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Chapitre 1 : Des regards dans l'obscurité.
Chapitre illustré par Tchoucky

 

 

Matamune D. A Lartos Hao :
          Pas question de rester longtemps avec ce mec.... Après tout, n'étais-je pas un tueur dont la tête était mise à prix un million de pièces d'or ?

          Je décidai de m'éloigner et de l'abandonner, voilà. J'étais maintenant à environ cinq cents mètres de ce garçon, qui semblait plongé dans ses pensées et ne semblait pas s'être rendu compte de mon absence. A ce moment là... STUPEUR... des silhouettes roses se dressaient devant moi.
          AAAAAAAAAAAAAh !
           Je m'enfuis en courant dans l'autre sens pour finalement atterrir à cinquante mètres du garçon.
« Allez vous en, je vous en prie... Je déteste le rose, non ! »
          Je ne supportais pas le rose. Je me demande comment une telle couleur pouvait exister. Elle semble être une mauvaise copie du rouge, du sang ... ou même du sang délavé, la pire chose que je puisse rencontrer.
_ Prenez ça, bandes de spectres!!!
           Un éclair les traversa...
_ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH!!!!
           Les fantômes s'approchaient, en faisant découvrir des vieilles mains toutes roses!!! L'un d'entre eux posa délicatement sa main sur mon front.
_ QUE FAITES-VOUS? JE NE VOUS AI PAS PERMIS DE ME TRIPOTER LE VISAGE ! NON MAIS, J'VOUS JURE !
           Les fantômes persistaient.
           Ils murmuraient des incantations douteuses... Puis, comme par miracle ils disparurent...
           Mieux valait rester avec ce gamin, au moins, je serais en compagnie avec quelqu'un.


Tan-Klaroz : 
        Enfin, libre...

           C'est ce que j'aurais dit si j'avais été pendu. Libre de ne plus avoir à supporter cette foutue malédiction. Ne plus être poursuivi(e) alors que je ne sais même pas la raison de cette recherche... N'être plus que de la lumière pure...
          Je regarde l'homme qui m'a sauvé de cette "délivrance". Un Elfe noir, tueur en série connu, plus vieux que moi. J'ai déjà remarqué un de ses points faibles : il a peur du rose. Je pourrais profiter de cette faiblesse pour m'échapper et continuer à errer.
          Les spectres l'ont approché et un l'a touché en prononçant des paroles. Ces spectres l'avertissaient qu'il courait un danger. Je sais lequel...
          Il fait déjà tard ici, le soleil ne va pas tarder à se coucher et avec lui, mes chances de rester un simple humain condamné à mort. Je m'éloigne de Lhao sans qu'il s'en aperçoive, il a l'air vidé depuis la rencontre avec les spectres...
          Je cours à travers la forêt comme si j'avais des ailes, je bondis au-dessus des arbres et slalome entre les bosquets bourrés de bestioles infâmes. J'arrive devant une cascade, je suis sûr(e) de l'avoir laissé ici. Je passe ma main dans le mince rideau d'eau et touche un bâton à priori normal. Je tire et récupère mon arme de toujours : Une faux, dite magique.
          Je l'attache dans mon dos et retourne vers l'Elfe noir. Espérons que le soleil va rester levé encore un moment...



Farkas Tedzek 

          Je regardai une dernière fois derrière moi. Les arbres... mon univers... mon village natal. J'étais le plus jeune des elfes de mon village - à peine plus d'un siècle - et je partais. J'avais commis une faute grave, et je devais maintenant partir pour me racheter. Une chose était sûre, c'est que l'objet de ma quête n'était plus dans les environs. Et je ne pourrais revenir qu'après l'avoir retrouvé. L'Ancien, après avoir longuement médité, m'avait donné une unique indication pour m'aider, comme l'imposait notre loi. C'est pourquoi je me dirigeais maintenant droit au Sud, droit vers le peuple le plus cruel qu'il puisse exister en Brakerval: Les Atans, se nommant aussi entre eux les Humains. 
          Il y a plusieurs siècles, les Elfes et les Humains vivaient en paix. C'est ainsi que certains humains apprirent la langue et les coutumes elfes, certains étant assez doués pour arriver à pratiquer notre magie. D'un autre côté, nous apprîmes leur langue, leur écriture et habitions même dans leurs villages. Mais cette époque était révolue. Il y a plus de dix siècles maintenant, bien avant ma naissance, le cœur des hommes fut corrompu par la connaissance et le pouvoir que nous leur apportions. Craignant notre puissance, l'élève se rebella contre son maître. C'est ainsi que les humains nous traquèrent, nous tuant jusqu'aux plus jeunes d'entre nous. Notre peuple, refusant la guerre, décida alors de s'éloigner et se réfugia au cœur des forêts encore inexplorées par l'homme. C'est ainsi que notre connaissance de la Nature se développa, nous permettant de nous rendre invisibles aux yeux des Humains lorsque nous étions dans notre milieu naturel.
 
