Les images du site sont l'oeuvre de nos membres, qui consentent à leur mise en ligne.
 

Chapitre II : La prophétie.
Illustrations par Kallisto


 

Farkas Tedzek :

          Mon cœur s'arrêta de battre quand je vis tout le monde tomber dans un immense gouffre. Je n'aimais pas me montrer aux humains, mais il y a des limites à tout ! Je ne pouvais pas les laisser comme ça, au fond de ce gouffre ! Je m'avançai doucement vers le bord du trou et regardai. Il devait être vraiment très profond car, même avec ma vision nocturne, je n'en distinguais pas le fond. Je ne pouvais certainement pas sauter ! Il me fallait de quoi m'accrocher. Mais je ne distinguais aucune racine, aucune pierre sur les parois. Si seulement j'avais une corde... Mais étais-je bête ! Je pouvais la créer cette corde !

         Prenant une grande inspiration, je récitai une incantation puis plantai la pointe de ma lance dans le sol, près du trou. Une plante apparut et commença à grandir, puis une seconde qui s'enroula autour de la première. Je faisais tout simplement pousser une liane ! Quelques minutes plus tard, je repris ma lance, stoppant ainsi la croissance de la corde végétale. Je l'accrochai dans mon dos et entama la descente.


         Tout en descendant, je remarquai que la terre faisait place à une couche de calcaire, puis de l'argile apparut pour finir par une chose bien plus étonnante : Des pierres de taille ! Comment un monument pouvait-il se retrouver à plusieurs dizaines de mètres sous terre ? Je remarquai alors que les pierres étaient très anciennes et rongées par le temps et l'humidité. Elles s'étaient sans doute écroulées d'elles mêmes sous le poids de la terre et du calcaire qui s'étaient déposés au-dessus au fil du temps. Une odeur de renfermé me parvint aux narines quand j'atteignis enfin le vide d'une salle. La lumière ne parvenait plus à cette profondeur et pourtant, je voyais distinctement les murs, comme si c'était eux qui éclairaient. Mais je n'avais pas le temps de m'extasier devant ce phénomène, des personnes étaient coincées sous les décombres et sans doute blessées. Je me mis alors en devoir de creuser afin de les dégager au plus vite. A peine avais-je commencé, que j'entendis des gémissements de douleur. Quelqu'un était encore vivant ! Je redoublai alors d'ardeur pour le dégager au plus vite.

 


 

 

Len Arken :

          La forêt était de plus en plus sombre à mesure que la nuit s'installait.

         Ayant perdu la trace du sorcier, j'errai au hasard, avec l'intention d'en apprendre un peu plus sur les duellistes de l'heure précédente. Soudain, j'entendis un cri et des bruits de lutte, le tout accompagné de hurlements gutturaux.

         Je me précipitai vers la source du bruit.

         Un gigantesque _et je dis GIGANTESQUE_  type était là, debout, en tenant une femme par le bras. Un peu plus derrière se trouvait un autre homme, avec un habit bleu sombre. Je le vis en train de préparer quelque chose.

         "Décidément, cette forêt est plus peuplée que je ne le pensai pensai-je.’

         Soudain, l'homme au costume bleu fait un geste et une explosion se fait entendre, suivie immédiatement par un nuage de fumée. Il prend la femme par un bras et tous deux s'enfuient. Le barbare se met à les poursuivre. Prenant ma décision en un quart de seconde, je me jette à un arbre et je saute de branche en branche pour les suivre dans les hauteurs.

         Quelques voltiges plus tard, je vis la course de la femme s'interrompre quand ils percutèrent de plein fouet un homme qui arrivait par l'autre sens et que je reconnus immédiatement.

         "Oh, oh, revoilà le Magicien de la foudre."

         Sauf que là, il était accompagné d'un garçon que je ne connaissais pas.

         Le temps qu'ils se relèvent, le barbare saisit l'homme au costume bleu et se met à le secouer comme je ne sais pas quoi.

