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Contrecoup

Par Pykar, le 23 septembre 2009




La porte du container se referme sur les adolescents et leur professeur.
Quand l'homme achève de la fermer, il part rejoindre ses cinq autres personnes assises au centre de l'entrepôt.
Tous sont d'une humeur enjouée incomparable.
Il est bon de noter qu'ils sont à peu près tous psychopathes ou sociopathes. Et criminels.
A part le septième homme, debout au milieu, qui, lui, n'était passé par eux que pour une question d'affaires.
Le travail était simple: Dévaliser une section d'un petit musée qui expose actuellement des artefacts des mayas, des incas, et d'autres civilisations disparues dont le nom se termine par -as.
Le problème auquel ce septième homme se heurte actuellement est une règle d'or qu'il aurait du suivre: Ne jamais et on insiste bien là-dessus, JAMAIS travailler avec des psychopathes.
Le gros problème de cette règle est que ce genre de criminels ne porte pas un badge avec « Bonjour, je suis UN PSYCHOPATHE » écrit en gros dessus.
Et donc pendant que ce merveilleux travail avait lieu, une école d'une grande ville à côté était en train de faire une visite.
Le changement de plan fut radical. Les bandits avaient décidé qu'ajouter une rançon pour une classe entière aux prix des artefacts qu'ils revendraient sur le marché serait un bonus plus qu'appréciable.
Ce qui mena à la situation dans laquelle ces sept hommes se trouvent actuellement.
Le septième homme tient entre les mains un gros caillou.
La définition exacte de « gros caillou » est une partie extrêmement sophistiquée d'une statue. Une base. Surement modelée par des artistes pré-datant la civilisation grecque. Mais les bandits n'y connaissent rien en civilisations anciennes. Donc, pour eux, c'est un gros caillou.
Il a l'air d'y tenir, en plus, à son caillou. Lors du braquage, c'était ce qu'il avait saisi en premier. Le reste, comme il l'avait promis à ses « complices » de fortune, ils pouvaient les garder et les revendre à un collectionneur privé à un prix explosif. Le genre C4 d'explosif.
Bien sûr, maintenant, les bandits comptaient sur le prix explosif et la rançon.
Le téléphone portable du septième homme se met soudain à sonner. Il le décroche et s'éloigne du cercle en parlant à voix basse.
Dans le cercle, plusieurs des hommes ont entamé des bières en canette qu'ils ont sortis d'une caisse déjà stockée dans l'entrepôt.
L'un d'eux vient de se défoncer à une substance injectée dans son bras gauche, et rigole comme un malade mental.
Ou peut être est il vraiment malade mentalement et la drogue ne fait qu'accentuer cet état.
Finalement, le septième homme revient vers le cercle, son téléphone portable raccroché.
« Messieurs, je viens de recevoir un appel de mon chef. Votre travail est fini, et je vais donc me retirer, avec mon paiement, comme prévu. »
Les autres font des signes d'approbation. Un des hommes émet une fausse toux ou on distingue clairement le mot « gros caillou »
« Si je peux vous donner un dernier conseil... Cette idée de rançon est une folie totale. Si j'étais vous, je m'enfuirais avec ces objets et contacterais le collectionneur tout de suite...
-Dis moi, bonhomme, est ce que tu as une jolie barbe blonde et le crane rasé? »
Le septième homme ouvre grand les yeux à ces mots. Il faut dire qu'avec sa coiffure courte sans le moindre cheveu de côté et son visage parfaitement rasé de près, sans parler du costume cravate taillé sur mesure qu'il garde en dessous de la même combinaison noire que les autres portent, il se tient vraiment à part de la bande qui se trouve vraiment devant lui.
« Euh... ce n'est pas mon genre de... look, si je peux employer l'expression...
-Eh ben moi j'ai une jolie barbe blonde et le crane rasé. Et je suis aussi le patron de notre joli petit comité. Donc, t'es pas nous. Donc, t'as pas à nous dire quoi que ce soit sur le déroulement de notre plan. Maintenant qu'on a trouvé ce que tu voulais, c'est nous qui nous occupons du reste alors sois prié de sortir ton joli petit cul de cette salle. »
Le septième homme a alors un haussement d'épaule, l'air de dire « bon, c'est votre problème » et se retire du cercle.
Alors que la porte se referme derrière lui, tous les hommes éclatent de rire.
« Nan mais t'as vu ce tocard?
-Ouais, un ringard, quoi!
-C'est un ToRingard! Un RinTocard! »
L'homme qui à dit ça commence à avoir un sacré paquet d'alcool dans son sang.
Celui au crâne rasé et a la barbe blonde(qu'il trouve jolie) est actuellement le plus sobre de tous, car étant leur 'chef', il doit rester assez sain d'esprit pour mener les autres vers leur sécurité et réussite fiscale.
Maintenant, il sait comment ça va se passer.
La police doit savoir ou ils sont.
Bientôt, leurs demandes seront entendues
La vie des vingt trois élèves et du professeur contre trois cent mille euros.
Et le reste du butin sera les bidules et autres gros cailloux récoltés dans ce fameux musée.
Le mystérieux septième homme avait parlé de ce collectionneur qui serait prêt à mettre le prix fort.
Soudain, la porte de l'entrepôt s'ouvre, ce qui fait sursauter tout le monde.
Les mains des six hommes se referment sur leurs armes.
Leurs regards se braquent vers la porte pour voir arriver...
...cette étrange fille à lunettes, aux cheveux blancs, à la veste et pantalon portant des motifs indiens, au T-Shirt Red Hot Chili Peppers Astérisque et écoutant Take Five du quartette de Dave Brubeck dans son baladeur numérique.