          Mais je n'étais plus dans mon milieu naturel. Des quelques elfes qui s'aventuraient hors des bois pour tenter de communiquer avec les humains, rares étaient ceux qui revenaient. Et ceux-ci étaient alors extrêmement choqués des horreurs qu'ils avaient vues. On nous enseignait toujours leur langue, principalement pour les reconnaître quand ils venaient dans nos forêts. Moi même les comprenais bien mais, pour leur parler, c'était une autre histoire... 
          Après plusieurs années de voyage, j'étais passé maître dans l’art du camouflage. Dormant le jour et voyageant la nuit. Je vis aussi les nombreuses horreurs que nous avaient décrit mes semblables. J'avais récupéré un long manteau sombre, dont la capuche me couvrait amplement la tête, ce qui me permettait de cacher mon visage quand je croisais des Humains ou quand j'écoutais leur conversations. C'est ainsi que je m'étais retrouvé au cœur d'une petite forêt, réputée maudite. J'étais sûr qu'au moins ici, je pourrais tranquillement dormir pendant la journée.
 
          C'est du moins ce que je croyais, car ce jour -là, en fin de journée, deux personnes pénétrèrent dans ces bois, le bruit me réveillant avant l'heure.
          Sautant de branche en branche, je me rapprochai discrètement des opportuns. À première vue, il s’agissait d'un jeune humain et d'un elfe. J'en appris un peu plus en écoutant leur conversation: C’était deux condamnés à mort qui avaient réussi à s’enfuir. Je fronçai les sourcils. Cela ne m'arrangeait pas, car il y aurait certainement des Humains assez courageux pour les poursuivre dans cette forêt maudite et alors, adieu ma tranquillité ! Je savais très bien que ce n'était pas dans mon intérêt de les espionner plus longtemps, mais quelque chose en eux m'intriguait et me poussait à rester. Je sentais que cet elfe, apparemment de la race des Elfes Noirs, et ce jeune humain avait quelque chose de particulier, et ma curiosité me poussait à rester afin d'en savoir d'avantage 
          Je fus brusquement ramené à la réalité par des cris: L'Elfe Noir hurlait de peur suite à l'apparition d'esprits. Cela ne me surprit pas, car c’était une chose courante dans mon village, mais lui en avait apparemment une peur bleue. Je ne comprenais pas la raison de cette peur et cela m’intriguait. Mais les heures de sommeil qui me manquaient me rattrapèrent. Mon corps réclamait le repos que je lui avais volé. Je m’enveloppai donc dans mon manteau et m’endormit dans les branches de l’arbre où je me trouvais.

 

 

Skronk :

 

           Les dernières instructions de la vieille dame étaient de ne pas oublier, comme si Skronk avait l'habitude d’oublier. Elle a bien mérité son sort. Combien de temps est-il parti ? Ça il s'en souvient plus mais ça fait des jours qu'il marche en suivant les instructions de la carte, tout en évitant les perfidies que les lutins lui font continuellement subir. Il sait que ce sont eux qui lui ont piqué la carte quand il était sur le bateau.
           Le bateau ! Skronk, qui est capable de terrasser un ours à mains nues. Comment une coquille de noix pareille avait pu le rendre malade a ce point ?! Sûrement encore un coup des lutins. S’il croise une de ces créatures, il l'écrasera !!!
           Les jours passent et se ressemblent. Son instinct de chasseur ne le trompe pas, il ne doit pas être bien loin maintenant. Regardant les deux chemins qui s’offrent à lui, Skronk soupire. Encore un tour des lutins, il le sent. Qui irait faire deux chemins à cet endroit ??
 
            Combien de temps lui reste-t-il ??? Peu importe, il ne peut continuer le ventre vide. A genoux, son grand sac en toile sur l’épaule, il regarde les traces d'un animal qui s'enfonce dans une forêt. Souriant Skronk s’élance. Ses grandes jambes couvrent bientôt la distance qui le sépare des arbres. Le soleil commence à décliner dans l’horizon. Manger avant la nuit serait favorable à Skronk ; il accélère. Il aperçoit enfin un minuscule lapin. Celui-ci est alerté par le bruit que le géant fait en se déplaçant. Excédé, Skronk lance son sac sur l’animal, qui est écrasé sous le poids et se répand sur l'herbe fraîche.
          Hum, ce n'est pas avec ça que Skronk va se remplir le ventre. Tout en maugréant, il commence à disloquer les pattes du lapin, le sang giclant sur son torse nu.
          Trop faim pour prendre le temps d'enlever correctement la fourrure. Il enfourne les pattes une à une dans sa bouche. Les os craquent sous sa mâchoire puissante. Il recrache les copeaux et les poils qu'il n'a pas avalés et avale gloutonnement le reste de la bête éclatée.
           Raclant avec la langue les restes de la bête qui sont restés sur le sac, il met ensuite dedans la fourrure qu'il a récoltée. Dans son village ça vaut une fortune. Peut être qu'ici on la lui rachètera. Scrutant l'horizon, il s'aperçoit que le soleil est presque hors de vue. Tant pis pour ce soir, il restera là. Trop marre de marcher, et puis de toute façon la vieille dame ne lui dira plus rien. Il s'adosse à un arbre et commence à somnoler. A peine ses yeux se sont-ils fermés que quelque chose le heurte, non pas quelque chose, mais quelqu’un. Enervé, Skronk le prend par ses cheveux bruns et le soulève de terre tout en ce redressant. Les pieds de l'inconnu brassant de l'air, l'arme de l'homme, une sorte de faux, tombe à terre manquant de transpercer un pied de Skronk. Ce qui l'énerve encore plus.
 « Qu’est-ce que tu veux à Skronk ? Parle maintenant ! »


