
Je me regardais. En entendant le fait que j’avais un pouvoir concret, je ressenti un grand sentiment d'espoir, et j’en irradiais. Tout en regardant mes compagnons, je senti comme des battements de cœur qui ébranlaient tout mon corps.

Ma main devenue une véritable arme se referma sur le poignet du démon. Je m'étais jusqu'alors transformé deux fois dans ma vie. Mais jamais il ne s'était pas passé ce qui se produisit ensuite. Mon corps aspira littéralement le feu émanant du démon qui, à ce moment, tenait dans son poing la gorge d'un loup à silhouette vaguement humaine et surtout enflammé. Comme à chaque transformation, l'instinct bestial, le loup, pris le pas sur ma propre raison. Ma patte droite décrivit un arc de cercle qui se termina dans ta gueule du démon, lequel poussa un hurlement de douleur. Il me lâcha, et j'atterris souplement au sol. Sachant que malgré tout mon ennemi restait plus puissant que moi, je m'élançais vers lui et lui assenai un coup qui laissa cinq longues écorchures sur son flanc. Il porta un coup, que j'esquivai. Notre échange dura un bon quart d'heure, nos grondements rauques résonnant dans la salle. Ses coups, bien que puissants étaient lents. D'un autre côté ma force bien qu'ayant décuplée, n'était pas aussi importante que la sienne. Mais il avait perdu son principal avantage : sa taille. Nous combattîmes donc, défonçant les murs, s'envoyant tour à tour des coups d'une puissance phénoménale. Il porta alors un coup direct au mauvais moment, et ce fut son erreur. Ce fut mon tour de le saisir et mes griffes s'enfoncèrent dans son cou. Seulement, contrairement à lui, mes crocs cherchèrent automatiquement à atteindre le point sensible. Il eut un geste presque désespéré, mais qui ne servit à rien. Mes mâchoires se refermèrent impitoyablement et son cri lui resta dans la gorge. D'un coup sec, je lançai ma tête en arrière, emportant entre mes crocs ses cordes vocales. Il recula en chancelant et en tenant sa gorge. Je ne crus pas une seconde l'avoir blessé à mort. Il allait se régénérer. Mais cette blessure l'avait considérablement affaiblit, suffisamment pour l'achever. Mais une pensée me stoppa dans mon élan. Ce démon, cette abomination était le seul être à savoir ce qu'était devenu mon père. Je reculai de quelques pas, et poussais un nouveau grognement. Soudainement, je fus pris d'une faiblesse incroyable.