         La femme se précipite alors sur les deux combattants.

         C'est alors qu'un cri résonne tout près de nous et que le nécromancien de tout à l'heure se jette dans le groupe.

        "Mais ou je suis tombé, moi ?" pensai-je en voyant le groupe le plus étrangement constitué que j'aie jamais vu.

        Soudain, je vis arriver les esprits de la forêt. Ils étaient en colère. C'était bien la première fois que je les voyais dans cet état.

         De mon perchoir, je réussis à voir sans être vu. Tout le groupe se replia sur un rocher alors que les esprits se rapprochaient.

         Soudain, le jeune homme qui accompagnait le magicien prononça une incantation. Le sol aux alentours s'écroula.

        Immédiatement, je sautai sur un autre arbre et encore un autre pour ne pas être emporté.

       Quand les choses se furent calmées, je vis un elfe sortir d'un endroit que je n'avais pas vu, qui planta une corde et qui descendit dans le trou...pardon...Le gouffre.

       Quand il fut descendu, je sautai de mon arbre et regardai le trou.

       Pas de chance pour ces types, pensai-je en haussant les épaules et en m'éloignant.

       Quelques pas plus tard, je m'arrêtai, me retournai vers le gouffre, puis vers la forêt, de nouveau vers le gouffre, de nouveau vers la forêt...

       "Décidément, je suis trop sentimental, ces derniers temps."

        Je me dirigeai alors vers le gouffre histoire de continuer à les observer sans être vu et intervenir si, dans un cas extrême, on avait besoin de moi.


 

Skronk :

          Les araignées !!! Non pas ici, pas maintenant… Tout mais pas ça !!! Skronk commence à courir partout. Il ne faut pas qu'elles l'attrapent ! Skronk ne veut pas être dévorer ! Pas beau, pas les araignées ! Non non non non , pas ça !!!

          Complètement paniqué et ne cherchant même plus à voir où il va. Percutant arbres et rochers. Les yeux fixés par terre et les mains sur la tête.

          Le sol tremble. Ce sont les araignées ! Elles veulent Skronk, mais Skronk ne veut pas mourir.

          Le sol se dérobe sous ses pieds. Paniqué, il se laisse tomber. Après quelques secondes qui lui paraissent des heures, il touche enfin quelque chose. Il s'étale de tout son long. Au moment de se redresser, il sent la terre de nouveau trembler, et des dizaines de gravas tomber sur lui. Et pour la deuxième fois de la journée, il sombre dans le néant.

          Reprenant peu à peu ses esprits, le contact rugueux et froid de la pierre mord son dos. Les nerfs à vif, il se dégage un bras, prend appui sur sa main libre et ces genoux, réussi à se soulever en entraînant les gravas.

          Pourquoi il fait tout noir ??? La seule chose qui lui revienne en tête, c'est l'homme qu'il poursuivait dans la foret.

          « Hoooo , il y a quelqu'un ? Petit Homme ? Où es-tu ? Skonk veut te parler. Viens voir Skonk.... »

          Il attend quelques secondes… pas de réponse. Enervé, il donne un coup de poing dans la paroi la plus proche et une petite pierre lui tombe sur le nez. Il lève la tête et voit une brèche par où les rayons de la Lune s'infiltrent. Il jauge la paroi. Rien de très méchant selon lui. Il tente une ascension mais très vite, au bout de quelques mètres, il glisse et tombe sur les fesses.

          Vexé dans sa fierté plus que par la douleur, il recommence. Au bout de quatre tentatives, il change d'option.

          La caverne où il se trouve est exiguë. Il est entièrement entouré de pierres, sauf le plafond qui est ouvert. La paroi qui est devant parait plus fragile car entièrement constituée avec les débris qui sont tombés lors de l'éboulement.

          Avec un grand sourire, et tout en hurlant qu'il veut voir le petit homme, il s'élance contre le mur de pierre, épaule en avant.