Thurim Vessiel : 
        J'arrivai rapidement au passage Est, représentant l'entrée de cette sombre forêt. A première vue, elle n'avait pas l'air aussi sinistre que la Forêt de Tormaguent qui était pourtant plus réputée pour les légendes invraisemblables qui tournaient autour de son histoire depuis les temps immémoriaux. L'entrée semblait assez large pour que ma monture puisse s'y engouffrer ; hélas, elle hennissait plus en plus à son approche. Si j'avais été en compagnie d'un elfe, il m'aurait sûrement dit qu'il sentait le danger à plein nez... et je lui aurais donné raison. J'avais à peine pris la décision de la laisser à l'entrée que je fus obligé de sauter de son dos, devenant vraiment trop agitée. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle m'abandonne et s'enfuit à grand galop sur le chemin que j'avais emprunté pour venir.

          Cette mission me plaisait déjà de moins en moins, non pas que j'avais une appréhension quelconque en ce qui concerne les "petites surprises" que pouvait receler cette forêt, mais je ne pouvais m'empêcher de me montrer colérique dès que les choses ne se passaient pas telles que je le voulais... Il ne me restait plus qu'à entrer, en me méfiant de chaque arbre qui pouvait me faire face
.
        Au bout d'un moment, je ne pouvais plus savoir s'il faisait nuit ou jour, le ciel était devenu invisible sous ce tapis de branches grisâtres aussi sinistres qu'inquiétante que cela pouvait être pour la plupart des gens crédules. Les seuls bruits que l'on pouvait entendre dans ce monde de silence étaient le bruit du faible vent sur les quelques rares feuilles qui demeuraient courageusement sur les bras cassants et ridés des arbres, ainsi que les cris de la vermine qui peuplait des trous dans la terre et des terriers tout le long de mon chemin. 
          Je m'arrêtai soudain, et je resserrai ma main sur mon bâton. Je décrochais également Cetil de ma ceinture dont la lame prit une couleur bleutée. Je sentais que je n'étais plus seul dans les environs, je sentais une autre source de magie... inactive pour le moment, montrant qu'il ne m'avait pas repéré. Je sentais la présence d'un Nécromant dans les parages... son aura était instable, certainement un excité. Les Nécromants sont une calamité pour le Grand Ordre des Mages, leur art impur et leurs manières font honte à la magie elle-même. Ma rencontre avec Tan-Klaroz attendrait un peu. De toute façon, j'étais sûr que cette crapule n'allait pas tarder à voir mon aura à son tour...


 Len Arken :
           J'étais assis à côté d'un arbre, tout en jouant de la flûte, enroulé dans ma cape brune.
           J'aimais la forêt entre autres pour sa solitude et son silence... Tout y était si calme, certains jours.
          Mais ce jour là, cependant, le calme avait disparu à la tombée du jour.
         
Les fantômes s'agitaient, des ombres passaient, et j'entendais pleins de bruits bizarres et inhabituels.
          Je me levai dans le but de trouver la source de ces étranges évènements.
         
Je rangeai ma flûte dans mon dos et je me mis en marche.
          Après quelques minutes d'exploration, je finis par tomber sur une espèce de magicien qui sortait une lame qui brillait. Soudain, un autre type sorti du bois pour se diriger vers sa direction.
         
« Ne te cache pas! J'ai repéré ton aura »
          Une lueur de rivalité passa dans leur regard.
          Je me plaquai derrière un arbre, peu résolu à prendre part à une bataille de magiciens.
          « Très fort, magicien ! Moi, je t'ai repéré bien avant, sur la place, juste avant de m'enfuir avec l'autre type ! Mais je suppose qu'à cause de la foule, tu n'étais pas concentré. Alors, que fais-tu ici? Perdu dans le bois malgré tes pouvoirs?
_ Fais attention a toi, nécromancien... Si tu espères te battre contre moi, tu n'en ressortiras pas vivant !
_ C'est ça, oui! Penses-tu vraiment pouvoir te défaire de moi? »
            Alors qu'il prononçait ces mots, le vent commença à se lever.
            « Dis moi, c'est vraiment tout ce que tu sais faire? » répondit le magicien.
            Soudain, un immense orage se forma au dessus de la forêt et des éclairs tombèrent autour du champ de bataille improvisé.
            Le magicien leva brutalement une main et tout s'arrêta.
            « Maintenant, nécromancien, suis mon conseil. Je n'ai pas envie de gâcher mon énergie à me battre contre toi. Alors voila: Ne t'avance pas plus dans cette forêt! »
          Et soudain, il disparût.
          Décidant de voir ça de plus près, je laissai le nécromancien là où il était et je partis dans l'autre direction.
 

