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Chapitre 12 : Un rendez vous fixé depuis des millénaires


Len Arken :

           J’errais dans les bois avec mes deux compagnons pour tenter de retrouver Tan-Klaroz. Un bruit d’oiseaux qui s’envolaient nous remit encore une fois sur sa trace.
« Skronk être fatigué. Nous pas pouvoir faire pause ?
_ Ce n’est pas vraiment le moment. On a une piste là. »
Quelques mètres plus loin, nous arrivâmes à un croisement.
« Et zut !
_ Messire Len, dit Sabrane. Je peux peut-être…
_ Non petit. Ca va, merci. »
              J’essayais de réfléchir. Tan-Klaroz, à moins d’être plus extraordinaire que je ne l’imaginais, devait bien finir par se fatiguer…
« Essayons par là. C’est le chemin avec apparemment le moins d’obstacles. »
             Nous continuâmes à marcher pendant quelques temps avant d’arriver à la sortie de la forêt. Une vaste plaine s’étendait devant nous.
« Là, on risque d’avoir un problème, dis-je.
_ Si je me souviens bien messire Len, cette plaine s’étend jusqu’aux confins du pays et est toute aussi large
_ En effet, on a un problème.
_ Skronk veut faire une pause.
_ Ouais, repose-toi. »
           On s’assit alors que je me creusai la tête. Une immense plaine offre plein d’occasions de se cacher.
           Cette fois, il se peut que l’on soit perdu pour de bon…
           Soudain je me levai d’un bond :
« Mais oui ! Peut-être que c’est ça !
_ De quoi ?
_ Si ça se trouve, il est retourné à son village natal. Je suis sûr qu’il est indiqué dans toute cette paperasse que j’ai ramenée. »
            Je me mis à fouiller dans les papiers et je finis par sortir les infos que j’avais trouvées sur Tan-Klaroz.
« Alors, alors c’est… Banco ! C’est là mais oh…oula ! Ca va nous faire un sacré bout de marche ça ! »


Sabrane Hyle :