          Au bout d'une dizaine de tentatives, toujours en hurlant, le mur s'effondre, ce qui révèle plusieurs silhouettes qu'il à du mal à distinguer dans la pénombre, mais une lui est familière : c'est le petit homme avec qui il n'avait pas fini de jouer. Le sourire aux lèvres Skronk s'approche.


 

Bianne :

         Tout mon corps me fait mal, mais je crois que je n'ai rien de cassé. Je serre toujours l'apprentis mage dans mes bras, comme un petit enfant fragile. Il s'est évanoui. Une poche d'air au-dessus de nous me permet de respirer. J'essaye de bouger, mais ces pierres sont trop lourdes. Je pousse un gémissement vain en essayant de repousser la couche de gravas qui pèse sur moi. Soudain, une lumière. J'entrevois l'ombre d'une main. Quelqu'un est en train de nous dégager.

«  Quelqu'un ? Il y a quelqu'un ?

         La personne ne répond pas, mais le trou s'élargit. Je parviens à me hisser à travers et à tirer le gamin après moi. Je tousse en respirant l'air libre de la nuit. A la lueur faible de la lune, tombant à travers le gouffre que nous avons formés, j'aperçois mon sauveur.

         Un elfe sylvain ? Mais que fait-il si loin de son pays ?

_ Merci, murmurai-je.

        Sans me répondre, l'elfe se penche vers le garçon. Il semble avoir reçu un choc, mais il respire sans difficultés.

       Un hurlement déchire mes oreilles. Ca vient de l'autre côté de la paroi. On dirait que le barbare est bien en vie... Et que son caractère ne s'est pas amélioré. Harkan, le sorcier, et Lhao, où sont-ils ?

       Sans plus prêter attention aux hurlements du barbare, toujours prisonnier derrière la paroie, je me mets à creuser dans les éboulis. L'elfe vient joindre ses efforts aux miens.

_ Harkan ? Si vous m'entendez, manifestez vous !

_ Bi... anne ! appelle une voix non loin, à ma droite.

       Aussitôt, l'elfe et moi redoublons d'efforts.

       Nous dégageons Val Harkan des décombres. Il saigne abondamment du côté droit. L'elfe sort de sa besace une poignée de feuilles séchées, qu'il applique sur la blessure pour arrêter le sang. Harkan le regarde faire avec ses yeux de fauves, ces grands yeux vert impénétrables. Puis il se penche sur son sauveur, et murmure quelques mots à l'oreille de celui-ci. Aussitôt l'elfe se fige. Il regarde Harkan, surpris, puis les deux se mettent à parler.

      Voir Harkan parler l'Elfique ne me surprend pas. Je le soupçonne d'avoir vécut un temps parmi les elfes. En tout cas, je sais qu'il connais pas mal de leurs secrets. Ce qui m'intéresserait, c'est de savoir d'où il venait, avant d'être chez les elfes. J'ai bien une théorie, une vague théorie, mais elle est si folle que je n'ose pas me la formuler à moi-même.

      Je n'ai pas le temps de tergiverser. Une voix m'interpelle.

_ Oh eh !!!! Quelqu'un peut m'aider ?

_ J'arrive ! crie-je en me remettant à creuser.

      Soulevant une pierre, je découvre la robe décorée de runes du sorcier. Je l'attrape et tente de le hisser hors du trou.

_ Grand merci, ma Dame. J'étais dans une position vraiment inconfortable. Thurim Vessiel, pour vous servir.

_ Bianne. Bianne tout court.

       Nous n'avons pas le temps d'aller plus loin dans les présentations. La paroi rocheuse vient de se fendre en deux, laissant place au barbare, plus furieux que jamais. Il nous regarde en clignant les yeux, et aperçoit Harkan. Un sourire mauvais apparaît sur ses lèvres et il se précipite sur lui.

_ Ah non ! Crie le sorcier_ Thurim Vessiel. Ca suffit comme ça ! Nar al Kamaoc, entao Narké !!!