Val Harkan :

          Nous sortîmes de la cité en fin d'après-midi. Le soleil disparaissait déjà à l'horizon et je sentais la nuit et toutes ses odeurs venir jusqu'à moi. Nous chevauchâmes ainsi pendant dix petites minutes avant d'arriver à la lisière de la forêt. Là, j'arrêtais mon cheval et en descendit. Bianne me lança un regard surpris.
« On continue à pied, lui dis-je.
          Et puis-je savoir pourquoi? répliqua t'elle, acerbe.
          Je la fixais un instant. Elle arborait comme d'ordinaire son regard fier, me défiant de lui donner une bonne raison. J'esquissais un sourire ironique lui demandais :
_ Laissez-moi deviner. Vous n'êtes jamais venue dans cette forêt après la tombée de la nuit n'est-ce pas?

         Je la vis se rembrunir et mon sourire s'agrandit. J'attachai mon cheval à un arbuste, déposai à côté de lui un sac d'avoine, et pris mon arc sur ma selle. Quand je me retournai, Bianne était toujours en selle.

_ Les chevaux deviennent fous de terreur quand ils sont dans cette forêt de nuit.
          Elle eut un sourire moqueur.

_ Vous n'allez va pas me dire que vous croyez à ces histoires de fantômes tout de même.
_ Et c'est vous qui me dîtes ça? Répliquai-je en lui jetant un regard lourd de sous-entendus. Auriez-vous oublié l'endroit où je me suis procuré ce médaillon ?
          
Je lui désignai le médaillon pendu à mon cou. Elle se rembrunit à nouveau et je fis volte-face, m'enfonçant dans la forêt. Je l'entendis dans mon dos descendre de cheval, me suivre, puis me rattraper.
          A ce moment, tous mes sens étaient en éveil. Ce magnifique emblème de la nature, s'étendant sur de lieues et des lieues, était malgré tout très dangereux. Mon ouïe bien plus développée que celle des humains captait des frôlements, les pas lointains. Soudain, au bout de quelques minutes de marche, je m'arrêtai et m'accroupis. Mon flair avait capté une odeur connue. Je passais deux doigts sur l‘herbe et les ramenais vers mon nez.
_ Du sang, dis-je. »


 Bianne :
           Du sang... Je sais qu'il ne se trompe pas. Il ne se trompe jamais.
Je porte la main à ma cuisse où est accroché l’étui contenant ma sarbacane et tire de ma ceinture une fléchette cerclée de blanc. Les blanches donnent le sommeil, et les noires donnent la mort. J'ai déjà répandu, avant de partir, la poudre qui fait dormir sur la lame de mon épée. Je suis prête au combat.
« Quelqu'un est en train de nous observer, me souffle Val Harkan.
_ Le jeune homme ? Tan-Klaroz ?
_  Non, son compagnon, l'elfe noir. Là-bas, derrière les buissons. Il est seul. Ils ont dû se séparer.
_ Diasel Ashcroft Lartos Hao, dit Lhao. Il y a une prime pharamineuse sur ça tête. Il est dur à vaincre et il n'est pas nécessaire de le ramener vivant. Si ça vous intéresse, je vous le laisse. Ce n'est pas lui, mon gibier, ce soir.
_
Harkan me regarde, impressionné.
_  Il faut que l'ont vous ai promis quelque chose d'exceptionnel en échange du jeune homme, pour que vous refusiez la prime sur l'Elfe Noir nécromancien avec une tel négligence...
_ Vous ne pouvez pas imaginer ce qui est en jeu, Harkan, alors inutile de chercher à découvrir ce que c'est.
              Je me tais, écoute la forêt. Si j'étais toi, Tan-Klaroz, où serais-je allée ? Depuis le temps que je te cherche, j'ai appris à te connaître. Tu crains la nuit, pour une raison que j'ignore. Tu serais parti à la recherche d'un endroit où te cacher...
Je m'avance, silencieuse.
_
Il nous suit toujours, me souffle Harkan.
_  Laissez-le nous suivre. Il craint les fantômes de cette forêt et préfère rester à proximité de créatures vivantes. Je vous répète que ce n'est pas lui, mon gibier.
         Les derniers rayons du soleil viennent de disparaître derrière l'horizon, nous plongeant dans le noir.
        Soudain, un cri déchirant traverse l'air, et, bien qu'on ne puisse deviner si c'est une voix humaine ou animale, une voix d'homme ou de femme, j'en ai la certitude, c'est bien Tan-Klaroz qui a crié. Je me précipite dans la direction du cri. Il fait à présent très sombre, et j'ai du mal à distinguer où je vais. J'arrive à un bosquet. Un rayon de lune passant à travers les feuillages me permet d'entrevoir la scène. Un barbare au torse nu est en train de traîner par les cheveux quelqu'un qui se recroqueville en se cachant le visage dans les mains. Je place la fléchette dans ma sarbacane, porte la sarbacane à mes lèvres et souffle. Le projectile traverse la futaie, et va se ficher dans le coup du barbare qui s'effondre aussitôt, endormi pas la drogue.
            Sa victime se redresse et s'enfuit aussitôt.
_Tan-Klaroz ! Fis-je dans un cri. Reste ! Nous ne te voulons aucun mal.
_ Non, murmure une voix ironique dans mon dos, elle veut seulement la prime.
_ La ferme, Harkan, vous ignorez de quoi il s'agit !
_ N'étant pas là de mon plein gré, je ne m'y intéresse pas.
           La silhouette du fugitif a disparu. Inutile de chercher à le poursuivre dans cette obscurité.
           Tan-Klaroz... Je sens autours de moi la présence inquiète des esprits agités qui hantent ce bois. Ils sont insistants, virulents. Ils ont sentit que quelque chose est sur le point de se produire. Moi aussi, je le ressens dans tout mon être. Je l'ai ressenti dès que j'ai aperçu ce jeune homme pour la première fois. Ce n'est pas une chasse ordinaire. Harkan l'ignore. Le Nécromancien l'ignore, mais moi, je le sais. Je le sais et le sens. Et toi, Tan-Klaroz ? Que sais-tu encore ? Qu'as-tu déjà découvert, sur toi-même ?
            Je me retourne vers Harkan.
_ Il ne quittera pas la forêt tant qu'il fera nuit. Cela nous laisse le temps de retrouver sa piste.
             Je me penche sur le barbare que je viens d'endormir, et tente de le charger sur mon dos.
_  Lui, je ne sais pas qui c'est ni ce qu'il fait là, mais on l'emmène avec nous. Avec les esprits qui rôdent la nuit dans ces bois, il ne fait pas bon de dormir seul.
             Harkan me regarde avec une moue méprisante.
_  Ca va être un poids mort plus qu'autre chose, me dit-il sans faire le moindre geste pour venir m'aider. Il va vous ralentir. Laissez-le à son sort.
_ Mon cher Harkan, dis-je en souriant, si j'avais eu besoin de votre avis, croyez bien que je vous l'aurais demandé.
             Je soulève le corps du barbare. Démons et divagations, ce qu'il peut être lourd ! Mais je fais mine de n'avoir aucune difficulté, et me remets en route, continuant toujours à sourire.
_  Le nécromancien nous suit toujours, Harkan ?
_
Toujours. »