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Vous vous êtes déjà dits que le monde est une discothèque?
Ouais, je connais les trucs du genre « Le monde est une scène », « La vie est un songe » et autres calderonneries.
Discothèque, donc. Pourquoi?
Parce que la population mondiale me donne cet effet.
Je les vois tous. Ils sont politiciens, commerçants, agents de bourse...
Et à chaque fois que je les vois, ils me semblent tous danser au même tempo, selon la chanson qui passe dans leur club.
Ils sont heureux, c'est la joie, ils sont sur Si J'avais un Marteau
Nouvelles tristes? On passe à Jeanne Moreau.
Concurrence? Conflit? C'est parti pour un truc de DDR.
Première règle d'un bon danseur: Suivre le rythme.
La majorité le font. Le monde est, on va dire, réglé sur 90 BPM.
Dans une situation d'égal à égal, tout va bien.
Maintenant, s'il faut réussir à avoir une certaine supériorité sur quelqu'un en face?
Vous vous rappelez que tout le monde danse en rythme?
Imaginez que quelqu'un arrive alors sur le dancefloor en emportant son propre baladeur dont le son isole à moitié pour lui celui de la salle.
S'il danse, ce sera sur le rythme de la chanson du baladeur.
Les autres seront toujours déconcertés par cela.
Mais en ayant le rythme de sa chanson à lui et en écoutant toujours celui de la chanson qui passe derrière, le danseur aura toujours l'avantage.
Première règle d'un grand danseur: Savoir s'adapter à son propre rythme.