         Une lueur jaillit de sa main, s'envole et va se balancer devant les yeux du barbare... Aussitôt celui-ci ce met à sourire.

_ Amis ! Amis de Skronk ! Amis.

          Je le regarde avec un air de pitié. Je n'aime pas beaucoup ce genre de sortilèges, je trouve ça déloyal. Mais Thurim Vessiel ne semble pas avoir le moindre souci avec sa morale. Il descend du tas d'éboulis et vas rejoindre le jeune mage qui est en train de se réveiller.

_ Bon, je crois que nous sommes à peu prêt tous intact.

_ Non, dit l'elfe. Il y a encore quelqu'un à dégager.

_ Le nécromancien, dis-je.

          Le regard de Thurim Vessiel se fait dur.

_ Faut-il vraiment le dégager ?

_ Chut, répond Harkan. Laissez moi me concentrer.

          Il se fige. Pendant un moment, rien ne bouge sur son visage. Moi seule, je dois le remarquer, cet imperceptible mouvement de la narine. Comme pour capter une odeur.

_ Il est là, fait-il avec certitude, désignant un coin du tas de pierre et de terre.

         L'elfe se met aussitôt à creuser, aidé par le sorcier, visiblement mécontent d'avoir à le faire, et du barbare, qui rigole :

_ Skronk, aussi ! Skronk aussi ! Skronk veut jouer avec les pierres !

        Je m'apprête à les rejoindre, mais une sensation étrange me prend. D'abord imperceptible puis de plus en plus forte. Ca vient de la brèche creusée dans la paroi par le barbare. Quelque chose m'attire à l'intérieur, dans cette salle obscure...

          Derrière moi, mes compagnons on réussi à dégager Lhao.

_ Bianne, appelle la voix d'Harkan, qu'est-ce que vous faites...

         Je suis devant la brèche obscure, interdite.

_ Quelqu'un a de la lumière ? Demandai-je.

         Sans attendre la réponse, je m'avance à travers le trou, et marche à tâtons. C'est là. Ca m'appelle. J'en suis sûre. C'est tout prêt.

         Une lueur bleue m'éclaire. Je suis dans un couloir, sur lesquels sont gravés des écritures... Des écritures de l'âge du monde... Je commence à déchiffrer, quand la voix d'Harkan m'interromps.

_ Bianne, au cas où vous l'auriez oublié, nous ne sommes pas là pour visiter.

         Je me retourne.

         Les autres m'ont suivie. C'est le sorcier qui nous éclaire avec son épée.

_ C'est incroyable, murmure-t-il.

_ Vous comprenez ce qui est écrit ? Demande l'elfe.

_ Oui, ce mot-là signifie "Cercle", répond-il en désignant un symbole.

_ Non. réponds-je, il signifie "Cycle".

_ Permettez, je sais bien ce qu'il signifie ! J'ai étudié suffisamment longtemps.

_ Oh, fait la voix ironique de mon rival, notre amie Bianne a sans doute elle aussi de très bonne références...

_ La ferme, Harkan ! m'écrie-je paniquée.

           Je ne sais pas ce qu'il comptait dire, mais je n'aime mieux pas qu'il termine sa phrase. Il y a des choses que je ne veux pas voir révélées.

          Désireuse de détourner l'attention de moi, je m'avance au bout du couloir.

_ Venez voir !

         Ils me rejoignent. Devant nous, une rotonde. Au centre, une Stèle. Un texte y est gravé.


 

Matamune Diasel Ashcroft Lartos Hao :

          J’observe le sorcier et l’elfe me dégager avec le barbare derriere, Skronk. Ils finissent par me libérer et je me lève, en jeta un regard méprisant vers ceux qui m’ont sauvé.

« Pfff, me faire sauver par ces inférieurs, je préférais rester coincé, pensai-je »

          C’est alors que j’aperçois la femme qui avance à tâtons dans la brèche.