 


 

 

Tan-Klaroz :

           D'abord ce foutu Barbare incapable de parler de lui à la première personne et maintenant une femme et une homme sûrement chargés de m'avoir ! Cette forêt n'est plus une forêt maudite mais un moulin !
           Le barbare m'a menacé si je ne lui répondais pas. Je lui ai craché au visage et il m'a traîné à terre jusqu'à ce que cette femme l'endorme avec une espèce de fléchette. La lune s'est levée et je me suis métamorphosé(e) pendant que le Barbare tombait, endormi à terre et que la femme et l'homme me lancent qu'ils ne veulent pas me faire du mal...
           Non, vous ne me voulez pas de mal... Vous voulez la prime que ma capture donnera. Je ne suis pas une bête qu'on attrape et qu'on vend ! Heureusement pour vous il fait nuit... En plein jour, je vous aurais tranché en deux et accroché vos têtes sur les branches !
            Dès que le Barbare gît je me relève et m'élance dans la forêt comme le vent. J'évite de justesse de m'écraser contre un immense sapin. Je dérape et m'écroule dans un buisson de ronces. Je bondis et continue ma route vers une caverne cachée derrière des barrières d'épines et de branches. Fuir, fuir, croire que l'on n'est que feuille portée par le vent.
            Enfin arrivé(e) ! Je m'effondre sur le sol froid de la grotte et me recroqueville contre ma faux. Elle se met à briller d'une lueur rouge et me réchauffe. J'ai l'impression d'être un chevreuil qu'on traque jusqu'à ce qu'il expire son dernier souffle... Mes membres me font mal, les ronces étaient empoisonnées et je dois m'endormir pour me soigner. Je me sers de mon psychisme augmenté pour localiser toute forme de vie dans les environs. Il y a trop de monde ici. Demain matin, j'essayerais de m'enfuir...


 Farkas Tedzek :
                  Un cri me réveille en sursaut. Je perds l'équilibre et tombe lourdement au sol.
« Pas moyen de dormir tranquillement ici ! » Me dis-je à moi même.
                