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Elle est en train de circuler parmi les étagères de l'entrepôt.
Aucun des criminels ne sait quoi faire.
Parce qu'on dirait simplement qu'elle ne les a pas remarqués, qu'elle est là par un simple hasard, qu'elle est rentrée dans l'entrepot comme ça, sans raison.
Elle ressemble à une jeune fille entrée dans un magasin et explorant les rayons.
Elle finit par arriver devant l'immense container, de la sorte qu'on stocke dans les bateaux de transport et sur les semi-remorques.
La, c'est trop.
Le chef à la (soi-disant jolie)barbe blonde et au crâne rasé s'approche d'elle, un pistolet automatique à la main.
« HE! »
Elle se retourne, une expression surprise sur le visage, et elle a un sourire d'excuse.
Elle arrête son baladeur numérique et enlève ses écouteurs.
« Ah, excusez moi, je savais pas qu'il y allait avoir quelqu'un d'autre ce soir.
-Tu as trente secondes pour t'expliquer.
-Ouah, ce pistolet est super bien imité. C'est un airsoft? A gaz? »
Soit elle se fout de notre gueule, pense le chauve, soit... quoi?
« Je suis désolée, vraiment, je croyais que y'avait autre chose de prévu.
-Quel 'autre chose'
-Eh ben, une autre fête! C'est bien le Dansetrepot, ici, des fêtes tous les soirs! Je croyais que ce soir c'était une soirée rétro.
-OK. Eh bien ce soir, y'a aucune soirée du tout, alors t'es gentille et tu te casses, t'entends?
-Vous êtes bien malpoli, vous savez, faudrait arranger cela. »
Pour répéter sa menace et faire un effet d'emphase, le chauve braque son arme sur elle.
« Hola, hola, d'accord, d'accord, faut pas se mettre dans des états pareils pour une simple histoire de réservation, je m'en vais, je m'en vais! »
Elle hausse les épaules, plus ennuyée qu'autre chose, tourne le dos et s'éloigne.
Le crâne rasé baisse son arme et se tourne pour retourner vers ses complices...
...il n'entend la fille foncer vers lui que trop tard.
Elle se jette sur lui et le plaque à terre, lui arrachant son arme du même geste.
La réponse ne se fait pas attendre.
Les coups de feu pleuvent vers sa direction.
Mais elle n'est déjà plus là.
Les cinq autres sont levés et deux d'entre eux accourent vers là ou elle est partie.
Ils voient - trop tard - la fille debout sur le container. Et elle s'attendait déjà à les voir.
Le premier des hommes tombe alors que deux balles lui transpercent la jambe et le genou.
Avant que le deuxième puisse viser l'endroit ou elle se trouve, elle s'élance en l'air en un mouvement élégant.
Elle atterrit sur une des armoires à laquelle elle s'accroche...
...et de la, elle arrive à placer une balle dans l'estomac du deuxième qui s'effondre par terre.
Les trois autres hommes sont en train de se demander que faire.
Celui totalement défoncé à on ne sait quelle substance dangereuse décide de passer devant.
En fait, non, « Décider » est un terme plutôt vague. La mystérieuse attaquante est un gros insecte malveillant dans son trip et il est en train d'essayer de la chasser avec son pistolet à mouche.
Ses deux autres camarades sont en train de le couvrir.
Et ils n'entendent pas que la fille vient d'atterrir derrière eux.
Un violent coup de crosse sur le crane a raison d'un des autres criminels.
Une balle dans le genou raye l'autre de la liste des gens à s'inquiéter pour la fille.
Mais soudain, le dernier(celui en plein trip hallucinatoire) ouvre le feu sur elle.
Elle se jette sur le côté alors qu'elle sent les balles lui passer près de son épaule.
Si elle n'était pas dans le même tempo que les autres, ce qui lui donnait un avantage, son adversaire actuel n'est carrément plus sur le même plan mental qu'elle.
Ce qui est bien embêtant.
Elle rapplique en tirant en direction de son ennemi.
Sauf que lui aussi se met à courir pour éviter les balles.
Enfin, jusqu'au moment ou il perd son équilibre et s'étale de tout son long par terre lâchant son arme du même mouvement.
Ayant une parfaite visée, la fille aligne son tir et appuie sur la détente.
Et elle entend ce « clic » si particulier que font les armes à feu à court de munitions.
Elle jette alors son arme devenue obsolète loin d'elle...
L'autre rampe vers la sienne...
Elle se lance vers un des hommes hors d'état de nuire...
L'autre attrape son arme...
Elle roule par terre et attrape le pistolet à côté de son ancienne victime...
L'autre se retourne vers elle...
Deux coups de feu retentissent dans l'entrepôt.
La fille regarde le résultat.
La balle est passée à côté d'elle.
Essayez de viser aussi quand vous avez le cerveau plein d'images d'éléphants roses et de champignons verts.
Quant à elle, elle à atteint sa cible à la cuisse, ce qui devrait l'immobiliser pour un moment.
Elle se met alors à courir vers un endroit de l'entrepôt et y récupère des rouleaux de scotch.
Avec ces rouleaux, elle entreprend de scotcher les mains de ses victimes derrière leur dos ainsi que leurs pieds ensemble.
Ceci fait, elle peut enfin reprendre son souffle.
La police ne devrait pas tarder à arriver et à prendre l'affaire en main.
La fille lâche l'arme, son attitude à totalement changé.
En un battement d'œil, elle est redevenue la curieuse fille qui est entrée dans l'entrepôt pour une fête.
Elle se dirige vers le centre ou les six hommes étaient assis et trouve les artefacts volés rangés dans un sac. Avec un sourire, elle le prend avec elle.
Puis, elle se dirige vers le container et le déverrouille de l'extérieur.
Des cris s'échappent de l'intérieur. Un container peut isoler du son, mais la violente bataille qui faisait rage à l'extérieur à du s'entendre de loin et terrifier les otages retenus à l'intérieur.
Une fois le container déverrouillé, elle s'éloigne et sort de l'entrepôt par la ou elle était rentrée.
La porte se referme derrière elle alors qu'elle appuie sur le bouton « play » de son baladeur numérique qui diffuse alors un morceau de Mint Royale.



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