           Je regardai par dessus l’épaule de messire Len, afin de voir l’endroit où se trouvait l’ancien village de Tan. J’eus le souffle coupé par la distance, et les endroits par où nous devrons passer. Je fis un rapide calcul : on devrait rejoindre les montagnes de Stalgard en passant par la plaine, cela prendrait une journée. Puis nous passerions les montagnes en cinq jours, pour arriver à la forêt de Julhib. Du début de cette forêt à l’arrivée du village, cela prendrait un jour. Sept jours en tout !
           Je poussai un soupir à la fin du calcul. Mais je pensais encore au spectacle amusant que Skronk avait donné, tapant du poing par terre pendant qu’une brume naissante se dissipait autour de lui. D’ailleurs, je m’étais demander comment une brume pareille avait pu apparaître et disparaître comme ça. Je regardai messire Len se lever, et lui demandai, plein d’espoir :
« Euh messire, je pense que cela irait plus vite si……
_ Non, Sabrane, pas question de téléportation, répondit-il. Je n’ai pas envie de me retrouver au fond d’une mer, et puis, la marche à pied, c’est très bon. Allez lève-toi, balourd, dit-il à Skronk en faisait en geste pour que le barbare comprenne qu’il fallait repartir.
_ Skronk a pas fini de se reposer, maugréa-t-il en se levant. »
*
            Nous avons marché, marché, et puis pour changer un peu…. On a encore marché.
*
            Cela faisait presque cinq heures que nous étions en route.
            Soudain, j’entendis comme des bruits de pas balourds sur l’herbe. Ils semblaient être nombreux. J’eus un frisson qui me parcourait l’échine. Soudain, apparut de derrière un rocher une file d’armures, au moins vingt. J’eus une vague de terreur en voyant que, à la place des bras, des jambes et des visages, ce n’était pas de la chair humaine qu’il y avait, mais du feu. Non pas comme si les membres étaient en feu, mais plutôt que les membres ETAIENT du feu. Je regardai s’avancer ses armures flamboyantes de l’intérieur, tandis que je me rappelai tant bien que mal un chapitre que j’avais vu en cours de ‘‘défense contre les bestioles de ce monde’’.
« Ce sont des Firleg, dis-je finalement, ils redoutent l’eau.
_ A c’est dommage, j’ai oublié mon seau d’eau chez moi, dit sarcastiquement messire Len. Et je paris que tu ne sais pas faire pleuvoir ou faire du brouillard ?
_ Mais si, je sais faire pleuvoir.
_ C’est bien ce que je craignais, dit-il d’un air maussade.
              Je me mis déjà en position avec mon bâton de mage, puis dit l’incantation de la pluie :
_ Aqua soulta.
              Un torrent de pluie tomba de façon drue. Cela aurait été suffisant, si la pluie ne tombait pas que sur moi.
_ Allez ouste, pluie, fis-je avec énervement, va plutôt attaquer cette armée.
             Pour toute réponse, je reçus un mini-éclair. Pendant que me tête fumait à travers mes cheveux que je sentais en l’air, je me tournai vers messire Len pour lui dire :
_ Bon, ben va falloir se battre sans magie.
             Mais déjà, Skronk fonçait vers les armures qui semblaient nous observer avec une manière à se poser des questions.
_ SKRONK VA ENFIN SE BATTRE ! Hurla le barbare.
             La première armure leva négligemment la main pour arrêter le poing du barbare. Celui-ci hurla de douleur, en faisant un énorme bond en arrière.
_WAAAAAAH ! CA FAIRE MAL. SKRONK EST EN COLERE MAINTENANT. »
             Il regardait avec haine les armures qui commencèrent à avancer. Soudain, une brume se leva d’un coup, venant directement des herbes. J’entendis comme des râles que lâche le feu quand il est éteint par de l’eau, ils étaient accompagnés par des cris qui ne semblaient pas humain. Finalement, on entendit des « bangs », comme si du métal touchait terre après une minuscule chute. D’un coup, le brouillard se dissipa, montrant le barbare devant des armures vides. Le brouillard avait décimé l’armée de Firleg comme un nuage qui fait fondre la chair humaine.
             « Skronk avoir fait ça ? dit le barbare de manière stupide.
Je couru vers les armures. Quand je me fus accroupi devant, je dis derrière moi :
_  Eh messire Len, on pourrait prendre ses armures pour se protéger.
_  Non ! S’écriait-il tandis que je tendais ma main en direction des cuirasses. Elles sont peut-être encore…..
 _ CHAAAUUUDES ! Criai-je après avoir senti la première partie de la peau de ma main partir en fumée. »
                 Nous reprîmes la route, Skronk avec une fierté en pensant avoir un pouvoir sur le brouillard, messire Len avec un visage montrant ses craintes sur ce voyage, et moi avec un bandage recouvrant ma main droite.


Bianne :