Je me relève rapidement, en faisant le moins de bruit possible et manque de pousser un juron en remarquant que ma lance est restée coincée dans les branches de l'arbre. Je lève la tête et la repère très vite. Heureusement, elle s'est bloquée dans les branches basses. Je tends le bras et me concentre sur ma lance. Celle-ci se met à briller légèrement, m'indiquant que le lien télékinésique est établi. Par le seul pouvoir de mon esprit, je la soulève, la fait pivoter et la fait descendre droit dans le creux de ma main.
_ Cette fois, on peut y aller, murmurais-je. 
                 Des voix me parviennent. Afin de mieux repérer leur provenance, je rabat ma capuche dans mon dos et dégage mes oreilles. Un seul mot me suffit pour repérer la direction à prendre. Aussi rapide et silencieux qu'un courant d'air, je m'élance droit sur la cause de mon nouveau réveil prématuré, bien décidé à faire taire les gêneurs... définitivement !
                A quelques jets de pierres de ma destination, je remarque un mouvement dans un buisson. M'arrêtant net, je reconnais l'Elfe Noir de tout à l'heure. Il n'a pas l'air d'avoir remarqué mon arrivée, manifestement concentré sur autre chose. Par précaution, je me glisse derrière un tronc d'arbre et regarde ce qu'il observe avec tant d'attention.
               Deux personnes, apparemment humaines, observent une troisième, humaine elle aussi. Jusque là, rien d'étrange. Ce qui l'est plus, c'est la quatrième, d'une stature si imposante que je doutais moi même pouvoir la mettre KO. Hors, il semble justement que les deux humains y réussissent, puisque la quatrième personne s'est effondrée pendant que la troisième s'enfuit. Par prudence, je décide de rester à l'abri des regards et d'observer la suite des évènements.


Val Harkan :
            Quel besoin a-t-elle d'emmener cette grosse barrique ?
           Je la suivis malgré tout en maugréant. Je commençais à en avoir assez de jouer à ce jeu de piste. Sans oublier le nécromancien qui nous suivait depuis une bonne heure. Si au moins sa crasse n'était pas si...odorante.
            Je fronçai le nez, et ouvris soudain les yeux. Je venais d'identifier une autre odeur. Une odeur si familière que je me retournai brusquement. Un elfe sylvain. L'odeur de l'autre couvrait la sienne auparavant. Il se déplaçait sans faire le moindre bruit. Même moi je ne l'entendais pas. Je résistai à une impulsion d'aller le voir.
             A plus tard
            Je soupirai, et reparti sur la trace de Bianne, que je rattrapai rapidement.
 

 

 
Sabrane Hyle :
          Cinq heures, cinq heures ! Cinq p******* d’heures que je cherchai en vain mon chemin dans cette forêt. A mon avis, la carte que je tiens en main ne doit pas être bonne, sûrement que…. Mais ? La flèche qui indique le nord, elle ne devrait pas être vers le haut ? ARRRG non, je la tenais à l’envers.
            C’est ainsi que ma première aventure de jeune mage semi apprenti, commença par ce hurlement que je poussai, haut de mes un mètre soixante, avec mes cordes vocales de quinze ans :
« JE SUIS PERDUUUUUUUUUUUUUU ! "
           Je jetai rageusement par terre la carte, et m’assis sur une souche.
_ Pff, maintenant pour arriver à Victobourg, faudrait presque un tour de magie… Que je suis idiot, m’exclamais-je en me frappant le front : je suis un mage.
           Je me relevai et empoignai mon bâton de mage, qui me dépassait de trente centimètres, et remettant sur mes épaules mon sac où se trouvait mon recueil de sort.
_ Alors, pour me téléporter à la ville, il faut, si je me souviens bien, mettre le bâton dans la main droite, abaisser l’index, le majeur et l’auriculaire, et réciter l’incantation : Transportus villa.
           A ce moment, je n’eus pas l’impression d’agréable chatouillis aux mains, mais l’impression qu’un crochet m’attrapait le nombril et me catapultait dans les airs. Je voyais le sommet des arbres, mais j’étais trop terrifié pour chercher la ville des yeux. Après une seconde suspendue dans les airs à environ vingt-cinq mètres du sol, je redescendis à toute vitesse. Je fermai les yeux, m’attendant à un sacré choc. Heureusement, les branches des arbres ralentirent ma chute, et je me retrouvais coincé à deux mètres du sol, emmêlé dans les branches.
          Ah mais oui, c’est vrai, je devais dire villus pas villa. Dis-je avec un grand sourire. 
          Mais je me rembrunis rapidement
_ Mais pourquoi j’ai accepté cette mission, pourquoi ?
           Enfin... On ne pouvait pas dire accepter, mais plutôt voulu...
          
Pendant que j’étais dans mes sombres pensées, j’entendis un bruit de pas qui s’approchait prudemment. Je tournai la tête, et vis un homme dans une cape rouge couverte de rune, que je reconnu être celle d’un sorcier.
_ Hé, vous pourriez m’aidez ? Fis-je.
           Il me regardait avec des yeux ronds, comme si ils allaient sortir de leurs orbites. J’entendis un CRACK qui n’engageait pas de bon augure, au niveau de la base de la branche sur laquelle j’étais couché.
_Trop tard, dit-je une grimace sur le visage.
PLAF !
           Ma chute fut un peu brutale, mais au moins j’avais retrouvé la terre ferme. Pendant que je regardais le ciel en comptant combien de mes vertèbres avaient tenu, je vis le sorcier apparaître dans mon champ de vision. Tentant de retrouver un peu de fierté, je me relevais d’un coup, époussetant au passage ma robe orange de mage.