_ Bianne, l'interpelle l'homme à l'allure de chasseur.

         Mais la femme n'écoute pas. Elle disparaît dans le trou, comme hypnotisée.

        Le sorcier a levé son épée qui brille d'une lueur bleue. Pff, quel frimeur, avec son jouet !

        J’ai bien envie de me sauver et de les laisser à leur triste sort. Mais, je n’arrive pas à m’enfuir, comme si j’étai attiré par ce groupe.

       J’ai toujours été seul, c’est d’ailleurs pour cela que je me sens toujours supérieur aux autres.

_Alors, qu’est-ce qu’il se passe ? On est où ?

       Je vois alors des éclairs jaillir des yeux de mes « alliés » et je comprends que ce n’est pas le moment de poser ce genre de questions. Je me contente de les suivre, sans rien dire, à l'intérieur de la brèche.

      Nous sommes dans un couloir. La femme que le chasseur a appelé Bianne est immobile au milieu. Elle fixe les murs, sur lesquels sont gravés des écritures... Jamais vu ce charabia. Ca doit être une langue sacrément vieille. Mais elle les fixe comme si elle arrivait à les lire. Bien sùr, je ne comprends pas un mot de ce que cela signifie.

_Bianne, fait le chasseur, au cas où vous l'aurez oubliez, nous ne sommes pas là pour visiter.

            Elle l'ignore, et regarde le sorcier, qui semble aussi fasciné qu'elle par ce qui est gravé sur le mur.

_ C'est incroyable, dit-il.

_ Vous comprenez cette écriture ? demande l'elfe sylvain.

_ Oui, ce mot là signifie "Cycle", répond le sorcier, avec une voix ampoulée pour se donner l'air important.

Je vais le remettre à sa place, mais j’entends aussitôt Bianne dire :

_ Non, ça signife « cycle .» 

_Permettez, s'énerve le sorcier, j'ai étudié suffisement longtemps, je sais ce que ça veux dire.

_ Oh, répond le chasseur, ironique, notre amie Bianne doit avoir d'assez bonne références.

_ La ferme, Harkan ! répond la femme, l'air soudain terrifiée.

        Elle doit avoir des secrets, qu'il sait, et qu'elle ne veut pas qu'il révèle.

       Je regarde ce symbole, je murmure :

_ Je ne vois pas en quoi cela pourrait signifier « Cycle ».

Je revois les memes regards qui se tournent vers moi…

_ Okay, okay, je me tais, oh la la, me faire commander par ces inferieurs…

        Bien que mes sarcasmes énervent la plupart du groupe, je sens que je m’attache à ces gens… Pourquoi ?

        Désireuse de détourner l'attention de ses secrets cachés, Bianne s'avance au bout du couloir.

_ Venez voir !

        On la rejoint. Devant nous, une rotonde. Au centre, une Stèle. Un texte y est gravé.


 


 


 

Thurim Vessiel :

           Je m'approchai de cette grande pierre, touchant à mon tour les inscriptions gravées avec un certain relief. La lumière naturelle ne pouvant pénétrer un tel endroit, j'allumai l'extrémité de mon bâton, qui se mit à briller d'une faible lumière blanche, faisant un peu plus de lumière qu'avec mon épée. Je levais alors la tête ; la stèle était bien plus imposante que nous l'avions tous cru ; elle faisait bien 6 mètres de hauteur. Je me mis alors à l'examiner attentivement.