          Je ne sais pas quand j’ai perdu connaissance, mais je ne suis plus dans les marais. Je suis dans un lit avec des draps. Il y a des gens penchés sur moi :
« Ce n’est pas vrai, fait la voix d’Harkan. Vous ne savez pas comment arrêter l’hémorragie !
_ Ce n’est pas une blessure ordinaire, répond une voix inconnue, celle du médecin sans doute. Par quoi a-t-elle été faite ?
            Mes deux compagnons se taisent. Ils ne savent pas. Il faut que je parle. Le remède pour me soigner, c’est… Impossible de prononcer un mot. Je sombre dans l’inconscience.
            Quand je me relève, c’est le silence autour de moi. Mais il y a une présence dans la pièce. Je m’efforce d’ouvrir les yeux, et je vois une petite fille, pâle et sombre de cheveux, comme moi, avec le collier des esclaves au cou. Elle tient à la main un verre de cristal et une bougie. Elle murmure les incantations pour la survie des Célestes.
              Une Escarul. Une enfant d’Escarul. Vivante. Réduite en esclavage, mais vivante !  Je veux lui parler mais je n’en n’ai pas la force. Je sombre une nouvelle fois.
              Quand je me réveille, je suis seule. Ma blessure a disparu. Je quitte ma couche et enfile mes vêtements en observant la chambre. Visiblement, mes compagnons m’ont porté dans une ferme. Le décor est simple, rural, mais aisé. De riches notables à qui le roi a offert une terre volée aux autres, en récompense… Je retiens la moue qui me vient et quitte la chambre.
             Je trouve en bas la maîtresse de maison. Elle est très jolie, vêtue de velours rouge, et les cheveux dorés et nattés. Elle sourit en me voyant arriver.
« Vous êtes levée ? Vous nous en avez bien donné, du souci. Vos deux compagnons sont partis à la ville, dans l’espoir de trouver un remède. Mais ma parole, on dirait que votre blessure a disparu ! Comment est-ce possible ?
             Je sourit aimablement, et la remercie de ses soins. Ainsi Thurim et Harkan sont partis à la ville… Que de temps perdu ! Je retiens un grognement de dépit. Enfin, tant pis.
_
Dîtes-moi, n’avez-vous pas une petite esclave, pâle aux cheveux noirs ? Il me semble l’avoir entr’aperçu, durant mon sommeil.
_ Vous parlez de Maïwen ? Oui, vous la trouverez dans l’arrière-cour, en train de faire le linge. »
             Je remercie la maîtresse de maison et sort dans l’arrière-cour, le cœur battant. La petite fille est là, penchée sur le bac de lessive. Mais comment peut-on confier une tâche pareille à une enfant si jeune ? Elle relève la tête à mon approche, abandonne son ouvrage pour se jeter à mes pieds.
« Karnac, vous êtes en vie !
_ Mon enfant, relevez-vous, m’écrie-je effrayée. Si quelqu’un nous voyait !
           Je la prends par les épaules et l’oblige à se remettre debout. Elle est rayonnante.
_ J’ai compris qui vous étiez dès que je vous ai vue. Dès que j’ai vue de quel genre était votre blessure. Si vous êtes en vie, c’est que les Célestes ne nous ont pas abandonné. J’ai continué à prier tous les soirs, chaque jour, depuis que je suis ici, pour qu’ils apportent la délivrance à notre peuple.
            Que de foi, de passion dans son discours ! J’en suis bouleversée.
_ Où est votre famille ? murmuré-je.
_ Je l’ignore. Mes parents ont été tués quand Escarul a été prise par le roi. Et mes frères vendus en esclavage ailleurs. Moi je ne suis pas mal tombée, on me traite bien ici, mais il faut que je prie en cachette, car le roi a fait interdire notre culte. Mais je continue à prier. Ma mère disait que tant qu’un Escarul prierait, les Célestes ne nous abandonneraient pas. 
              Je la serre dans mes bras. Je ne veux pas qu’elle voie mon désespoir. Puis-je lui dire à cette petite âme pleine de volonté et d’espoir, que les Célestes ne reviendront pas, qu’ils ont choisi de rompre le pacte ?
_ Grande Karnac, murmure Maïwen. Vous pleurez ?
             Je ravale mes larmes et me force à sourire.
_ Continue à prier, Maïwen. Un jour, les Célestes viendront vous délivrer. Ils protègent le peuple qui leur a permis de survivre.
_ Je continue de prier. Nous sommes la voix de ceux qui n’ont plus de voix. Nous sommes le dernier sang de ceux qui ne sont plus. »
             Je l’embrasse sur le front, et m’éloigne. Une fois isolée, et hors de vue, je me laisse glisser à terre et me mets à sangloter.
             Cette enfant pleine d’espoir, cette foi que nous avons trahie me bouleverse. Je devais protéger ce peuple, mon peuple, et je n’ai rien pu empêcher. Ils m’ont échappé des mains, eux que je protégeais contre tous… Père, pourquoi m’as-tu laissé seule ? Avec ton aide, je n’aurais pas échoué !