 _ Bonjour, je suis Sabrane Hyle, commençais-je avec un grand sourire. Je suis le fils du directeur-mage du Collège Transparent, Lhoan Hyle. J’ai été envoyé par celui-ci pour retrouver un garçon qui risque d’être exécuté dans la ville de Victobourg. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?
           Je dis tout cela sans reprendre mon souffle, ce qui accentua l’air étonné de mon interlocuteur. Soudain, je sentis comme un poids en moins dans mon dos. Je levai la tête pour voir mon sac rempli d’objets magiques, et d’un grimoire de sorts de 1000 pages, me tomber sur la tête en un petit bruit sourd.


 

 

 
 

 





Skronk :
         
Tenant bien fermement l'homme par les cheveux et décidé a lui ouvrir le crâne pour avoir dérangé, il hurle :

 

        Tout en s'approchant de la personne à terre, il hurle :« Skronk, déterminé à trouver une bonne grosse pierre. Avec ça, je pourrais boire ta cervelle. On ne dérange pas Skronk !!!!"
              Fou de rage il ne s'aperçoit pas que quelque chose vient de se ficher dans son cou.Saleté de moustique ! Skronk a horreur des moustiques !
          Ho, pourquoi la terre bouge comme si j'avais bu de la bière ? Pourtant Skronk n'a pas emmené de tonneau. Quel est ce maléfice ?! Le lutin...
          
Noir, le sommeil s'empare de Skronk. Mais tout en luttant, il sent qu'on le prend, qu'on le traîne. Ça il ne le pardonnera pas ! Entre sommeil et somnolence, il perd la notion du temps.
        La lune haut dans le soleil, des gens qui le traîne… Brusquement, il remet pied à terre, secoue ses bras violemment et avec satisfaction voit qu'il a envoyé quelqu'un à terre. Il aurait préféré les deux, mais c'est déjà pas si mal. La vue encore un peu trouble il cherche son sac., ne se préoccupant pas de la deuxième personne.
_  Où est le sac à Skronk ?! Qu'en as-tu fais ? LE SAC !!!
          Il lance un regard méfiant à la femme qui est tombée Elle tient quelque chose dans sa main. Plissant des yeux, il la regarde porter le tube fin à sa bouche. Juste le temps d'attraper la main de la femme.
_ Skronk a posé une question. Skronk attend la réponse. Skronk déteste attendre ! Si tu ne dis pas où tu as mis ce que tu as volé à Skronk, il te brisera la main!

 

Thurim Vessiel :

          Après cette mauvaise rencontre face à cet immonde fossoyeur magique, je fis une autre rencontre, cette fois, plus que bruyante et plus qu'insolite avec ce qui semblait être un apprenti mage. Il était relativement petit.    Tout en lui, aussi bien ses manières hésitantes, ses bouffonneries juvéniles et sa maladresse, indiquait qu'il ne faisait pas parti de l'élite de son académie occulte... si tenté qu'il faisait parti d'une académie.
« Bonjour, je suis Sabrane Hyle. Je suis le fils du directeur-mage du Collège Transparent, Lhoan Hyle. J’ai été envoyé par celui-ci pour retrouver un garçon qui risque d’être exécuté dans la ville de Victobourg. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?
            Circonstance malheureuse : être issu de la longue lignée de mages qui dirige depuis des siècles ce collège réputé pour sa discipline et ses résultats, et d'être d'un si piètre niveau...
_ Vous feriez mieux de quitter cette forêt, jeune homme, je recherche également ce garçon dont vous parlez, j'ignore s'il est dangereux ! Vous ne devriez pas prendre ce risque de le poursuivre !
          Je me retournai alors, me concentrant sur l'aura de mon objectif pour la pister de mon mieux. Mais le jeune mage ne semblait pas décidé à me lâcher ; il me rattrapa et tira sur ma robe.
        Messire, je désirerais me joindre à vous !
_Pourquoi accepterais-je ?
_ Je DOIS retrouver cet homme ! Je dois absolument le retrouver !
_ Êtes vous donc inconscient ?
_ Je vous en prie, de plus...
       Il fit une pause, comme pour réfléchir.
_ Accepteriez-vous que je me reperde dans cette forêt avec mes faibles compétences...
       Il venait avec brio de réussir à retourner la situation en sa faveur. Il est vrai que cela aurait été irresponsable de ma part de laisser un débutant retourner par lui même à l'entrée déjà lointaine de cette forêt profonde et inquiétante, par lui même, au risque de se faire attaquer.
_ Fort bien... WAN PEN
      Je déclenchais une petite brise, suffisante pour faire tomber les affaires du jeune apprenti de la branche qui les maintenait hors de portée. Quelques uns des ses grimoires sortirent des sacs.
_ Rassemblez vite vos affaires... il ne faut pas s'attarder plus longtemps à cet endroit !
     Je m'avançais dans l'obscurité, quand il me rejoignit au bout de quelques minutes. Je l'observais rapidement. Je me demandais comment il pouvait être efficace ; son bâton de mage était plus que vétuste, il semblait avoir une quinzaine d'années et en principe, les étudiants se déchargent de leur grimoires au fur et à mesure. Mais lui, semblait avoir apporté avec lui tous les sorts et enchantements qu'il avait appris depuis qu'il fut en âge d'étudier les occultismes. Je me devais de lui poser quelques questions.
_ Pourquoi avoir envoyé un novice à la poursuite du être aussi étrange et imprévisible... à moins que...
_ Vous avez deviné messire, c'est sur ma propre initiative que je suis à sa recherche. Comme vous vous en êtes aperçu, je ne suis pas très doué dans les arts occultes, je veux trouver cette créature pour mon père... c'est pour lui que je suis ici !
_ Et, que comptez vous faire, une fois une fois que vous aurez atteint votre but ? »
        J'en étais sûr. Je me retrouvais tout à coup fasse à un mur de silence, mais je pouvais voir à travers son aura qu'il était très gêné, peut être qu'il ne savait, tout comme moi, ce qu'il ferait une fois qu'il aurait rempli sa mission. Nous marchions toujours, sous les arbres de plus en plus sombres, mais je sentais l'aura particulière de cet être de plus en plus proche ; encore quelques minutes et nous y serions...


