proche de la louve, la laissant là et reculant tranquillement.
_ Celle-ci a eu de la chance dans la chasse, ironisais-je. »
              Elle éclata de rire. C'est à dire qu'elle roula sa langue pour exprimer son amusement, prit le cerf et s'en fut. Je me redirigeai vers le camp avec un sourire, tenant toujours le morceau de viande imposant, lorsque je me retrouvai nez à nez avec Bianne. Son regard exprimait une totale incrédulité.
Non !


Bianne :

           Il ne bouge plus. Moi non plus.
          Nous restons à nous dévisager.
          Je m'entends murmurer d'une voix embarrassée.
"Je venais vous chercher. On lève le camp, Tan-Klaroz s'est enfui."
          A mon ton, ou pourrais croire que je m'excuse. Et c'est presque le cas. Je sais que j'ai vu ce que je n'aurais pas dû voir. C'est une chose d'avoir des soupçons, une autre de les voir se confirmer.
_ Enfui, me répète-t-il d'une voix rogue. Pourquoi ?
_ Sabrane a découvert pourquoi il se cachait la nuit.
_ Pourquoi ?
_ Il vous l’expliquera, dis-je.
          J'ai le besoin irrépressible de partir, de m'en aller d'ici. Il me saisit le bras et le serre violemment.
_ Un mot, un seul de ce que vous venez de voir, et je vous tue.
_ Je ne dirais rien...
          Je suis encore sous le choc. Mais quoi ? Je savais ! Du moins, je m'y attendais. J'ai encore dans les oreilles ce hurlement que j'ai entendu tout à l’heure, ce hurlement de loup, de vrai loup, qui a résonné dans toute la forêt... Mais je savais que c'était lui !
_ Harkan !
         Je l'interpelle alors qu'il s'éloigne en direction du camp.
_ Au cas où vous l'auriez oublié, vous m'avez déjà tuée, il y a quelques années, quand vous m'avez pris l'homme que j'aimais, qui me protégeait.
_ Je faisais mon boulot. Rien de plus.
_ Vous n'êtes qu'un outil, Harkan, un instrument; C'est bien pour cela que vous êtes en vie.
_ Je sais. J'ai entendu dire ce qui était arrivé à mon employeur. Mais que voulez-vous ? C'était un contrat comme un autre, je me suis contenté de le remplir.
          Je secoue la tête.
_ Comme un autre ? Ca a du être bien plus dans votre vie qu'un simple contrat.
_ Un contrat comme un autre. La "nature" de votre unique amour ne m'a pas empêché de l'exécuter comme n'importe qui.
_ Ce n'est pas le médaillon de n'importe qui, que vous portez au cou. C'est le sien. Pour que vous ayez pris la peine de le prendre sur son corps, il faut qu'il vous ait laissé un souvenir marquant.
            Il hausse les épaules.
_ Non, c'est parce que je le trouvais joli.
           Ca me coupe le souffle. Je suis au bord des larmes. Je les ravale rageusement, fait appel à tout ce que j'ai de haine en moi.
_ Vous n'avez donc aucun respect pour vos victimes ?
_ Si, beaucoup, quand elles sont dure à vaincre.
_ Et il ne l’était pas ?
_ Ben... Faut croire que non.
           Il a vu venir la gifle assez tôt pour l'arrêter avec sa main. Pas le coup de genou.
Tandis qu'il se plie en deux, je continue à le frapper avec mes poings.
_ Animal ! Homme loup ! Craché-je, mauvaise. »
          Je le laisse-là et m'enfuit.
            Qu'est-ce qui me prends ? Pourquoi suis-je comme ça ?
            Je ne dirais rien, je le sais. Rien à personne de ce que j'ai vu. Même avec la meilleure volonté du monde, je ne parviendrais pas à le dire. Pourquoi ? Je sais que ça ne lui fera jamais suffisamment mal pour payer la douleur qu'il me doit. Et ce secret est la seule chose qui me lie encore à mon bien aimé. Si je le divulgue, il ne me restera plus rien.
               Je respire un peu pour me calmer et retourne vers le camp, en essayant mettre de l'ordre dans mes idées.
              Hétéromorphe, c'est le mot qu’a employé Sabrane. Mais pourquoi ? A quoi sert-il que Tan-Klaroz soit hétéromorphe ? Rien n'arrive jamais au hasard, je le sais, alors pourquoi ? A quelle sombre machinerie appartient le secret de Tan-Klaroz.
           Les autres ont déjà plié bagages. Ils sont prêts à partir. Seul Harkan manque encore à l'appel.
« Eh bien ? Me demande Thurim Vessiel.
_ Je l'ai prévenu. Il arrive.
           J'ai froid. D'un seul coup très froid.
_ Messire Vessiel, murmuré-je. Nous devons retrouver Tan-Klaroz. C'est primordial.
_ Je sais, me répond-il.
_ Non, vous ne savez pas. Il est seul, Thurim. Il est tout seul. Il n'y a que nous sur qui il peut compter avec certitude, parce que nous étions destinés à le protéger. A part nous, il ne peut avoir confiance en personne. En personne. L'avez-vous déjà ressentie, cette sensation de ne pouvoir compter sur personne même pas soi-même ?
           Il ne me répond pas.
_ Le huitième compagnon, murmurai-je. Il faut qu'il soit là. Il est plus que temps. Je vais le chercher.
_ Le chercher ? Sans savoir ni son nom, ni l'endroit où il est ? Vous le pouvez ?
_ Oui.
_ Si vous le pouvez, pourquoi ne pas chercher Tan-Klaroz de la même manière ?
_ Je ne peux pas. C'est impossible à vous expliquer. Tan-Klaroz n'a pas d'âme. Pas encore. S'il n'a pas d'âme, je ne peux pas le retrouver.
_ Pas d'âme, répète Thurim, vous voulez dire que c'est un animal.
_ Non, vous ne m'avez pas compris. C'est un... Enfant. Voilà. Un enfant. Il ne s'est jamais rencontré lui-même. Il n'a ni conscience d'être, ni conscience de l'Autre. Alors je ne peux pas le retrouver.
_ Un enfant... Répète le sorcier.
           Il ne comprend pas et c'est normal. Ce sont des choses qui ne s'expliquent pas en langage humain. Je m'éloigne.
_ Je vous rejoins d'ici une à deux heures, avec l'homme qui nous manque. Veillez, s'il vous plait, à ce que personne ne me suive. »

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