             Arnaësnoc, mon aimé. Si seulement je ne t’avais pas perdu. Avec toi à mes côtés, je pouvais encore me battre. Mais à présent ? Que puis-je pour cette enfant, et pour tous les autres, esclaves dispersés, partout dans Brakerval. Je ne suis plus la Karnac d’Escarul. Je ne suis que Bianne, fugitive, chasseuse de prime, seule, seule, seule… Je ne peux plus rien, seule…
              Je suis encore prostrée quand un appel me tire de ma rêverie. Harkan et Thurim sont revenus de la ville. Je me compose un visage serein et les rejoint. Ils semblent surpris de me revoir sur pied.
« Il faut que nous repartions, dit Thurim. Tant pis pour la nuit. Nous ne pouvons nous payer le luxe d’attendre. »
            Je hoche la tête. Nous prenons congé de nos hôtes. Maïwen vient m’embrasser une dernière fois avec un sourire entendu. Je la quitte le cœur lourd, et rejoint mes compagnons.
            Nous marchons silencieusement pendant plusieurs lieues. Soudain, alors que nous arrivons à un croisement, Harkan nous annonce abruptement :
« Je vous abandonne ici. Je n’ai pas l’intention de continuer plus longtemps à me perdre dans cette histoire.
_ Comment, s’écrie Thurim. Vous ne pouvez pas faire cela !
_ Oh si, je le peux. J’ai été entraîné dans cette aventure contre mon gré. Le risque ne m’effraye pas, mais je préfère ne courir que ceux que je choisis de courir. Navré, Bianne, il faudra vous trouver quelqu’un d’autre. Messire Vessiel, ravi de vous avoir connu.
            Il s’éloigne en direction de la ville. Stupéfait de cette réaction, Vessiel ne bouge pas. Je retiens le tueur à gage par le bras.
_ Harkan ! Vous ne voudriez pas que je révèle votre vraie nature, n’est-ce pas ?
Il sourit, comme s’il était ravi d’aborder le sujet.
_ Vous ne voudriez pas non plus que je révèle la votre ! J’ai aperçus votre vrai visage dans le marais.
            La nouvelle me coupe le souffle et me laisse sans réaction.
_ Vous voyez, vous n’avez plus de moyens de pression sur moi. Je vous salue bien bas. »
            Il s’éloigne lentement mais sûrement. Il s’en va. Et moi, je ne trouve pas moyens de l’en empêcher. Il va tous nous abandonner, comme mon père a abandonné les Escaruls…
« HARKAN !
           Mon hurlement n’a aucune rage en lui. Il trahit même une intense douleur. Surpris, Harkan se retourne et hoquette de stupeur. Je suis tombée à genoux.
_ Bianne, que faites-vous ?
_ Comme vous le voyez, je m’humilie à vos pieds. Vous savez que j’ai de l’orgueil, mais il ne compte plus. Plus rien ne compte à présent. Je vous supplie de rester, Harkan, je vous en supplie !
           Il se tait, mal à l’aise. Il faut que je parle. Il faut que je trouve les mots, puisque j’ai échoué pour Escarul, il faut que je réussisse à protéger Tan-Klaroz.
_ Je ne vous ai pas choisi au hasard, Harkan. Je vous ai fait venir parce qu’il fallait que ce soit vous. Vous ne le voyez pas ? Tout ce qui a pu se passer dans votre vie, votre famille adoptive, votre famille réelle, votre amour perdu, tout cela avait une raison, et c’est celle-ci. Il ne fallait que vous seul, personne d’autre ne pourrait vous remplacer. C’est un rendez-vous fixé depuis des millénaires, et nos histoires personnelles sont dérisoires à côté. Je me prosterne devant vous. Vous êtes l’homme qui a tué mon unique amour, mais je me prosterne devant vous, comme une esclave, comme rien, parce que ma fierté n’a plus d’importance quand il s’agit de Tan-Klaroz. Harkan, la terre va s’ouvrir une nouvelle fois, et le Dieu dont le nom ne doit pas être prononcé va surgir, pour nous détruire tous.
            Comment lui faire comprendre, par tous les esprits qui peuplent les trois mondes ? Comment lui faire comprendre ?
_ Vous ne croyez pas à cette histoire. Pourtant elle est vraie. Autrefois, la terre était peuplée de deux races : les Aegis et les Célestes. Ils se faisaient la guerre, comme nous deux, Harkan. Alors le Dieu a surgit et les a détruit tous. Sauf une poignée. La poignée d’Aegis et de Célestes qui ont eu l’idée de s’allier. Nous devons nous allier, Harkan. Seule notre union peut protéger Tan-Klaroz, et seul Tan-Klaroz peut empêcher que toute vie sur ce monde soit détruite, ainsi que cela s’est produit la dernière fois.
_ Des contes pour enfants, s’énerve Harkan. Vous me racontez des histoires pour enfants !
_ Des histoires ? Je suis là, devant vous, preuve que cette histoire est vraie. Ma mère, Hata Armine, était la princesse d’Escarul, peuple né de l’union des Aegis, survivants après la disparition de leur race, avec des humains. Et mon père, Eshiïl, est le prince des Célestes encore de ce monde. Des millénaires ont passés, et les deux peuples étaient restés unis, eux qui étaient pourtant ennemis mortels.
            Je suis toujours à genoux. Je rassemble mes mots. Il ne faut pas que j’arrête de parler .Il faut à tout prix que je le retienne. Il ne faut pas que j’échoue, comme j’ai fait pour Escarul…