          Bianne semblait elle aussi fortement intéressée par ce que racontait cette vieille pierre. Le texte était très long, mais la plupart était à moitié effacé par l'usure du temps et l'humidité de ses cavernes. Heureusement, il semblait que la partie la plus intéressante du texte était en suffisamment en état pour permettre d'en faire une bonne traduction. En tant qu'érudit, j'avais vu et entrevu bons nombres d'écritures et de langues et de dialectes et variés qu'étranges au cours de mes études, j'espérais avoir encore dans ma mémoire ne serait-ce qu'un vague souvenir du langage sacré des Aegis. Après avoir presque entièrement lu la partie intéressante, je m'éclaircissais solennellement la voix et commençais :

          «  Ecoutez... depuis des temps immémoriaux, une guerre sans merci opposant le royaume des esprits éthérés et les 1ers êtres de chair et de sang. Chacun se battait pour son propre domaine, les Cieux pour les esprits, la Terre pour les "Aegis" (que l'on pourrait traduire par "anciens elfes"). Cette guerre extrêmement longue fut appelée "La Guerre Première". Après des 100ènes de milliers d'années de luttes acharnés, les deux camps, les deux races se sont entretuées, ce réduisant presque à néant. C'est alors que surgit des entrailles de ce monde à l'agonie, une force dont nul n'aurait pu imaginer l'existence. Un mal incommensurable qui avait à ce moment tout le champ libre pour transformer les deux royaumes à sa guise. A partir de ce temps, la terre telle que l'ont connu les 1ers êtres disparut, le monde changea à jamais.

           Je fis une pause pour observer la tête que mes compagnons d'infortune faisaient, ils semblaient être en transe (surtout le barbare), sauf Bianne qu'il avait l'air simplement intriguée, m'écoutant dans un silence religieux. Je poursuivis.

_ La divinité dont le nom ne doit pas être prononcée, créa tout d'abord, en se servant de son propre corps 8 sous-divinités. Puis, pour ne pas avoir à régner sur une terre dépeuplée, il créa 19 nouvelles races, pour coloniser ce qui deviendrais son domaine sur lequel il régnerait avec sa domination absolue. Mais son travail de recréation lui prit bien plus longtemps qu'il ne l'avait espéré, et surtout, il fut tellement acharné que son ambition le conduisit au seuil de la mort de l'âme, la vraie mort. Il se mit alors en sommeil, après avoir créé une 20ème race. Ne pouvant plus se réfugier dans cette terre, il façonna à l'aide des astres infinis, une nouveau petit monde non loin de cette terre, qui lui servirait de lieu de résidence en attendant que son heure de gloire sonne à nouveau.

A l'heure où j'écris ses lignes sur la pierre, il ne reste plus beaucoup de temps en années d'elfe avant le sombre retour de ce "Dieu" dont le nom ne doit pas être prononcé, et rien sur cette terre ne serait assez puissant pour arrêter une telle menace.

Mais il reste un espoir. La dernière race qu'a créé ce Dieu avait un pouvoir particulier qui....

           Je m'arrêtais quelques secondes, le temps de retrouver là où le texte reprenait. En effet, à partir de cet endroit, quelques lignes manquaient.

_ ... exterminés. Le sang des Georym continua à couler dans les veines des êtres vivants, se mélangeant au fil des siècles au sang des autres races. »

          Je fis une nouvelles pause, la suite n'était plus en relief, mais peinte sur la roche. Impossible de savoir avec quoi cela avait été fait. Le ton du texte changea soudain, prenant des airs de prophétie. C'est une partie que je n'avais pas lu la première fois, je la découvrais en même temps que mes compagnons.

_ La race des Georym se réveillera au travers d'un seul être.

Révélant son pouvoir infini, dans le plus grand combat jamais mené depuis la "Guerre première".

Réunissant autour de lui huit compagnons issus de différentes races, des mortels.

Réunissant autour de lui les représentant des éléments, des Dieux.

La lumière de l'espoir brillera au cœur des ténèbres de Kargor Dûm, l'astre de la Noirceur Absolue venue des entrailles.

              Je me retournais vers mes compagnons, tous mystifiés... que devions-nous penser de tout ça... ? Personnellement, je me demandai quel était le fou qui avait pu graver dans le roc une telle histoire...

Chapitre suivant
Retour à la page de garde

 

 
 



Créer un site
Créer un site