 

 

 
 

Bianne :

          Pas eu le temps de saisir mon épée. Le barbare m'a saisi le bras et me le tord violemment. Il va me le casser.
          Une explosion près de nous, un nuage de fumée.... Surpris, le barbare me lâche le bras.
         Je n'ai pas le temps de réagir. Harkan vient de me saisir par derrière et m'entraîne.
          « Alors, vous aviez besoin de jouer les sœurs de la charité ? Vous voyez le résultat ?
          Le barbare nous poursuit. Il semble décidé à nous casser les reins coûte que coûte. Comme je tiens à mes reins, je me garde de répliquer et me mets à courir plus vite que mon insupportable compagnon.
            
L'ennui, c'est que notre poursuivant semble aussi têtu que stupide. Plus nous nous enfonçons dans les futaies, plus il s'obstine à nous rattraper avec des hurlements de rage. Je cours, sans plus voir où je vais. Harkan est à quelques pas derrière moi. Je bifurque pour éviter un roc, et heurte violemment quelqu'un, qui arrivait dans l'autre sens. Sous la violence du choc, moi et le nouvel arrivant nous roulons à terre. Je ferme les yeux et les rouvres. Un homme, vêtu d'une robe couverte de runes, une épée de foudre brillant sous le manteau, est penché, enfin, couché, sur moi. Un sorcier, incontestablement. Son visage est jeune, mais il doit avoir au moins soixante dix ans, son cœur est celui d'un vieillard. Du coin de l’œil, j'aperçois un jeune garçon qui le suit. Un mage ? Il est bien jeune pourtant...
          Je vois tout cela en quelques secondes, car mon attention est aussitôt détournée. Le barbare vient de rattraper Harkan. Il le secoue comme un prunier.
_ Le sac de Skronk ! Rends le sac à Skronk !
          Puits infernaux ! J'ai perdu ma sarbacane !
         Je repousse le sorcier sans ménagement et me précipite vers les deux assaillants. C'est alors qu'un hurlement se fait entendre.
            
Le nécromancien, fou de terreur, vient de jaillir des buissons. Surpris, nous nous immobilisons tous. Avant même de les voir, je sais ce qui l'a effrayé. Les esprits. Ils sont là. Tout autour de nous. Furieux, rageants. Quelque chose qui les dépasse est en train de se produire et ça les excite.
         Je vois soudain le barbare écarquiller les yeux :
_ Aaaaaah !!!! Araignée ! Pas araignée, non !!!!
          Un autre cri se fait entendre. Le sorcier derrière moi, s'est recroquevillé contre le rocher près duquel nous nous sommes heurtés :
_ Nemshek algor, Malk Shur !
          Harkan s'est mis à hurler, lui aussi.
_ Taisez vous ! Ne m'appelez pas comme ça je ne veux pas vous entendre !

 

 
 

          J'essaye de les appeler tous.

 

_ Ne regardez pas, ce sont des esprits qui prennent la forme de ce dont vous avez le plus peur !
       Mais je n'ai pas le temps d'achever. Je suis entourée d'êtres lumineux. Nabnie Hata... Nabnie Hata... Regarde ce que tu es devenue.
       Laissez-moi.... Laissez-moi ! Je ne vous appartiens pas ! Je suis Bianne, et je ne vous connais pas !
      Je me retrouve, comme tous, recroquevillée contre la roche. Je sens le jeune mage qui se réfugie près de moi. Instinctivement, je l'entoure de mes bras pour le protéger, et reprends conscience. Je vois les fantômes autour de nous tels qu'ils sont.
      J'essaye d'appeler les autres.
_ Réveillez-vous, ce sont des illusions !
        Le sorcier semble m'entendre et Harkan, fait un effort de volonté pour me regarder. Mais le jeune mage, dans mes bras, continue à gémir. Il émet un cri.
_ Finacite lapis !
       Aussitôt le rocher sur lequel nous sommes appuyés s'ébranle. Un gouffre s'ouvre sous nos pieds et nous engloutis tous.


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