Thurim Vessiel :

            Bianne… Elle était prosternée aux pieds d’Harkan comme s’il s’agissait du plus vertueux des Dieux. Je ne disais rien. Je ne pouvais rien dire devant de telles paroles. Leurs histoires respectives venaient d’êtres quasiment mises à nue devant moi. Bien sûr, ce n’était pas cela qui me donnait envie de faire de même, mais un tel ravalement d’orgueil de la part de Dame Bianne, une chose dont je n’aurais point été capable fusse-t-il avec les plus puissants sort de volonté qui existent, me fit réfléchir sur mes ordres. J’avoue que je ne croyais qu’à moitié à cette prophétie, qui paraissait trop invraisemblable sur beaucoup trop de points. Mais je me devais également de rester, jusqu’à ce que Tan-Klaroz soit à ma portée. Depuis des millénaires, l’Académie représentait la plus illustre institution de magie qui existe dans les Terres Pourpres d’Islotanra. Il aurait été hors de question que je trahisse se pourtant où j’ai voué mon énergie depuis tant d’années ! Et pourtant…
            Pour le moment, j’écoutais religieusement ce que mes deux compagnons avaient à se dire.


Val Harkan :

           Je la regardai ainsi prostrée avec un sentiment… de peur. Oui, voir mon ‘‘pire’’ ennemi se prosterner devant moi, après avoir vu ce qu’elle était vraiment me faisait peur. J’avais envie de la suivre. Mon instinct me le criait. Mon orgueil, par contre, me l’interdisait. N’était-elle pas mon adversaire direct ? D’un autre côté, si je partais, je devrais reprendre le travail. Et j’avais trop besoin de ‘‘vacances’’. Je fini par prendre un air confiant, je la saisi par le bras et la soulevais. Puis, je passai derrière elle, jetant un coup d’œil au sorcier. Je réfléchis un moment aux informations que Vessiel m’avait donné plus tôt dans la journée, et indiquai du doigt une crête rocheuse assez élevée et éloignée d’une bonne cinquantaine de lieues.
« Anatil ou du moins ce qu’il en reste est quelques jours d’ici, au sommet de cette colline. En passant par le comté de Ronial, nous gagnerons facilement une journée. De plus, le comte est une vieille connaissance et il nous fournira sans doute des chevaux. »
           Je me retournai vers les deux autres. Bianne s’était relevée, et je lui adressai un regard d’excuse, ce qui paru la surprendre. Je réprimais un soupir. Nous nous mîmes en route. Je les menais, bien décidé à finir cette mission.


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