Les images du site sont l'oeuvre de nos membres, qui consentent à leur mise en ligne.

Himshin-La ou la légende de Zhang

Ecrit le 11 août 2010, par Eclipse

Le randonneur aventureux et désireux de tenter un jour la visite des chemins himalayens finira par tomber sur cet étrange temple au sommet de la montagne d'Himshin-La.

Cet immense ouvrage de pierre ancré au sommet, semblant sortir d'une peinture de Roerich, interpellera le rêveur qui aime laisser son âme vagabonder vers les mondes imaginaires des légendes tibétaines. Mais bien vite, il remarquera qu'il n'y a pas de chemin praticable pour y aller. D'ailleurs, il n'y verra pas d'entrée, ni de fenêtre. Et bien évidemment, pas un seul signe de vie sur les hautes tours. 

Forcément, il ne pourra s'empêcher d'en parler avec les autochtones, le soir à l'auberge. Alors, toutes les voix s'éteindront. Alors, les plus vieux d'entres-eux s'approcheront de lui et ils lui raconteront la légende de Zhang. Une légende vieille comme le monde, que leurs arrières grands pères ont reçu de leurs pères qui eux mêmes la tenait de leur paternel. Un de ces contes millénaires que des générations et des générations ont raconté.

Le randonneur apprendra comment Zhang, le petit peintre d'un village depuis longtemps disparu, voulut un jour participer à ce concours royal qui promettait richesse à celui ou celle qui réussirait à peindre un paysage somptueux de ces hautes montagnes qui manquaient cruellement au souverain, reclus dans son palais plus bas dans les vallées.
Zhang était sûrement le plus pauvre du village et il ne trouvait que très peu de bonheur dans ses peintures. Les promesses d'une vie de luxe avaient tout pour le séduire. Aussi, il se décida à peindre ce temple millénaire dont nul ne connaissait l'origine, car il trouvait ce paysage grandiose.

Il apprendra aussi comment, alors que Zhang commençait sa toile, celui-ci fût attiré par le temple comme les fourmis le sont par le sucre. Comment il se décida à entamer l'ascension de l'Himshin-La, poussé par une force inconnue.

Il n'apprendra pas comment Zhang fît pour accomplir sa prouesse, mais il apprendra que celui-ci parvint au sommet et réussit à pénétrer dans le temple de la montagne d'Himshin-La. 

A ce moment de l'histoire, les ancêtres se tairont tous, sans exceptions. Bien évidemment le randonneur leur demandera les raisons de ce mutisme et ils lui expliqueront que personne ne sait ce qui se passât tout là-haut.

Il apprendra néanmoins comment Zhang revint le lendemain au village. Aveugle, mais emplit d'un bonheur que rien ne sût jamais troubler. Jamais de sa vie, Zhang n'expliqua à qui que ce soit ce qui s'était passé dans le temple, ni ce qu'il y avait vu. Même sentant la mort arriver, son sentiment de bonheur ne le quitta jamais, mais il accepta de se confier à Shing, l'homme le plus sage de la région. Il lui révéla ce qu'il avait vu tout là-haut sur le Himshin-La. 

Mais le randonneur rira de ces niaiseries pour enfants qu'on raconte pour divertir et il s'en ira en se moquant de ces gens un peu fou qui inventent des histoires aussi enfantines. 

Ce n'est qu'en repassant à côté de cette montagne qu'il apercevra peut être un éclat, quelque part dans le temple et qu'il le regardera plus intensément qu'avant, car il saura désormais que c'est tout là-haut qu'il y a fort longtemps, Zhang le petit peintre, rencontra les Dieux.

 



Créer un site
Créer un site